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10 mars 2017

Jacques Taillefer aurait entretenu une relation amoureuse avec l'une de ses présumées victimes

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

JUSTICE. À seize ans, Marie-Louise* n'avait jamais eu de copain, jamais eu de relation sexuelle ni bu un verre d'alcool, mais sa vie de jeune fille aurait basculé quand elle aurait commencé à entretenir une relation amoureuse secrète avec son professeur de piano, aujourd'hui accusé de l'avoir agressée sexuellement.

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« Quand j'ai mis un terme à la relation, je pensais que j'avais été la maîtresse d'un homme marié et que ça s'arrêtait là. Or, quand j'ai su qu'il y avait d'autres [présumées] victimes, j'ai compris que j'avais été l'une d'elles et que je ne l'avais jamais su », a-t-elle témoigné le 9 mars au procès de son ancien professeur de musique accusé de multiples crimes sexuels envers 10 présumées victimes sur une période de 40 ans.

Son confident

Au milieu des années 1980, Marie-Louise aurait décidé de prendre des cours privés de piano avec Jacques Taillefer à sa résidence de Charlemagne. Elle avait alors 14 ans.

Pendant les 12 à 18 premiers mois, la relation qu'elle aurait eue avec son professeur « était très professionnelle », a-t-elle dit.

Au fil du temps, ils auraient cependant développé une relation de confiance au point où Jacques Taillefer serait devenu son « confident », puis, elle serait par la suite devenue amoureuse de lui.

«Toute sa vie »

« Il me disait que j'étais toute sa vie, qu'il pensait à moi tout le temps, qu'il était content de m'avoir dans sa vie. Au début, je lui disais qu'il avait une femme et des enfants, que nous n'avions pas une relation normale. Il n'avait pas l'intention de divorcer, mais il m'assurait qu'il n'aimait pas sa femme et qu'il n'avait plus de relations sexuelles avec elle », a-t-elle dit.

De touchés sur la main ou sur la cuisse et d'embrassades, la relation qu'ils auraient entretenue aurait rapidement évoluée peu après le 16e anniversaire de Marie-Louise.

Jacques Taillefer l'aurait invitée au restaurant puis au motel où elle aurait eu sa première relation sexuelle.

« Il a dit qu'il aimerait passer un moment d'intimité avec moi […] J'étais plein de sentiments. D'un côté, je vivais une culpabilité immense parce que je venais d'avoir une relation sexuelle avec un homme qui pouvait être mon père et, de l'autre, j'étais en train de tomber en amour avec lui », a raconté Marie-Louise.

À l'école primaire

Après cette première fois, ils auraient eu plusieurs autres relations sexuelles, dont dans la salle de cours de piano, au sous-sol de la maison de l'accusé, et une fois dans un parc de Repentigny à côté d'un buisson.

Ils auraient aussi eu des rapports sexuels, le soir, à l'école primaire de Charlemagne où Jacques Taillefer travaillait comme professeur de musique.

Ils auraient aussi eu des relations sexuelles à Saint-Jean-de-Matha, à la résidence secondaire de l'accusé.

Trip à trois

Jacques Taillefer aurait aussi invité un autre homme lors d'une de leurs rencontres au motel et ils auraient eu une relation sexuelle à trois. Il lui aurait fait boire du vin. C'était, selon son témoignage, la première fois qu'elle buvait de l'alcool.

« Je n'ai jamais dit oui, mais je n'ai jamais été capable de dire un non catégorique. Une fois que j'avais bu de l'alcool, j'ai suivi le courant comme on dit », a-t-elle témoigné.

Après coup, Jacques Taillefer lui aurait dit qu'il était content que ça se soit produit parce que cela faisait partie de ses fantasmes.

Un « objet sexuel »

Au fil du temps, Marie-Louise affirme avoir eu l'impression qu'elle était devenue « un objet sexuel », puis avoir décidé de mettre un terme à la relation.

Elle a raconté comment elle devait, selon elle, toujours attendre son appel pour aller le rejoindre, souvent dans un motel, où ils auraient eu des relations sexuelles chaque fois.

« J'ai réalisé qu'il n'y avait rien de viable ni de sain dans cette relation », a-t-elle dit.

Selon elle, Jacques Taillefer aurait été « dévasté » quand elle lui aurait appris qu'elle voulait rompre.

« Selon ses dires, j'étais la femme de sa vie et je venais de le jeter à terre. Je lui ai expliqué que je voulais vivre ma vie et que ce n'était pas possible avec lui », a-t-elle dit.

Ne pas en parler

Selon elle, elle aurait reçu un appel de l'accusé deux à trois semaines après la rupture au cours duquel il se serait informé si elle en avait parlé à quelqu'un.

Avant la fin de leur liaison, Jacques Taillefer lui aurait déjà mentionné qu'elle ne pouvait pas en parler à personne parce qu'il pourrait aller en prison.

Marie-Louise était la dernière de neuf des dix victimes alléguées de Jacques Taillefer venues témoigner à son procès qui doit reprendre lundi, avec la preuve de la défense. Il n'est pas exclu que l'accusé témoigne.

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