Tribune libre
Retour17 octobre 2017
#croyeznous
Les phénomènes viraux #moiaussi et #balancetonporc ont eu un effet plus que décevant sur les réseaux sociaux. Plutôt que de soutenir les femmes qui ont vécu des agressions, les gens se sont empressés de les insulter et ainsi, ils ont contribué à la culture du viol.
La psychiatre Muriel Salmona souligne ceci. « Il y a un véritable refus à penser les agressions sexuelles. » C’est-à-dire, que les gens banalisent souvent les agressions sexuelles. Ils essaient de se faire croire qu’il est normal de regarder, toucher ou parler à une femme comme si elle était un objet sexuel. Dans les commentaires des internautes sur des témoignages de victimes, on pouvait lire des choses comme « elles sont seulement en manque d’attention », « On n’a plus droit de rien faire sans se faire accuser de viol » ou « Elles exagèrent simplement pour faire pitié. » Comme si les femmes n’ont pas leur mot à dire sur se qu’on fait à leur corps.
Un autre phénomène est celui de la responsabilisation de la victime. Les gens ont tendances à dire que si une femme se saoule, met son corps en valeur ou se promène seule le soir, si elle se fait agresser, c’est en grande partie de sa faute. C’est sans doute le seul (ou un des seuls) actes criminels où on met la faute sur la victime. Si quelqu’un se fait voler sa voiture, personne ne viendra lui dire qu’il l’avait stationné de façon provocante et que c’est tout ce qu’il mérite.
« La culture du viol, c’est un ensemble de comportements qui font en sorte qu’on banalise et même qu’on excuse les agressions sexuelles. On ramène la responsabilité de l’agression sur le dos de la victime, et on remet en question la parole de la femme.»
-Pascale Parent, intervenante au CALACS de Rimouski
Charlie Mireault
Étudiante en Arts, lettres, communication profil cinéma au Cégep régional de Lanaudière à Joliette
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