27 octobre 2017

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©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

« Le 27 avril 2015 restera une date à jamais gravée dans ma mémoire. C'est là que j'ai failli mourir. Une personne que je croyais mon meilleur ami a comploté pour me tuer, a tenté de me tuer, m'a battu, m'a brûlé espérant que je ne survive pas », a témoigné Michael Fitzgérald, vendredi, devant le tribunal lors des représentations sur sentence de son agresseur.

Un « meurtrier chanceux »

Ce dernier, André Daigle, 20 ans, de Rawdon, qualifié de « meurtrier chanceux » par l'avocat de la poursuite, risque maintenant 11 ans de pénitencier après avoir plaidé coupable, en juin, à des accusations de tentative de meurtre et d'incendie criminel envers son meilleur ami de l'époque. Son complice, mineur au moment des faits, a déjà été assujetti à une peine pour adulte de sept ans.

« C'est bien qu'il ait fait des excuses, mais ça ne va rien changer. Je lui en veux toujours », a confié à L'Action Michael Fitzgérald.

Planifié

En effet, malgré que l'agression remonte à plus de deux ans, il ne se passe pas une journée sans qu'il n'y pense.

Le soir du drame, il avait invité André Daigle et une de leurs connaissances à venir jouer aux jeux vidéo. Il était alors loin de se douter que le duo avait planifié de l'agresser deux jours plus tôt.

Les deux jeunes hommes sont arrivés avec deux bouteilles d'eau remplies d'essence et deux barres de métal dissimulées sous leurs vêtements.

Après avoir feint un problème d'électricité, André Daigle l'a frappé avec une barre de métal. Au total, Michael Fitzgérald a reçu une dizaine de coups à la tête. Le complice d'André Daigle l'a poignardé dans le flanc gauche et au cou.  

Puis, André Daigle a répandu de l'essence en sa direction.

Michael Fitzgérald a alors senti le feu se répandre en quelques secondes sur corps, il s'est roulé au sol pour éteindre les flammes, puis il a réussi à se rendre chez un voisin qui a contacté les services d'urgence.

André Daigle a été arrêté dans les heures qui ont suivi.

Plongé dans le coma

Michael Fitzgérald a quant à lui été plongé dans un coma forcé de trois mois. Quand il s'est réveillé, il était troublé et il a dû suivre une longue convalescence.

Depuis, son cercle d'amis s'est beaucoup rapetissé. Quand il rencontre de nouvelles personnes, il ne se sent pas en sécurité. Il a perdu confiance en l'être humain et aussi la confiance d'avoir un jour un nouveau meilleur ami.

©Photo - gracieuseté

Michael Fitzgérald a été brûlé sur la moitié de son corps et a dû être hospitalisé plusieurs mois.

Dégoûté de son physique

Il doit aussi composer avec sa différence physique qui le dérange beaucoup en raison de ses multiples cicatrices causées par ses brûlures et les greffes de peau ayant suivi.

 « Chaque fois que je me regarde dans le miroir, je me sens différent des autres. Je me sens dégoûté », a-t-il dit.

Or, pour lui, « le pire dans tout ça, c'est la trahison ».

« Je n'ai jamais pensé que mon meilleur ami pouvait me faire ça. J'ai tout fait pour lui et il m'a remis ça dans la face de même. »

Incompréhension

Encore aujourd'hui, il ne comprend toujours pas ce qui a poussé son ami à vouloir le tuer.

La seule explication qu'il a trouvée serait parce qu'il se serait aperçu d'une fraude dont il aurait été victime et qu'il lui en aurait parlé deux jours avant d'être agressé.

André Daigle est d'ailleurs accusé d'avoir volé plus de 5000 $ à Michael Fitzgerald entre novembre 2014 et avril 2015.

Il doit revenir devant la cour en novembre, moment où il devrait recevoir sa sentence pour les accusations de tentative de meurtre et d'incendie criminel et où une date de procès pourrait être fixée pour l'accusation de vol.