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11 décembre 2018

En restauration comme à la guerre

Par Claire-Hélène Piuze. Le 25 décembre 2017, suite à un bourdonnement de rumeurs, la chose est confirmée : Tekka sushi fait faillite. La même année, le restaurant le Porc Épic ferme aussi ses portes. Même chose pour Mi Casa, situé sur le boulevard Manseau, qui offrait des services de prêt-à-manger. Le centre-ville de Joliette est-il hanté ou est-ce un phénomène répandu?

Apparemment, ce n’est pas si étonnant que ça. « C’est un phénomène normal. 90% des entreprises indépendantes, au Québec, ferment après seulement 10 ans », nous informe Alexandre Martel, conseiller municipal pour la ville de Joliette. « C’est encore pire avec les restaurants », renchérit-il.

Le centre-ville regorge d’entreprises indépendantes. Van Houtte et Subway sont peut-être les seules exceptions. C’est la même chose du côté des boutiques. Après 26 ans d’existence, on peut considérer la boutique de cadeaux Amandine comme faisant partie des vétérans du centre-ville. Elle n’échappe toutefois pas pour autant à toutes les difficultés. « C’est facile pour les grandes chaînes comme H&M. Tous les profits vont dans le même pot et si un de leurs magasins a de la misère à payer son local, c’est l’entreprise qui absorbe les coûts », explique Caroline Gagnon, nouvellement propriétaire de la boutique. C’est sa mère, Claudine Coutu, qui, depuis 25 ans, dirigeait le magasin. C’est tout un avantage pour Mme Gagnon de pouvoir récupérer l’entreprise familiale. « C’est tellement coûteux de se partir un commerce », confie-t-elle.

Ce phénomène ne décourage heureusement pas tout le monde. Ras le bol, un petit restaurant qui est situé sur le boulevard Manseau et qui offre un menu qui change tous les jours, a ouvert cette année. Les propriétaires semblent très confiants. Sylvain Garceau, un des trois actionnaires du resto et chef cuisinier, en est à sa troisième expérience avec le concept de menu qui varie quotidiennement. Son premier restaurant était situé près du palais de justice et s’appelait Potins du palais. « C’était vraiment tout petit, j’avais la soupe, puis un autre choix. J’avais trois sortes de dessert, that’s it, that’s all », se remémore-t-il avant d’aller porter une soupe à une cliente en sifflotant. Ce mini restaurant a connu un grand succès. « Des fois, je remplissais le resto trois fois », poursuit-il. La formule, qui est assez peu commune, fonctionne tout aussi bien maintenant avec le Ras le bol.

Depuis ses débuts, le restaurant entretient un partenariat avec la Grigne, une boulangerie qui se trouve sur la rue Saint-Charles-Borromée. Ils font maintenant affaire avec les trois fougères, une épicerie zéro déchet, aussi située au centre-ville, qui vient de fêter sa première année d’existence. Chaque mercredi, l’épicerie/café offre une salade végétarienne venant du restaurant Ras le bol. « C’est un bon coup de main parce c’est une visibilité que tu te donnes », dit M. Garceau. Cette sorte de publicité basée sur l’entraide se répand tranquillement.

Justement, dans cette optique d’entraide, la Société de développement du centre-ville de Joliette récolte une taxe auprès des commerces de Joliette. Tous les revenus amassés servent à organiser des projets communs pour mousser les ventes des entreprises. M. Martel semble confiant en ce qui concerne les bienfaits de cette corporation. « Il y a notamment le Festi-blues qui a été mis en place il y a quelques années. On fait venir des musiciens dans les bars et les restaurants, et ça fait augmenter les ventes », relate-t-il.

M. Garceau et M. Martel sont d’accord sur ce point; il faut s’allier. Heureusement, la nouvelle génération d’entrepreneurs semble au courant de cette solution. « C’est vraiment plus les jeunes qui commencent à employer cette technique », dit Sylvain Garceau. « On est presque tous des restaurants indépendants. Il y a même peut-être plus de restaurants qu’il y a de demandes. Mais moi, je pense que plus il y a des restaurants, plus il y a de choix pour tout le monde. J’veux pas être en compétition avec le voisin », conclut-il. La formule a fait ses preuves : ensemble, on s’en sort mieux

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