Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Actualités

Retour

14 mai 2018

Des camionneurs en colère contre le MTQ manifestent à Joliette

Ils lui reprochent de ne pas agir pour enrayer la fausse facturation et la corruption sur ses chantiers

©Photo L'Action - Geneviève Geoffroy

MANIFESTATION. Des centaines de camionneurs en vrac ont paralysé le 14 mai les multiples bureaux du ministère des Transports du Québec à travers la province, dont des dizaines à Joliette, parce qu'ils lui reprochent de ne pas agir pour enrayer la fausse facturation et la corruption sur ses chantiers.

Dès 6 h 30, une trentaine de camions bloquaient le stationnement du bureau du ministère des Transports du Québec (MTQ) de Joliette, situé sur le boulevard Manseau.

« Nous voulons empêcher le ministère de travailler tout en en demeurant pacifiste », a indiqué, sur les lieux, Martin Mousseau, président du conseil d'administration de l'Association des Transporteurs en vrac de la Zone de Joliette représentant une cinquantaine de camionneurs artisans.

©Photo L'Action - Geneviève Geoffroy

Martin Mousseau, président du conseil d'administration de l'Association des Transporteurs en vrac de la Zone de Joliette.

Martin Mousseau était entouré de camionneurs de son association, mais aussi du poste de Berthier.

Reproches

©Photo L'Action - Geneviève Geoffroy

Des camionneurs en vrac de l'Association des Transporteurs en vrac de la Zone de Joliette et du poste de Berthier ont manifesté aux bureaux du ministère des Transports du Québec le 14 mai 2018, à Joliette.

Ceux-ci, comme les quelque 5 200 autres qui comptaient manifester lundi à travers la province, font partie de l’Association nationale des camionneurs artisans (ANCAI), laquelle se trouve à l'origine de cette grande mobilisation contre le MTQ.

Son président, Gaétan Légaré, avance que le MTQ, malgré des dénonciations à la Commission Charbonneau, laisse l'opportunité à des entrepreneurs travaillant sur ses chantiers de faire affaire avec des camionneurs sans transiger par des organismes de courtage accrédités et supervisés par la Commission des transports du Québec (CTQ).

Il reproche au gouvernement que cette manière de faire puisse laisser place à de la fausse facturation, de la corruption et du travail au noir.

Une trace

©Photo L'Action - Geneviève Geoffroy

Des camionneurs en vrac de l'Association des Transporteurs en vrac de la Zone de Joliette et du poste de Berthier ont manifesté aux bureaux du ministère des Transports du Québec le 14 mai 2018, à Joliette.

« Quand un entrepreneur et un camionneur transigent par un organisme public de courtage, cela permet d'avoir une trace de la transaction et évite du même coup la possibilité qu'il y ait de la fausse facturation, mais en ce moment, il y en a qui ne passent pas par là », dit-il.

Selon l'ANCAI, les organismes de courtage accrédités par la CTQ sont régis par « des règles sévères » en matière de transparence financière entre un entrepreneur et un camionneur.

« Des pirates »

« Quand le MTQ engage un "pirate" [NDLR un propriétaire de camions non accrédité], eux, ils peuvent faire ce qu'ils veulent, reprochait un propriétaire de camions de Joliette au Journal L'Action lors de la manifestation, tout en préférant garder l'anonymat. Il peut y avoir des ristournes en argent, alors que, nous nous sommes tous au même prix. »

Selon un second propriétaire de camions, travaillant dans le vrac depuis près de 30 ans, et ne voulant pas non plus être nommé, des camionneurs non accrédités « s'offrent, par exemple, moins cher du taux horaire, mais jouent sur le nombre d'heures pour égaliser le montant ».

« Ils nous enlèvent les contrats comme ça, a-t-il dit. Ça fait longtemps que la fausse facturation existe sur les chantiers. »

« Déjà là »

Selon le président de l'ANCAI, le MTQ pourrait agir dès maintenant pour enrayer la fausse facturation dans le camionnage et assurer les retombées économiques locales dans chaque circonscription où s'effectuent les travaux.

Il ajoute que « le système est déjà là » et que le ministère « n'a qu'à obliger les entrepreneurs à transiger par lui pour leurs besoins en camions ».

« Mais le gouvernement n'agit pas pour le faire, même si les outils sont en place », reproche Gaétan Légaré.

Selon l'ANCAI, plus de 300 municipalités ont choisi d’imposer à leurs entrepreneurs d’utiliser exclusivement les services de camionneurs régis économiquement par la Commission des transports du Québec, pour leurs besoins en camions dans l’exécution de projets municipaux.

« Il est inconcevable que le ministère n’impose pas la même règle à ses entrepreneurs, poursuit Gaétan Légaré. C'est quoi son intérêt à ne pas adhérer à ça? On ne comprend pas. »

Les camionneurs en vrac travaillent surtout sur les chantiers publics de construction, qu'ils soient gouvernementaux ou municipaux. Ils transportent divers matériaux, comme de la pierre, du sable, de l'asphalte, des matériaux d'excavation, etc.

Au moment de mettre sous presse, le MTQ n'avait pas rappelé le Journal L'Action.

©Photo L'Action - Geneviève Geoffroy

Des camionneurs en vrac de l'Association des Transporteurs en vrac de la Zone de Joliette et du poste de Berthier ont manifesté aux bureaux du ministère des Transports du Québec le 14 mai 2018, à Joliette.

©Photo L'Action - Geneviève Geoffroy

Des camionneurs en vrac de l'Association des Transporteurs en vrac de la Zone de Joliette et du poste de Berthier ont manifesté aux bureaux du ministère des Transports du Québec le 14 mai 2018, à Joliette.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web Joliette - Caméléon Média