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24 janvier 2018

Ces travailleurs qui bravent le froid

©Photo L'Action - Archives

TÉMOIGNAGES. Affronter l'hiver et œuvrer de longues heures dehors quel que soit la température, c'est le quotidien de plusieurs travailleurs qui refusent de reculer devant le vent, le froid ou l'humidité pour accomplir leurs tâches.

Selon Santé Canada, le Canada est l'un des pays connaissant les conditions hivernales les plus rudes au monde. Or, il est difficile de savoir combien de travailleurs au pays œuvrent à l'extérieur l'hiver.

Après des vérifications faites par le Journal L'Action, ni la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité au travail (CNESST), ni l'Institut de la statistique du Québec ou même Statistique Canada ne tient ce genre d'information. Chose certaine, il est tout de même possible d'affirmer que des dizaines de travailleurs au pays exercent un métier extérieur, été comme hiver.

Lire aussi: Le travail à l'extérieur par temps froid représente des dangers

Braver le froid, le vent, l'humidité et les basses températures de la saison hivernale, c'est d'ailleurs le quotidien de cinq Lanaudois qui ont accepté de se confier au Journal L'Action. Pour eux, pas question de manquer le travail quel que soit le temps qu'il fait.

« Ça fait partie du métier »

·         Alain Ste-Croix

·         38 ans

·         De Lanoraie

·         Métier: mécanicien industriel depuis cinq ans et auparavant charpentier-menuisier pendant dix ans

©Photo - gracieuseté

Alain Ste-Croix (casque blanc).

Alain Ste-Croix travaille sur des structures d'acier dans des écluses du port de Montréal. Il se trouve souvent à 200 pieds dans les airs. Là-haut, ce n'est pas que le froid qu'il doit affronter, mais aussi le vent et l'humidité en raison de sa proximité avec le fleuve Saint-Laurent. « Le vent et l'humidité, on n'en vient jamais à bout. Personnellement, ce sont mes pires ennemis », affirme-t-il. Il indique qu'en raison de ces facteurs, le travail qu'il exerce est souvent plus laborieux et exécuté plus lentement que lors de la saison estivale puisqu'il a moins de dextérité. S'il le pouvait, dit-il, il se passerait volontiers de l'hiver, mais il ajoute qu'affronter le froid « ça fait partie du métier ». « Je n'ai pas le choix. Mon métier comporte beaucoup d'avantages et aussi des inconvénients, explique-t-il. On ne peut pas prendre seulement les bons côtés et, dans mon cas, j'aime mon métier. » Son truc pour bien affronter le froid, le vent et l'humidité ? « Il faut investir dans le linge pour être bien protégé, mais il faut tout de même demeurer malléable », dit-il.

« Mon corps est comme un caméléon »

·         Marc Beauregard

·         39 ans

·         De Saint-Félix-de-Valois

·         Métier: Tuyauteur depuis près d'une quinzaine d'années

©Photo - gracieuseté

Marc Beauregard.

Marc Beauregard installe des tuyaux sur des chantiers de construction à Kingston, en Ontario. Il travaille surtout en hauteur et, sur 10 heures de travail, il en passe presque la majorité à l'extérieur. Si certains ressentent un frisson simplement à penser travailler dehors en hiver, Marc Beauregard, lui, ne trouve pas ça « bien difficile ». « Mon corps est comme un caméléon. La température ne m'affecte pas vraiment. Chaud ou froid, ça ne fait pas beaucoup de différence, mais c'est sûr qu'il faut s'habiller en conséquence », affirme-t-il. Son truc pour affronter des -30 degrés Celsius? S'habiller avec de multiples couches minces de vêtement. « Le pire quand on travaille au froid, ce sont les temps morts parce que ton corps refroidi », poursuit celui qui adore son métier, mais qui reconnaît que de travailler à l'extérieur « n'est pas fait pour tout le monde ». « Mon travail, je le prends au sérieux et je suis professionnel », ajoute-t-il.

