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12 décembre 2017

Les Services adaptés : un bénéfice équitable

CONCOURS DE REPORTAGES. Par Rose Gagnon. « Merci infiniment, c’est grâce à vous si je me suis rendue » confesse émotivement une finissante aux responsables des Services adaptés. Depuis leur inauguration en 1989 au Cégep de Joliette, les Services adaptés sont passés de village à continent. Leur principal objectif : offrir des chances égales de réussite aux étudiants en difficulté. 

Ici, on fournit aux étudiants inscrits des accommodements visant à pallier leurs limitations mentales, physiques ou motrices. On leur offre la possibilité d’exploiter leur plein potentiel académique malgré leur condition, chose qui, autrefois, était impossible. Ils sont actuellement 263 étudiants à bénéficier d’un plan d’intervention selon leur diagnostic contre 170 à l’automne 2014 (selon Portrait du SAIDE, de 2006 à aujourd’hui). Fait certain, les Services adaptés connaissent une éruption volcanique qui est loin de se refroidir!

Dans sa phase juvénile, de 1989 à 2005, le Saide (Service d’aide à l’intégration des élèves) comptait très peu de locaux d’examens. Ceux-ci n’étaient dédiés qu’à deux ou trois étudiants dans tout le cégep, soit des personnes avec un handicap moteur important. Or, depuis 2006, la communauté du B-210 se peuple à un rythme déchaîné. La proportion de fréquentation du Saide est passée de 0,40% à 11% en une décennie (selon Statistiques Services adaptés/ 2 novembre 2017). Des rénovations majeures ont lieu pour accueillir la vague croissante de nouveaux arrivants. Malgré l’effervescence à laquelle ils font face, les membres du personnel sont enthousiastes et les étudiants sont bien encadrés.

« Ayant reçu un diagnostic de dyspraxie motrice en 2e année du primaire, je me considère chanceux d’avoir pu accéder tôt aux mesures adaptatives. Ça m’a permis d’éviter une série d’embûches qui m’auraient probablement laissé un goût amer de l’école en mémoire », confie Jefferson Lessard, étudiant en Langues au cégep de Joliette. « Grâce au temps supplémentaire que m’attribuent les Services adaptés, j’ai le temps de bien faire les choses et de mieux performer dans mes examens », conclut-il avec un regard brillant de confiance.

Bon nombre d’étudiants comme Jefferson renouent avec l’école grâce aux mesures adaptatives. Selon France Pilon, conseillère aux Services adaptés, le meilleur dépistage du TDAH contribue à la hausse du taux de diplomation chez les étudiants qui en souffrent. « Avant, les TDAH étaient simplement des tannants, car leur trouble n’existait pas aux yeux des écoles. Puisqu’aucun soutien ne leur était accordé, plusieurs d’entre eux décrochaient et ne se rendaient même pas au cégep », explique-t-elle. «Aujourd’hui, les progrès scientifiques nous ont permis de mieux déceler les troubles d’apprentissage et d’ouvrir nos horizons à un plus large éventail de diagnostics », poursuit la femme avec entrain. « Plus de mesures d’aide sont donc apparues et le taux de réussite s’améliore », enchaîne-t-elle. « Souvent, les adultes inscrits ici sont des parents ayant appris qu’ils avaient un TDAH ou toute autre condition neurologique en faisant diagnostiquer leur propre enfant! » poursuit la psychoéducatrice d’un ton énergique.

Certains croient toutefois que les Services adaptés avantagent leur communauté de cégépiens. « Il existe encore beaucoup de préjugés quant aux Services adaptés. La réalité, c’est que les accommodements équilibrent les forces entre un étudiant avec un diagnostic et un étudiant sans problème. Par exemple, l’étudiant du régulier se situera à zéro, alors qu’un dyslexique sera à -3. Pour évaluer son réel niveau de compétence, nous allons lui donner accès à Antidote et à du temps supplémentaire, ce qui le rapprochera du zéro le plus possible.  C’est une question d’équité », défend Mathieu Drainville, technicien en éducation spécialisée aux Services adaptés depuis sept ans. Le trentenaire, optimiste au sujet de l’avenir du Saide, annonce que « vu l’abondance de nouveaux étudiants ici, le Ministère de l’Éducation envisage la possibilité de rendre les Services adaptés accessibles à tous les étudiants. Chaque cégépien pourrait désormais utiliser des mesures adaptatives s’il en ressent le besoin. Ce serait une fantastique opportunité ».

Le magma monte en surface. L’éruption volcanique des Services adaptés entre maintenant dans sa phase adolescente. Contrairement aux volcans ordinaires, celui-ci promet à sa communauté un sort bénéfique et surtout, équitable. Le peuple n’a plus peur, il est compréhensif. C’est un vrai jaillissement vers l’évolution.

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