Tribune libre
Retour24 avril 2018
Les invisibles
LETTRE OUVERTE. Les autochtones, les amérindiens, ou encore les indiens, ces invisibles de toujours. Jugés inutiles et trop différents de nous, ils ont été relégués dans un coin de pays, comme nous reléguons nos tracas quotidiens dans un coin de notre esprit. Le seul fait qu’on leur ait attribué un nom erroné témoigne de la vision que les blancs, ici les conquérants, ont toujours eu de ces peuples et de leur culture.
Cette invisibilité se révèle autant dans la sous-représentation des communautés autochtones dans les arts, la politique et la justice, que dans la manière dont les autorités ont traité les dossiers d’enfants et de femmes autochtones disparus, enlevés ou tués. Un autre exemple de cette négligence est celui de l’affaire Boushie qui n’a suscité ni intérêt, ni effroi, de la part du public. Ces histoires ne font qu’appuyer le fait qu’il existe bel et bien un problème de racisme au Canada. Lisez les livres d’histoire que le ministère fait étudier aux élèves, vous comprendrez à quel point nous ces peuples ont été décrits comme de simples outils utiles à l’essor des colonisateurs, et comment nous réduisons facilement au silence des sujets importants comme la loi sur les indiens ou encore le génocide culturel qu’ont été les pensionnats. Ne serait-il pas temps de célébrer l’héritage national que ces peuples nous ont transmis, d’écouter les revendications de ceux-là même qui ont donnés le nom à notre pays, le Kanata, un mot qui nous vient du peuple Wendat? Et oui, aussi surprenant que cela puisse sembler, il existe d’autres communautés autochtones que ceux des algonquiens et des iroquoiens – qui sont en fait des familles linguistiques - mais n’ayez pas peur, eux ne vous tireront pas dans le dos.
Emilie Rochon
Etudiante en arts et lettres profil langues au Cégep regional de Lanaudiere à Joliette
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