« Qu'il fasse chaud, qu'il neige ou qu'il fasse froid, il faut y aller pareil »

·         Marc-André Beaulieu

·         24 ans

·         De Joliette

·         Métier: actuellement camionneur, il a aussi été déménageur pendant près de sept ans

©Photo - gracieuseté

Marc-André Beaulieu

Marc-André Beaulieu se souvient surtout des grands écarts de température entre l'extérieur et l'intérieur des résidences dont il devait déménager les meubles, par grande chaleur comme par grand froid. « Ça vient chercher par en dedans, explique-t-il. Le pire, ce n'est pas quand il fait -30 degrés Celsius à l'extérieur, c'est surtout quand on doit par la suite entrer en dedans et que les clients ont monté le chauffage et ensuite, on doit ressortir au froid. Je crois que je suis capable de m'imaginer ce que les gens ont pu ressentir quand le Titanic a coulé. » Marc-André Beaulieu aimerait dire qu'il s'est créé une certaine endurance face aux basses températures, mais il affirme que ce n'est pas le cas. « Quand on met le pied dehors, on pense s'habituer, mais non, dit-il. Or, qu'il fasse froid, qu'il neige ou qu'il fasse chaud, il faut y aller, hormis si ce sont des conditions extrêmes mettant notre vie en danger. » Son conseil pour ceux qui veulent exercer un métier d'extérieur? « C'est important d'être bien habillé et de garder ses pieds au chaud », souligne-t-il.

« C'est la passion du métier qui garde la flamme allumée »

·         Samuel Martin

·         21 ans

·         De Rawdon

·         Métier: gérant d'une ferme de production laitière et oeuvrant sur des fermes depuis près de six ans

©Photo - gracieuseté

Samuel Martin

Pour Samuel Martin, c'est la passion du métier qui le pousse à sortir du lit au beau milieu de la nuit l'hiver afin de nourrir et de prendre soin des vaches de la ferme dont il est le gérant. « C'est sûr que c'est demandant sur le corps, et sur le mental aussi. Quand il arrive le temps de partir, tu y penses à deux fois et tu te demandes si tu aimes ça pour vrai, dit-il. Or, au bout de la ligne, j'arrive à un résultat qui est de nourrir la population. Ce n'est quand même pas rien! Ça, c'est le sentiment du devoir accompli. » Selon lui, le pire quand la température tombe très bas comme ce fut le cas au début de l'année, c'est de trouver comment s'habiller. Samuel Martin applique lui aussi le concept de multicouches. « Il faut aussi tenter de bouger le plus possible », souligne-t-il. « Les mains, c'est le pire, ajoute-t-il. Oui on met des objets chauffant dans nos gants, mais quand un tracteur brise à -38 degrés Celsius, il faut le réparer à cette température: on ne peut pas attendre deux jours. Ce n'est pas rare qu'on voit des engelures dans le milieu. »

« On ne s'habitue pas vraiment, mais on s'y fait! »

·         Yves Perron

·         61 ans

·         De Joliette

·         Métier : Thermographe depuis deux ans, signaleur routier pendant près de trois ans et bûcheron pendant une trentaine d'années

©Photo - gracieuseté

Yves Perron.

Depuis 35 ans, Yves Perron travaille à l'extérieur. Pour lui, il n'y a pas de mauvaises températures, il n'y a que de mauvais vêtements. « Et il faut bouger », souligne-t-il. Son pire ennemi l'hiver? « L'humidité », répond-il. Chaque année, il doit se refaire une nouvelle endurance au froid. « On ne s'y habitue pas vraiment, mais on s'y fait. On se dit : “malgré la température, on y va” », ajoute-t-il. C'est d'ailleurs en se disant cela qu'il est sorti du lit à 5 h 30 à une température de -32 degrés Celsius du temps qu'il était bûcheron… avec seulement deux chandails et une chemise carreautée rouge sur le dos. « Comme bûcheron, on ne peut pas trop s'habiller, sinon on a de la misère à bouger, explique-t-il. C'est frette sur le coup. C'est sûr que les mains gèlent au début, mais au bout d'une heure ou deux de travail, on se place. »

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