« Quand mon frère était petit, il était atteint d'hydrocéphalie et jusqu'à l'âge de 18 ans, il était souvent à l'hôpital. Chaque fois que je le visitais, je voyais que lui et les autres enfants rêvaient d'une vie normale, mais que c'était impossible pour eux et je me sentais privilégié d'être en santé. Depuis, j'ai toujours voulu redonner », a expliqué Greer lors d'une rencontre avec l'Action.  

Au cours de sa saison 2016-2017, il a donc utilisé ses temps libres dans cet objectif et est allé visiter, environ deux fois par semaine, les enfants malades dans les hôpitaux. « Même s'ils ne sont pas dans les meilleures circonstances, ils sont toujours souriants et ça, ça me fait chaud au cœur. »

Il a profité de ses rencontres pour parler aux jeunes de son sport et pour leur changer les idées. « C'est la façon que j'ai trouvée pour affecter positivement leur quotidien et ça leur démontre qu'il y a des gens qui veulent les aider. C'est vraiment important pour moi, même si je ne les connais pas personnellement.»

Tous ces moments ont beaucoup inspiré AJ Greer, mais il s'est tout particulièrement lié d'amitié avec quelques jeunes qui continuent de lui écrire régulièrement. Il a même amené un garçon de neuf ans, Ethan, à deux de ses parties de hockey, lui a fait faire le tour du vestiaire et lui a remis un bâton et un chandail signés.

En plus des différents événements caritatifs organisés par son équipe, Greer a également été le porte-parole d'un événement pour la recherche sur le cancer. Il s'est même fait raser les cheveux pour l'occasion et a aidé la fondation à amasser près de 90 000 $.

Pour son dévouement, il a été choisi parmi 30 finalistes au sein de la ligue et s'est vu décerner le trophée Yanick-Dupré. « Je suis heureux d'être récompensé pour mes efforts, mais je ne le fais pas pour la reconnaissance. J'espère que ça donnera la motivation à d'autres joueurs de s'impliquer. Il y a des centaines de joueurs dans la ligue, alors si chacun fait des petites actions, ça peut faire une grande différence. »

AJ Greer a connu beaucoup de moments inoubliables au cours de cette saison, dont ses premiers matchs dans la Ligue nationale de hockey (LNH) en novembre. « J'ai savouré pleinement le moment et je vais me rappeler toute ma vie de la période d'échauffement contre Boston lors de mon premier match. Mes parents étaient présents et c'était vraiment un feeling incroyable. »  

En plus de ses cinq matchs dans la LNH, au cours desquels il a récolté son premier point, le Prairiquois a été sélectionné pour représenter son équipe au match des étoiles de la LAH. « Ce n'est que le début. Je ne suis pas surpris de mon année et de ce que je suis capable de faire », a mentionné Anthony-John en se rappelant le chemin qu'il a récemment parcouru. En effet, en 2015, il jouait très peu avec l'Université de Boston et moins d'un an plus tard, il faisait ses débuts dans la LNH.

Il est d'ailleurs revenu sur cette importante décision, prise en décembre 2015, de quitter l'Université de Boston pour se joindre aux Huskies de Rouyn-Noranda. « Je connaissais mes objectifs, mes forces et mes défauts et je ne croyais pas que l'Université m'utilisait aussi bien que ce que je voulais. »

Une décision que plusieurs ont remise en doute, mais pour AJ Greer il s'agissait d'une motivation supplémentaire de prouver à tous qu'il avait fait le bon choix. « Le hockey c'est un jeu mental et il va toujours y avoir des critiques. Il faut juste savoir les gérer et savoir qui est là pour t'aider et qui est là pour te rabaisser. »

La recrue du Rampage a terminé sa saison 2016-2017 avec un total de 38 points, soit 15 buts et 23 assistances, pour 63 parties disputées. Il mentionne avoir un peu moins bien joué lors de la fin de la saison, mais se retrousse les manches et focus sur son objectif d'évoluer à temps plein dans la LNH l'an prochain.

« Je crois que je suis capable d'atteindre ce but. C'est à moi de me pousser au maximum cet été afin d'être prêt pour le camp. » En date du 3 mai, AJ Greer s'apprêtait à quitter pour le Colorado pendant deux semaines et allait ensuite s'entraîner à Toronto tout l'été.

Anthony-John a également profité de sa courte visite dans la région pour aller rencontrer les joueurs d'environ 9 et 10 ans des Cyclones Joliette-Crabtree au centre Marcel-Bonin, là où tout a commencé pour lui. « Je leur ai parlé de motivation et de l'importance de l'école. Je voulais aussi leur montrer qu'un petit gars de Joliette est capable de se rendre dans la LNH et que tout le monde est capable. Il suffit juste d'avoir des buts dans la vie et de ne jamais lâcher. »