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09 novembre 2017

Micaël Dubeau, dix ans plus tard

Sa mère a été victime de l'ex-policier Adrien Boulay en novembre 2007  

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

TÉMOIGNAGE. Il y a 10 ans, Micaël Dubeau assistait, impuissant, à l'assassinat de sa mère par son ex-beau-père dans l'un des drames les plus horribles de Lanaudière. Il a tenté de lui sauver la vie, mais elle est malheureusement décédée dans ses bras. Ces douloureux moments vécus avec elle ne sont pourtant rien face aux souvenirs de sa joie de vivre, sa générosité et sa persévérance qui l'accompagnent encore aujourd'hui.

« [Après le meurtre], j'aurais pu mal virer, mais ce n'est pas arrivé grâce au positivisme de ma mère », a-t-il témoigné, alors que L'Action le rencontrait dans un café au lendemain du 10e anniversaire de sa mort tragique.

Aujourd'hui, Micaël Dubeau a 27 ans, il possède une maison et il travaille dans la construction. S'il est sur le bon chemin, selon lui, nul doute que c'est grâce aux valeurs que sa mère lui a inculquées.

« Malgré les échecs que ma mère a vécus, elle a toujours persévéré. Dans la vie, ce que j'ai appris d'elle, c'est que si on veut quelque chose, il faut travailler en conséquence », a-t-il mentionné.

« Ma mère, c'était une amie, a-t-il poursuivi. Quand je pense à elle, aujourd'hui, je ne pense pas à elle en train de mourir. Je pense à elle quand on niaisait ensemble, quand on chantait dans l'auto ou comment elle aurait regardé mon frère quand il s'est marié. Je pense à elle "contente". »

5 novembre 2007

©Photo - gracieuseté

Micaël Dubeau et sa mère, Chantal Dubeau. La photo a été prise au début de son adolescence.

Micaël Dubeau avait seulement 17 ans quand, le soir du 5 novembre 2007, sa mère a été assassinée devant lui par Adrien Boulay, 59 ans, un ex-policier et résident de Saint-Jean-de-Matha.  

L'homme avait chez lui une liste de dix cibles qu'il voulait tuer ce soir-là, dont la mère de Micaël Dubeau. À Saint-Jean-de-Matha, il a d’abord tiré trois coups de feu en direction de son locataire, qui habitait une maison voisine à la sienne, après une dispute au sujet du loyer.

Adrien Boulay s'est ensuite dirigé chez Chantal Dubeau, 44 ans, à Sainte-Élisabeth et l'a tuée froidement de deux balles dans le ventre.

Impuissant, le jeune homme a tenté en vain de sauver la vie de sa mère en plaçant les mains sur son ventre pour « arrêter le sang ».  Chantal Dubeau est malheureusement décédée dans ses bras.

« Ça s'est passé tellement vite, s'est-il souvenu. Je me rappelle de tout, mais on dirait que le temps fige, comme dans un accident d'auto. Ça va super vite et en même temps, ça va super lentement. »

Adrien Boulay a poursuivi sa cabale à Repentigny où il s'est rendu chez son avocat qui faisait partie de la liste de gens qu’il avait l'intention de tuer ce soir-là. Il s'est suicidé lorsque les policiers sont intervenus après la découverte de cette lettre faisant état de ses cibles.

Signes et séparation

Avant que le drame ne survienne, Chantal Dubeau était certaine d'avoir déjà fait l'objet de la colère d'Adrien Boulay après qu'elle l'ait quitté à la suite d'une année de vie commune chez lui.

Peu de temps après la séparation, la nouvelle maison de Chantal et de Micaël Dubeau, à Saint-Jean-de-Matha, a été la cible d'une entrée par effraction. Le système d'alarme y avait été coupé et les téléphones de la résidence ont été placés dans le four à micro-ondes.

Selon Micaël Dubeau, sa mère a toujours soupçonné Adrien Boulay d'être l'auteur de ce méfait.

Quelque temps plus tard, la famille est déménagée dans une maison centenaire de Sainte-Élisabeth que Mme Dubeau adorait. Or, le 27 janvier 2007, alors qu'elle le reconduisait chez son père, la résidence a complètement brûlé. Malgré l'absence de preuves formelles, Micaël Dubeau affirme que sa mère s'est toujours doutée qu'Adrien Boulay était l'auteur de l'incendie.

« Ça ne pouvait pas être quelqu'un d'autre que lui », a-t-il dit.

Sentiments mitigés

Aujourd'hui, dix ans après ce drame, Micaël Dubeau maintient des sentiments mitigés envers le meurtrier de sa mère.

« C'est sûr que j'aimerais qu’elle soit encore en vie, mais c'est difficile d'en vouloir à quelqu'un qui s'est suicidé et qui n'était pas bien psychologiquement », a-t-il confié.

Les anniversaires de son décès ou les célébrations comme Noël sont des moments où elle lui manque encore beaucoup. Pour passer au travers de ces journées où l'absence de sa mère se fait plus présente, il se réunit avec son frère et sa sœur aînés ainsi que des membres de sa famille. De son vivant, Chantal Dubeau était elle-même une femme entourée et rassembleuse, nous a-t-il décrit.

Chantal Dubeau était aussi impliquée socialement et elle faisait du bénévolat pour occuper son temps depuis qu'elle était devenue invalide en 1997 à la suite d'un accident de voiture.

« Elle avait des hauts et des bas comme tout le monde, mais elle demeurait généralement positive, a-t-il dit. De toute façon, c'est toi qui crées ton positivisme. Si tu veux être malheureux, tu fais le choix d'être malheureux. »

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