Des centaines de médecins de famille lanaudois rejettent le projet de loi 106

(Photo Médialo - Archives)
(Photo Médialo – Archives)

Dans une déclaration publique, 207 médecins de famille de Lanaudière tirent la sonnette d’alarme et réitèrent leur opposition au projet de loi 106. Inquiets des conséquences qu’aurait cette réforme sur leurs patients, sur l’accès aux soins et sur l’avenir de la médecine de famille, ils interpellent les députés de la région afin que soient portées leurs inquiétudes à l’Assemblée nationale.

Les médecins dénoncent que le projet de loi 106, qui a été déposé en mai dernier par le ministère de la Santé, « risque entre autres d’entraîner une dérive vers une médecine fast-food, dans laquelle la rapidité des consultations primerait sur la qualité des soins, au détriment direct des patients ». Des rendez-vous plus courts, moins de temps pour les écouter et une perte du lien de confiance sont des conséquences craintes par les professionnels.

« La force de la médecine de famille repose sur la continuité et la globalité des soins : connaître l’histoire de santé d’un patient, comprendre sa réalité et assurer un suivi personnalisé dans le temps. En imposant un volume, sans d’ailleurs tenir compte des contraintes et des réalités régionales, le projet de loi 106 va à l’encontre de ces fondements essentiels », précise Dre Lyne Couture, présidente de l’Association des médecins omnipraticiens Laurentides-Lanaudière (AMOLL).

Exode médical et fermetures de cliniques

Par ailleurs, l’AMOLL redoute que l’adoption du projet de loi 106 accentue l’exode médical, un phénomène qu’elle constate déjà. Selon l’organisation, plusieurs cliniques de la région, fragilisées par la pénurie de ressources et les conditions actuelles, pourraient se voir contraintes de fermer leurs portes, réduisant davantage l’accessibilité pour la population. « Par le biais du projet de loi 106, le Ministère exige des médecins de famille de prendre en charge tous les patients d’un territoire donné sans toutefois leur offrir les ressources nécessaires pour répondre aux besoins de cette nouvelle patientèle. Cela aura pour effet de restreindre l’accès à absolument tous les patients, incluant ceux inscrits à un médecin de famille en date d’aujourd’hui », ajoute Mme Couture.

Dans un sondage mené en juin dernier, 45 % des répondants, soit des médecins de famille de la région, ont indiqué qu’ils comptaient apporter des changements significatifs à leur carrière si le projet de loi est adopté. Plusieurs songent ainsi à réorienter leur carrière, à aller pratiquer dans une autre province ou à prendre leur retraite de façon anticipée. Alors qu’elle doit composer avec une pénurie de 125 médecins de famille, l’AMOLL rappelle qu’un tel exode serait « catastrophique » pour la région.

Dans ce contexte, les médecins de famille de Lanaudière demandent le retrait du projet de loi 106. « Nous lançons un appel à la mobilisation pour protéger l’accès et la qualité des soins de notre région, pour préserver un système de soins humain, centré sur les besoins réels des patients. Il en va de la santé et du bien-être de l’ensemble de la communauté », de conclure Dre Lyne Couture.

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