Grâce à la générosité de Linda Reven, la Fiducie de conservation des écosystèmes de Lanaudière (FiCEL) a pu mettre sous protection une vaste propriété de 223,4 hectares à Sainte-Émélie-de-l’Énergie, et ce par le biais du Programme de dons écologiques d’Environnement et changement climatique Canada. Il s’agit du plus gros don de terrain en matière de superficie reçu par l’organisme dans la région.
« Il y a vingt-deux ans, j'ai acquis un grand territoire montagneux, mais qui était dévasté par les coupes à blanc. J'ai eu l'idée non conventionnelle de soigner et de retourner cet immense terrain à la nature plutôt qu'aux promoteurs. Je remercie la Fiducie de réaliser mon rêve de restaurer et de protéger à perpétuité ce beau terrain au bénéfice des générations futures. J'espère que mon don inspirera d'autres citoyens de Lanaudière à se joindre aux efforts de la Fiducie visant à protéger nos forêts », a déclaré Linda Reven.
La propriété Reven fait d’ailleurs partie du Corridor Nature de la Noire, un projet dans lequel la Fiducie collabore avec Loisir et Sport Lanaudière, qui regroupe plus de 4500 hectares d’espaces protégés. Le maire de Sainte-Émélie-de-l’Énergie, Martin Héroux, était très fier de cette annonce, mais aussi de sa communauté puisque plusieurs Émélinois travaillent au sein de la FiCEL. « Je constate avec joie un fort désir de conservation des forêts et des espaces verts sur le territoire », a remercié M. Héroux.
Crédit : Jason Joly Des représentants de la Fiducie, des partenaires et des Émélinois étaient réunis le 6 juin pour assister à cette grande annonce.
Un berceau de biodiversité
La propriété de Mme Reven est un bijou en matière de biodiversité. Dix-neuf peuplements forestiers différents ont été identifiés sur la propriété, dont le frêne noir, une espèce menacée. De nombreux milieux humides s’y trouvent également, incluant un lac tourbeux, des marais, un étang à castors ou encore des ruisseaux permanents ou intermittents. Bien que la propriété ait fait l’objet de coupes forestières sur de grandes superficies, il y a un peu plus de deux décennies, la régénération naturelle y est vigoureuse.
De plus, 89 espèces animales ont été notées sur les lieux, dont la pipistrelle de l’Est et la petite chauve-souris nordique (toutes deux en voie de disparition au Canada et menacées au Québec) ou la paruline du Canada (espèce préoccupante au Canada et jugée susceptible d’être désignée vulnérable ou menacée au Québec). La conservation de ces habitats, de part et d’autre de la rivière Noire, joue un rôle important en matière de biodiversité, car cette rivière constitue un corridor de déplacement de premier plan, utilisé au printemps et à l’automne par un cortège d’espèces migratrices.
« La Fiducie de conservation des écosystèmes de Lanaudière est un modèle d’avenir pour la conservation de la nature. La Fiducie n’appartient à personne, ni aucune entité morale. C’est un patrimoine de terrains regroupés autour d’une mission commune et immuable : la conservation des écosystèmes de Lanaudière. Au sein de la Fiducie, la nature appartient à elle-même et peut y vivre en toute liberté, et ce, à perpétuité », a expliqué Marie-Pierre Thibeault, directrice générale de la FiCEL.
Crédit : Jason Joly Martin Héroux, maire de Sainte-Émélie-de-l’Énergie; Linda Reven, donatrice; Marie-Pierre Thibeault, directrice générale de la Fiducie et Marie-Josée Berteau, directrice générale adjointe de la Fiducie.
En terminant, Réjean Dumas, biologiste pour la Fiducie, voulait aussi transmettre un message aux propriétaires : « Certains hésitent à donner leurs terres parce qu’elles sont petites, mais il n’y a pas de dons trop petits. L’important, c’est le mouvement citoyen. »
La conservation de cette propriété a été rendue possible en partie grâce au programme Protéger les habitats fauniques – volet I Protection de la Fondation de la faune du Québec. Le projet a aussi bénéficié du soutien financier du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), par l’intermédiaire du Projet de partenariat pour les milieux naturels. Enfin, ce projet a été réalisé avec l'appui financier du gouvernement du Canada par l'entremise d'Environnement et changement climatique Canada.