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19 décembre 2017

Douze ans de pénitencier pour des crimes sexuels « scabreux » et « horribles »

JUSTICE. L'ex-musicien de Saint-Michel-des-Saints, Georges « Toto » Provost a écopé d'une peine de 12 ans de pénitencier le 15 décembre pour d'« horribles » crimes sexuels envers cinq victimes.

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« Les crimes sont scabreux, horribles, dégradants, humiliants, les mots me manquent pour qualifier les gestes de l'accusé », a commenté le juge Jean-Jacques Gagné au moment de rendre la sentence.

Le 19 septembre, Georges Provost a été reconnu coupable d'avoir fait subir des sévices sexuels à cinq victimes, dont deux mineures, d'avoir commis un geste de bestialité envers un chien et de trafic de cannabis. Il a aussi été déclaré coupable de séquestration, de voies de fait, de voies de fait armés, et de menaces.

Un « manipulateur »

Selon le juge, Georges Provost est un « manipulateur » qui a profité de toutes sortes d'occasions pour agresser sexuellement ses victimes, alors qu'elles étaient « vulnérables et sans défense ».

Concernant l'une d'elle, il a profité qu'elle était en état d'ébriété avancé pour la ramener chez elle et la violer, alors qu'elle n'était aucunement apte à consentir.

« Ce cas est d'une gravité importante […] la vulnérabilité de cette victime était extrême », a commenté le juge.  

Rare violence

Georges Provost a aussi fait preuve d'une rare violence envers deux de ses victimes.

Pendant trois jours, il a attaché l'une d'elles à son lit et en a profité pour l'agresser sexuellement à répétition.

« Il ne me laissait pas grand “breaks”. C'était sans arrêt […] Il me sautait dessus quand il le voulait », avait-elle témoigné.

Lors d'un autre épisode, il l'a frappée « de la tête aux pieds » et lui a également donné des coups avec un morceau de chaise brisée. La femme, qui a eu Georges Provost comme bourreau pendant plusieurs années, avait raconté qu'après cet épisode, elle était « bleue de la tête aux pieds ».  

Il l'a aussi obligée à commettre des gestes sexuels en présence de trois autres de ses victimes, chez lui.

Choc post-traumatique

L'une de ces trois victimes a aussi subi la brutalité de Georges Provost. Il l'a d'abord forcée à lui faire une fellation en lui tenant la tête assez fort pour qu'elle en pleure. Puis, elle a tenté de se sauver via des escaliers menant à l'extérieur, mais Georges Provost l'a empoignée par les pieds et lui a dit: « tu as commencé, tu vas finir ».

La victime s'est cogné la tête contre les marches et elle a perdu le fil des évènements. Quand elle est revenue à elle, elle était allongée sur le dos, Georges Provost était debout devant elle et il ne portait plus ses vêtements hormis un t-shirt. Celui-ci l'a agressée sexuellement et, lorsqu'elle a tenté de crier, il lui a mis une main sur la bouche et il lui a laissé entendre que ce serait pire si elle criait.

Cette femme a témoigné lors des représentations sur la peine qu'elle vit encore aujourd'hui avec des cauchemars récurrents de la violente agression qu'elle a subie. Elle a fait trois tentatives de suicide depuis. On lui a dernièrement diagnostiqué un choc post-traumatique sévère.

« Cette dernière a courageusement exprimé et expliqué la souffrance, la douleur, les angoisses, le stress, le mal de vivre, l'anxiété, même la toxicomanie qui a suivi l'agression. Son témoignage était sincère, authentique, voire troublant », a commenté le juge.

Georges Provost a aussi été reconnu coupable de contacts sexuels envers deux mineures. L'une d'elle avait sept ans et l'autre 13 ans lors des évènements.

Histoire marquante

Pour le juge, il est indéniable que cette affaire est difficilement comparable à d'autres.

« Le caractère unique de cette affaire est sans équivoque », a soulevé le juge Jean-Jacques Gagné.

« Comme le disait le juge Paul-Marcel Bellavance dans l'affaire Renald Côté, l'affaire Georges Provost frappe l'imagination et probablement la mémoire des justiciables de la région », a-t-il ajouté.

En 2003, Renald Côté, surnommé le « monstre de Magog » a été déclaré coupable par un jury au palais de justice de Sherbrooke d'inceste, d'agressions sexuelles, avec et sans la complicité de ses deux fils, et de séquestration sur sa fille. Les faits reprochés ont eu lieu alors qu'elle avait entre quatre et neuf ans, dans les années 1980, puis en 2001, alors qu'elle se trouvait sur son lit d'hôpital. La jeune femme est décédée l'année suivante, à l'âge de 22 ans, d'un cancer des ovaires pour lequel elle était hospitalisée. Renald Côté avait été condamné à 10 ans et sept mois de pénitencier. Pendant son procès, il avait clamé son innocence.

« Un gros personnage »

Lors des représentations sur la peine, Georges Provost, qui se défendait seul, a quant à lui allégué, sans clamer totalement son innocence, que « toute la preuve » n'avait pas été présentée lors de son procès. Il s'est dit « convaincu » que si tel avait été le cas, le juge n'aurait pas rendu le même verdict sur sa culpabilité.

Il a ajouté qu'il vivait un « cauchemar » depuis son arrestation et incarcération, le 31 mars 2015 et il s'est plaint qu'on ait fait de lui « un gros personnage » et « un monstre ».

« Je suis loin d'être le personnage décrit par la poursuite et les policiers », a-t-il dit.

Il a d'ailleurs lancé au juge qu'il avait déjà porté en appel le jugement le déclarant coupable et qu'il comptait faire de même pour le jugement sur sentence.

La poursuite réclamait 15 ans de pénitencier, alors que Georges Provost estimait qu'une peine de cinq à sept ans était suffisante.

Georges Provost est détenu depuis son arrestation le 31 mars 2015. Considérant ce temps passé sous garde, il lui reste un peu moins de 8 ans à purger.

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