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12 décembre 2017

Ça vaut le détour?

©(Photo TC Media - Pierre Bellemare)

CONCOURS DE REPORTAGES. Par Camille Grenier. Une rue en chantier, des commerçants collés à leur vitrine en attente de visiteurs, les bruits incessants des machines et des piétons craintifs : c’est la réalité des restaurants et boutiques de la rue Notre-Dame, à Joliette,  depuis le 5 septembre 2017. 

« On me demande souvent si les commerces sont toujours ouverts », affirme Gérard Durand, employé pour le Groupe Signalisation Lanaudière. En effet, l’état actuel de la rue Notre-Dame en effraie plus d’un. Les responsables présents tâchent tout de même d’être accueillants. « Vous pouvez passer, c’est pour vous! » lancent les employés des Excavations Michel Chartier aux piétons hésitants. 

Pour alléger les répercussions sur les commerçants, la Ville de Joliette s’est assurée d’informer les citoyens que les boutiques restaient bel et bien ouvertes. « Nous avons placé la publicité “Ça vaut le détour!” dans les rues, sur les panneaux publicitaires numériques, à la radio ainsi que sur les réseaux sociaux », clarifie Sonia Hénault, directrice des communications à la Ville de Joliette. « Il y a également eu un concours sur les réseaux sociaux où l’on faisait tirer des chèques-cadeaux de cent dollars dans les commerces de la rue Notre-Dame », ajoute celle qui a pensé le slogan décorant le chantier.

Malgré les efforts déployés, force est de constater que certaines boutiques ont de la difficulté à vivre avec le chantier.

« Il n’y a plus d’achalandage sur l’heure du dîner. Nous avons même dû réduire les heures de nos employés », avoue tristement la propriétaire du Faste fou, Karine Servant, tout en promenant lentement sa main sur le comptoir vide du resto-bar.

 Contrairement au Faste fou, la boutique Koïa semble bien vivre avec le chantier. « Nous avons la chance d’avoir une clientèle fidèle, ainsi qu’une porte à l’arrière de la boutique. Il n’y a pas eu de grands changements pour nous », explique Elizabeth Fortier, une vendeuse de la petite boutique vestimentaire à l’ambiance chaleureuse. « Les travaux restent intimidants, il faut vouloir entrer », affirme la vendeuse, qui comprend le désarroi des autres commerçants.

Peu importe les conséquences sur les boutiques, la raison des travaux reste la même, soit l’état déplorable des réseaux d’aqueduc et d’égouts. « Malgré les aspects plus négatifs, les travaux étaient plus que nécessaires. Lors des grosses pluies, nous commencions à voir l’eau s’accumuler à l’intérieur », reconnait Mme Servant en regardant le chantier. Vieux d’une centaine d’années, les tuyaux sont présentement dans un état catastrophique. Il fallait donc inévitablement que les travaux soient faits.

Afin de pouvoir organiser les travaux de la manière la plus juste possible, la municipalité s’est chargée d’orchestrer une suite de rencontres entre les propriétaires des boutiques et la ville. « Les commerçants ont vu les photos des réseaux d’aqueduc et ont voté ensemble la date à laquelle les travaux débuteraient », dit Mme Hénault. « Nous avons établi des rencontres aux six mois lors des deux dernières années pour avoir le meilleur suivi possible. Et depuis le début des travaux, une rencontre est tenue entre Madame Johanne Dubois, directrice des sociétés de développement, l’ingénieur de la ville, Monsieur Gilles Tremblay, un représentant des commerces, ainsi que Les Excavations Michel Chartier, tous les mercredis, pour s’assurer que l’échéancier est respecté », précise avec confiance la directrice des communications municipales.

Le choix de la date est maintenant regretté vu le bulletin météorologique de cet automne. « Il était impossible de prévoir que l’automne serait si chaud », déplore la propriétaire du Faste fou, qui, comme tous les autres commerçants, avait préféré profiter du printemps pour le retour des terrasses.

Le détour, qui en vaut le coup, n’est pourtant pas suffisamment emprunté depuis le 5 septembre. Les commerçants devront donc attendre patiemment, les yeux collés à leur porte, à laquelle la majorité d’entre eux ont apposé une affiche publicitaire maison. La fin des travaux approche, mais la mi-novembre reste infiniment loin pour les boutiques de la rue Notre-Dame.

Note de la rédaction : Les travaux sont maintenant terminés.

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