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06 mars 2018

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Le père du volleyball à Joliette prend sa retraite

©(Photo L'Action- Guillaume Morin)

VOLLEYBALL.  Après avoir fait une différence dans le parcours de plus de 1000 athlètes et avoir remporté plus de 6500 matchs, Yvon Turgeon a annoncé qu'il se retirait de son poste d'entraîneur au sein des Libellules. Ayant lui-même créé cette formation il y a 40 ans, celui qui a été le père du volleyball dans la région a accumulé un nombre incalculable de souvenirs.  

Il se rappelle tout particulièrement d'une victoire acquise lors des championnats canadiens à l'Île-du-Prince-Édouard vers 1994. « Nous étions en demi-finale et c'était des matchs 3 de 5. Nous avions perdu les deux premières manches de façon vraiment désolante, nous ne jouions pas bien et tout le monde pensait que c'était fini pour nous».

Il a décidé d'envoyer sa fille, qui était deuxième passeur, sur le terrain et les Libellules ont remporté les trois manches suivantes. « C'était un match mémorable. Tous les athlètes et les parents se sont mis à pleurer, personne n'en revenait», se souvient l'entraîneur. Le lendemain, les Libellules ont remporté une autre victoire contre l'Ontario pour revenir avec la médaille d'or. « Les athlètes ont chanté pendant tout le chemin du retour et la chanson "We are the champions" revenait toutes les cinq minutes!»   

Des moments marquants comme celui-ci, il en a des tonnes, mais une de ses belles réussites est d'avoir implanté le programme sport-études à Thérèse-Martin. « Cela a demandé beaucoup de travail et de rencontres avec la commission scolaire, la direction et le ministère. D'autant plus qu'il s'agissait du premier en volleyball.»

Sa plus grande fierté est toutefois d'avoir permis à des jeunes filles de se découvrir et de s'épanouir par le volleyball en plus de leur avoir fait prendre conscience de leur potentiel. « Il y a des athlètes qui sont arrivées en ayant de la difficulté à mettre un pied devant l'autre et qui finalement ont intégré l'équipe nationale. Plusieurs ont aussi eu des parcours collégiaux ou universitaires. La première chose qu'elles me disent quand elles me revoient, c'est merci. »

Un sport méconnu

©(Photo gracieuseté)

Yvon Turgeon lors de la première année des Libellules.

Yvon Turgeon est en grande partie responsable du développement du volleyball et de la place qu'occupe celui-ci à Joliette.  Pourtant, il n'a jamais pratiqué ce sport. Pendant son parcours universitaire, il était avant tout un joueur de football et de hockey. C'est vers 1969, quand des bénévoles étaient recherchés pour arbitrer des matchs de volleyball en vue des Jeux olympiques de 1976, qu'il a été initié à ce sport et qu'une étincelle est née en lui.

Puis, le Montréalais s'est exilé en 1970 à Joliette, avec quelques autres entraîneurs, afin d'entamer sa carrière d'éducateur physique à Thérèse-Martin. Lui et ses collègues enseignaient des sports comme le basketball et le handball et, puisque leur intérêt grandissait, ils ont créé une petite équipe de volleyball.

« Toujours dans ma préparation pour les Jeux olympiques, j'ai effectué beaucoup d'arbitrage de 1970 à 1973 et j'ai côtoyé plusieurs formations et athlètes. Quand je revenais avec mon équipe, j'essayais d'appliquer des systèmes de jeu que j'avais vus. »

Toutefois, il a eu la vraie piqûre lors des fameux Jeux olympiques de Montréal. Il se souvient d'un moment particulier juste après que les Polonais aient remporté la médaille d'or. Ils festoyaient dans leur vestiaire et comme la chambre des arbitres était adjacente, M. Turgeon et des collègues ont décidé d'aller les féliciter.

«Tomasz Wójtowicz a pris sa médaille d'or et me l'a mise autour du cou! J'ai encore des frissons quand j'en parle. C'est un moment que tu ne peux pas oublier dans ta vie.» Quand il est revenu de cette grande expérience, il ne pensait plus qu'à une chose, entraîner le volleyball et c'est en 1978, à l'âge de 32 ans, qu'il a créé les Libellules.

« À cette époque, il n'y avait pas beaucoup d'activités pour les filles et pas de volleyball du tout dans la région. Quand j'en parlais aux commanditaires, certains me demandaient c'était quoi ce sport-là!»

Une équipe crainte

Depuis, Yvon Turgeon a notamment été récompensé des Prix Dollard-Morin et Marcel Bonin, a eu plusieurs nominations comme entraîneur de l’année et a été intronisé au Temple de la renommée de Volleyball Québec. De leur côté, les Libellules ont participé à un nombre impressionnant de championnats provinciaux et canadiens, en plus de trois championnats mondiaux scolaires. Elles sont devenues une équipe redoutée et un exemple à suivre pour plusieurs régions.

« Je crois que c'est le travail que nous faisons sur la confiance des athlètes qui fait leur force. Nous misons sur des qualités reliées à la préparation mentale comme la persévérance, la résilience et l'esprit d'équipe. C'est facile de battre des individus, mais quand ces individus forment une équipe avec des liens forts, ça devient plus compliqué.»  

Au cours des dernières années, il a cependant trouvé qu'il devenait plus difficile d'intégrer cette notion de travail d'équipe et que les joueuses jouaient plus individuellement. Il était également épuisé des parents surprotecteurs qui lui faisaient des reproches sans raison. « Il y avait une importante fatigue mentale, alors j'ai décidé d'arrêter. »

Il a choisi de devenir arbitre à temps plein et tuteur en préparation mentale auprès des équipes des Libellules et d'autres structures provinciales. « J'aime être arbitre, car une fois que tu enlèves ton costume, tu ne ramènes pas tes soucis à la maison. Tandis que comme entraîneur, tu cherches constamment des solutions. Comment régler un conflit entre deux joueuses ou comment aider une athlète à devenir meilleure ? »

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