Notre journaliste Élise Brouillette a rencontré Marie-Ève Beaumier, coordonnatrice à la culture et responsable de cette programmation, en compagnie du maire Gaétan Morin, afin de faire le point sur ces beaux succès.

C'est en 2015 que Sainte-Marcelline-de-Kildare a officiellement commencé à diffuser des spectacles au sein de l'église.

En 2016, l'élément marquant fut sans aucun doute le partenariat établi avec le Centre culturel de Joliette. Trois des spectacles de l'année ont été produits en codiffusion. L'entente, de deux ans, a aussi permis de multiplier les points de vente de billets.

Malgré la relative proximité de salles comme le Centre culturel de Joliette ou le Théâtre Hector-Charland, la vieille chapelle attire son lot d'adeptes.

Marie-Ève Beaumier souligne que le taux d'achalandage moyen aux spectacles est de 86 %. La capacité d'accueil de la vieille chapelle est de 200 personnes et la moitié du public vient de l'extérieur de la municipalité. Certains spectateurs n'ont manqué aucune performance. À tous les spectacles, il y a des citoyens qui amènent une personne ou deux pour leur faire vivre l'expérience. Il y a des artistes, comme Lisa Leblanc, qui ont vendu jusqu'à 700 $ de matériel, ce qui veut dire que pratiquement tout le monde est reparti avec un item. Les gens sont fiers, confirme la coordonnatrice.

« Ça montre qu'il y avait un besoin de sorties culturelles, que les gens avaient envie de consommer de la culture sans qu'on le sache », ajoute Gaétan Morin.

Il ajoute que « beaucoup de citoyens qui viennent à la vieille chapelle n'iraient pas voir de spectacle ailleurs ».

Comme dans son salon

Dès le départ, le conseiller municipal Marcel Thériault, qui s'implique grandement dans le dossier, avait une vision pour la diffusion de spectacles. Celle d'offrir des spectacles de chanson, intimes, acoustiques, avec une réelle proximité avec le public. Et c'est ce qui est maintenu depuis. Les élus ont aussi décidé qu'il n'y aurait qu'un seul prix de billet. « Ce qui est une bonne chose, pour l'accessibilité à la culture », mentionne la coordonnatrice.

Un comité réunissant élus et citoyens travaille sur la diffusion des spectacles, selon les propositions de la coordonnatrice de la culture et du Centre culturel.

Ultimement, le conseil municipal donne son aval aux choix qui ont été faits.

 « Les spectacles qu'on choisit de présenter sont optimaux dans notre salle », mentionne Marie-Ève Beaumier.

« On est capable d'aller chercher des artistes de valeur. On s'aperçoit que les artistes aiment revenir ici. Ils n'en reviennent pas de la réaction des gens », explique le maire.

« Ça plaît de plus en plus aux artistes. Certains nous appellent parce qu'ils en ont entendu parler par d'autres. Il y a moins d'effets spéciaux alors il n'y a pas de filtre entre le public et l'artiste », précise Marie-Ève Beaumier. « C'est comme si tu es dans ton salon, avec l'artiste », ajoute M. Morin.

Certains artistes, comme Ariane Moffatt, ont tout simplement été charmés par la vieille chapelle. « On aurait voulu rapidement avoir une supplémentaire parce qu'en trois semaines il ne restait plus de billets, mais son agent nous a dit non. Par contre, après son spectacle, Ariane Moffatt a dit : "moi, je veux revenir" », confie Marie-Ève Beaumier. Et ce fut le cas, comme celui de Louis-Jean Cormier et de Lisa Leblanc.

De son côté, Mario Jean aurait même appelé au Centre culturel de Joliette pour les remercier de lui avoir fait découvrir la petite salle de Sainte-Marcelline.

Quant au public de la municipalité et des environs, il est au rendez-vous.

Réaménagement à venir

Depuis le début, l'investissement de la Municipalité dans le projet est presque nul, selon Gaétan Morin. Une somme d'environ 5000 $ a été investie pour l'acquisition d'une scène. « Un gros plus », insiste Marie-Ève Beaumier, puisqu'avant, des bénévoles devaient monter et démonter la scène avant et après chaque spectacle.

Par contre, un réaménagement est à prévoir pour un bloc sanitaire et des loges, qui à ce jour sont aménagées à même la roulotte de M. Morin les soirs de spectacles. Sainte-Marcelline est en attente de subventions.

S'attendaient-ils à un tel rayonnement? « Honnêtement, non », avoue d'emblée Gaétan Morin. Il ajoute que plusieurs, même à l'interne, doutaient du potentiel de la série de spectacles et croyaient que la Municipalité allait « se casser le nez ». « Mais nous avons presque réussi à être complet tout le temps », se réjouit-il.

Et pour la suite?

« On a plein d'idées! », conclut Marie-Ève Beaumier.

Pour l'année 2017, la Municipalité compte également proposer une série de neuf spectacles. Le premier d'entre eux se tiendra le 18 février. La vieille chapelle accueillera alors Martin Deschamps pour son spectacle « Le piano et la voix ».

Participation citoyenne

Pour Marie-Ève Beaumier, la série de spectacles est un bel exemple de participation citoyenne. « Les spectacles ne pourraient pas avoir lieu sans les bénévoles. Je tiens aussi à remercier les conseillers Marcel Thériault et Carolle Picard et les partenaires financiers. »

Des retombées significatives

L'engouement suscité par les spectacles à la vieille chapelle est tel que les retombées économiques sont majeures. Charlaine Bélanger, de la table La Canardière, déclare : « Les spectacles ont amené un bel achalandage au commerce. Les soirs de spectacles, on est toujours complet. C'est un plus pour nous. C'est l'fun que ce soit dans notre municipalité. »

 

Selon Gilles Pitre, directeur général du Centre culturel de Joliette…

« Sainte-Marcelline est un modèle de dynamisme régional dans l’offre de spectacles à sa population et aux municipalités environnantes. Le Centre culturel de Joliette est fier d’être un partenaire de cette belle aventure et très heureux de participer aux choix des artistes et d’offrir son service de billetterie. »

Guichet fermé

Au cours de l'année 2016, 7 des spectacles offerts à la vieille chapelle l'ont été à guichet fermé.

Taux d'achalandage

Le taux d'achalandage aux spectacles de Sainte-Marcelline en 2016 est en moyenne de 86 %.

Supplémentaires

3, c'est le nombre de spectacles en supplémentaire qu'a accueillis la vieille chapelle en 2016, soit Louis-Jean Cormier, Lisa Leblanc et Ariane Moffatt.