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26 janvier 2018

Un appel à nos leaders de demain

Depuis 80 ans, le Camp Papillon accueille près de 700 campeurs chaque année. Situé sur une presqu’île de 40 acres aux abords du Lac Pierre à Saint-Alphonse-Rodriguez, c’est l’un des plus importants camps de vacances pour enfants handicapés en Amérique du Nord. Mais c’est aussi là que ma vie a changé.

Sa mission

Fondée en 1930 par Marie Alida Daigle, la Société pour les enfants handicapés du Québec accompagne des centaines de jeunes et leur famille dans toutes les sphères de la vie quotidienne. Mais sa mission est simple : assurer le bonheur et le bien-être des campeurs en partageant avec eux « La magie du Camp Papillon ». Aujourd’hui, c’est plus de 70 bâtiments, 200 moniteurs et employés de soutien et des infirmières et infirmières auxiliaires qui sont là 24/7. Tout ça avec des subventions gouvernementales de seulement 13%. C’est donc grâce à la contribution des parents et à la générosité des donateurs que nous aidons ces jeunes papillons à l’aile brisée, à prendre leur envol.

Mon expérience

L’été dernier, à l’âge de 16 ans, j’ai eu la chance d’effectuer le Programme d’Aspirant Moniteur (PAM) au Camp Papillon. C’est l’été où j’ai aussi réalisé que nos préjugés n’avaient pas leur place dans ce monde. Ces gens, ces moniteurs, ces jeunes, ont complètement changé ma vision de la vie. Et c’est cette façon de voir notre société actuelle que je souhaite à tous les jeunes de mon âge. Durant mon été, j’ai eu plusieurs formations telles que sécurité et premiers soins, la clientèle handicapée de A à Z, les techniques d’animation, la communication avec l’enfant, mais j’en ai aussi appris beaucoup sur le travail collectif et l’importance de la communication avec les autres, mais aussi avec soi-même. J’ai eu énormément de plaisir à travailler dans ce Camp et on dit souvent que nous apprenons en s’amusant. J’en ai eu la preuve véritable cet été. De la baignade et de la pêche sur le lac, du camping dans le pavillon des sports, une journée SQ, du théâtre dans la bibliothèque ou bien dans la chapelle, de la danse, une randonnée en forêt se terminant avec des olympiades amicales, de la tyrolienne. Rien n’est impossible au Camp Papillon. J’ai aussi compris qu’un enfant handicapé est un enfant comme les autres, avec des besoins, des limites et des promesses qui lui sont propres. Mais surtout que pour eux, ce camp est leur petit paradis.

Quand je dis que cet été-là a changé ma vie, c’est bien vrai. J’ai appris que c’est la simplicité qui faisait de ces moments, des moments magiques qui m’ont marquée à vie. J’ai mis ma gêne de côté dans des improvisations, j’ai ressorti mon cœur d’enfant dans une guerre de mousse lorsque je faisais prendre un bain à un jeune de 9 ans, j’ai compris que laisser aller ses émotions c’est correct lorsque certains nous racontent leur histoire, j’ai réalisé que la plupart des limites que chacun de nous avons, c’est nous qui nous les mettons. Et c’est grâce à cet été, que j’ai pu les retirer et enfin être moi-même, probablement pour la première fois de ma vie. Cette expérience m’a donné une impression de réalisation personnelle que je n’avais jamais côtoyée avant. Mais je n’y suis pas arrivé sans difficulté. Nos deux responsables, que nous appelions affectueusement nos « Mamans PAM », ces deux personnes extraordinaires qui nous ont pris en charge, ont joué un rôle plus qu’important dans notre apprentissage de la différence. Elles nous ont fait voir que peu importe le handicap, peu importe la maladie, la vie est toujours belle quand nous prenons le temps d’en profiter. J’ai appris énormément sur mes propres limites, sur mes forces et mes faiblesses. J’en suis convaincue, tous ces hauts et ces bas que j’ai vécus hier, me feront un excellent bagage pour demain.

S’il y a bien une chose que je leur dois, c’est de faire envoler cette phrase qui m’a tant appris : « Le Camp Papillon devrait être expérimenté par tout le monde, ne serait-ce que pour côtoyer la différence et apprendre qu’elle ne fait que nous rendre plus forts et plus intéressants, qu’elle ne devrait pas faire peur, mais au contraire être recherchée».

Faire un don

C’est plus de 3125 familles qui reçoivent une aide de la Société à tous les ans grâce à ces dons. Car cet endroit a beau être un petit paradis, les besoins de ces jeunes eux, restent très coûteux. Lorsqu’ils viennent au Camp, les soins nécessaires sont adaptés et la sécurité est la priorité. C’est pourquoi les frais de séjour pour un enfant de moins de 18 ans peut aller jusqu’à 1725$ pour 10 jours de bonheur. C’est donc grâce à ces dons que les familles à faible revenu peuvent recevoir une aide financière allant jusqu’à 1070$, permettant alors à ces enfants d’être accompagnés à vivre leurs rêves. Car encore aujourd’hui, les besoins évoluent et les défis sont énormes.

Plusieurs emplois sont disponibles et le bénévolat n’est jamais de refus. Si vous êtes plombier, électricien ou que vous pratiquez n'importe quel métier pouvant aider le camp, vous pouvez vous aussi faire votre part en nous aidant à offrir le meilleur. Parlez de cet endroit aux jeunes de votre entourage pour qu’eux aussi puisse changer leur vision du monde. Unissons-nous pour aider ces jeunes papillons à l’aile brisée, à prendre leur envol!

Eve Desautels

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