Tribune libre
Retour17 avril 2018
La procréation assistée : des décisions douteuses
LETTRE OUVERTE. Le débat concernant la rémunération des mères porteuses ne fait que démontrer les grandes lacunes gouvernementales entourant la loi sur la procréation assistée. Ce n’est pas d’hier que l’infertilité fait l’objet de débats au sein de la société et plutôt que de se centrer sur un seul aspect de ce phénomène, le gouvernement aurait avantage à reconsidérer l’infertilité dans son ensemble.
Selon Statistique Canada (2012), près d’un couple sur six seraient touchés par l’infertilité. Il est surprenant qu’un si grand nombre d’individus soient touchés et de voir le manque de considération et de compréhension du gouvernement à l’égard des couples aux prises avec cette maladie.
En 2015, le ministre Barette annonçait la fin de la gratuité de la fécondation in vitro couverte par le régime d’assurance maladie du Québec(RAMQ). Une déception supplémentaire pour des gens à bout de ressources qui ont compris que pour le gouvernement, tout est question d’argent.
« Je pense que c’est une question idéologique. On aurait pu mieux cibler le programme et faire baisser les coûts. C’est une question de choix de société et de valeurs. L’infertilité médicale est une maladie, mais on s’en va plus vers la privatisation des soins que l’équité » (Le Journal de Montréal, 27 février 2016), disait le Dr. Pierre Miron, fondateur de trois programmes de FIV au Québec. Considérant que l’infertilité est une maladie et que le Québec prône la gratuité des soins médicaux, alors pourquoi exclure les soins de FIV?
Le gouvernement profite de la vulnérabilité et de l’impuissance de ces gens-là pour se remplir les poches partout où c’est possible, comme avec la rémunération des mères porteuses, qui transforme l’acte de don de soi en « vente de soi ».
Le gouvernement aurait intérêt à retirer ses œillères pour avoir une vision d’ensemble éclairée des valeurs québécoises et penser autrement qu’avec son portefeuille.
Mélissa Perron
Étudiante en éducation spécialisée au Cégep Régional de Lanaudière à Joliette.
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