« C'est indescriptible comme expérience, c'est fou le calibre des joueuses là-bas, ce n'est même pas comparable à celui du Canada. Toutes les athlètes sont très fortes et tout spécialement celles d'Amérique du Sud. Je n'avais pas beaucoup de chance de les battre, mais j'en suis ressortie tellement plus forte. »

Marjolaine a eu la chance de vivre ces expériences enrichissantes avec sa sœur de 15 ans, Juliette, qui joue aussi au racquetball. Lorsqu'elles jouent en double, les sœurs Parent forment une équipe redoutable. « J'adore jouer avec elle. On se connaît tellement, c'est dur de se fâcher l'une contre l'autre et ça nous rend plus complices», a témoigné l'aînée.

Les deux athlètes se complètent à merveille et Marjolaine, qui fait tout son possible pour rester positive et confiante sur le terrain encourage sa jeune sœur à faire de même. « Quand tu te fâches, c'est comme si la partie était finie dans ta tête. Je lui dis de ne pas se laisser abattre et de ne pas lâcher. »

Cette passion commune leur a également permis de vivre de beaux moments en famille, puisque leurs parents pratiquent aussi ce sport. En effet, ce sont eux qui ont donné la piqûre à leurs filles. « Je crois que j'avais dix ans quand ils m'ont amenée et j'ai tout de suite aimé et depuis, tout le monde joue. J'aime ça, on peut s'encourager. »

La famille fait environ douze compétitions par saison avec l'Association de racquetball du Québec et fait des tournois un peu partout à travers la province. Puis en avril, elle participe aux championnats canadiens dans l'objectif de se qualifier pour les mondiaux.

Pour se faire, les athlètes doivent terminer dans les deux premières positions de leur catégorie. Malheureusement, Marjolaine, qui était affligée d'une inflammation au coude, a terminé troisième. « Il y a des défaites qui font plus mal que d'autres et celle-là, j'ai du mal à la digérer, mais il faut passer par-dessus et continuer de s'améliorer. »

Son principal objectif pour cet été sera de guérir sa blessure en s'entraînant un peu moins. Toutefois, elle continuera de pratiquer l'aspect psychologique du sport. « C'est un élément important, les décisions et le fait de ne pas embarquer dans le jeu de l'autre et de contrôler ses émotions. »

La saison prochaine, elle aimerait continuer sur son élan, puisqu'elle a connu une belle saison avant de se blesser. Elle aimerait également se qualifier, en avril 2018, pour son dernier championnat mondial junior. « Après, je tomberai senior et ce sera un autre défi puisque les athlètes sont encore plus fortes!»

C'est ce désir de se dépasser constamment qui fait que Marjolaine aime autant ce sport et qu'elle voue un grand intérêt pour la musculation. « Je m'entraîne beaucoup. Ma sœur et moi allons voir notre entraîneur à Brossard tous les mercredis et je vais au gym presque tous les autres soirs. Mes parents m'obligent à prendre des journées de repos, car si ce n'était que de moi, je passerais ma vie à faire de la musculation et du racquetball!»  

Bien sûr, elle trouve le temps de poursuivre ses études au Cégep à Joliette en Sciences humaines. « Une chance qu'ils sont là pour ajuster mon horaire en fonction de mes entraînements, sinon je n'y arriverais pas. » Marjolaine a également reçu une bourse de soutien à la réussite académique et sportive de 2 000 $ dans le cadre du Programme de bourses Cascades au sein de la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec (FAEQ).

Pour elle, cette bourse représente un immense support pour ses équipements, ses tournois et ses études. Elle souhaite d'ailleurs poursuivre celles-ci en kinésiologie à l'université.

Le racquetball est un sport intérieur dans lequel l'objectif est de gagner des points en empêchant son adversaire de renvoyer la balle sur le mur avant son second rebond. Contrairement au squash, la balle peut être envoyée sur l'ensemble du mur. Le match se déroule en deux parties de 15 points et en une période de prolongation de 11 points. Marjolaine Parent mentionne que c'est un sport qui perd en popularité au pays et que les terrains se font de plus en plus rares.