Actualités
Retour29 avril 2025
Jason Joly - jjoly@medialo.ca
La résidence La Volière en voie de changer de vocation
Logements

©Jason Joly
Le projet prévoit la conversion des immeubles situés au 990 et 1000 rue de la Visitation en logements.
Alors que la survie de la résidence pour aînés (RPA) La Volière est en péril, un projet de conversion de l’immeuble en logements multifamiliaux a été proposé au conseil de Saint-Charles-Borromée. Ce dernier a donc organisé une assemblée pour avoir le pouls de la population et pour répondre à ses questions. Alors que l’inquiétude était palpable au début, la majorité des citoyens sont sortis soulagés de la séance.
De prime abord, le directeur des affaires juridiques et greffier, Me Louis-André Garneau, a précisé que cette consultation avait essentiellement pour but de connaitre l’avis des Charlois. Le conseil discutera ensuite pour juger s’il poursuit les démarches. « Il faut comprendre que ce n’est pas définitif. […] Nous ne sommes pas à la décision finale du projet. »
Ce dernier consiste à réaménager les immeubles situés au 990 et 1000 rue de la Visitation, ainsi qu’au 15 rue Sansregret, en logements. Les chambres seraient rénovées et converties afin de créer 160 unités. Il ne sera toutefois pas question de démolition et de reconstruction dans ce projet. Les bâtiments conserveraient les mêmes dimensions et le même nombre d’étages. Les personnes âgées autonomes pourraient décider de rester au sein de l’immeuble fraichement rénové, même s’ils n’auraient plus les commodités d’une RPA comme les services de repas ou de soins de santé. Les loyers demandés aux aînés seraient cependant similaires aux tarifs qu’ils payent au sein de la résidence. De plus, ils auraient la possibilité de changer de logement si désiré.

©Jason Joly
L’avocate et urbaniste Me Ève Chabot était présente à la séance pour répondre aux questions des citoyens.
L’avocate et urbaniste Ève Chabot, qui a été mandatée pour représenter le propriétaire de La Volière lors de la séance, a mentionné que la résidence ne changera pas de vocation avant encore un an pour s’assurer que tous les résidents trouvent leur compte. « Il faut faire un plan de relocalisation des personnes non autonomes », a-t-elle expliqué. Il est également trop tôt pour dire quand commenceront les travaux, mais l’avocate a mentionné que les aînés allaient être consultés en amont. « Chaque résident va être rencontré pour connaitre ses besoins, pour savoir s’il veut changer de logement et si des rénovations sont nécessaires », a indiqué Me Chabot.
Ses informations ont en grande majorité rassuré les citoyens présents à l’assemblée qui étaient soulagés de voir que le projet allait mettre plus de logements à la disposition des Charlois tout en laissant la possibilité aux aînés de la résidence de s’y installer.

« On a tout intérêt à ce que ça fonctionne! » Citoyenne charloise
Un homme a toutefois raconté que sa mère était sur le point de déménager à La Volière, mais que, puisqu’elle n’était pas autonome, elle ne pourrait vivre dans les futurs logements proposés. Il a donc voulu savoir s’il était possible pour les résidents de briser un bail signé. Me Chabot lui a confirmé qu’il était possible de résilier sans pénalité. Le maire de Saint-Charles-Borromée, Robert Bibeau, a ajouté que selon les informations qu’il a eues, « tous les baux qui ont été signés vont être respectés ».
Un second citoyen a, pour sa part, avoué qu’il s’inquiétait de voir l’établissement ne plus être réservé à des personnes aînées. Me Ève Chabot a d’ailleurs reconnu que, bien qu’il n’y ait pas de limite d’âge pour les locataires, les logements vont demeurer similaires aux dimensions des chambres des résidents. « Une personne pourrait y vivre avec un enfant, nous ne l’interdirons pas, mais les espaces ne se prêtent pas vraiment pour une famille », nuance-t-elle. Robert Bibeau a poursuivi en disant que depuis quelque temps, diverses résidences se sont converties en logements pouvant accueillir des personnes de tous âges. « Ce dont nous nous apercevons, c’est que ce sont des gens de 55 ans et plus qui s’y installent », remarque-t-il, ajoutant que cette tendance pourrait se poursuivre avec ces immeubles renouvelés
Dérogation
La Volière se trouve dans une zone dans laquelle le nombre de logements est limité à 32 par immeuble. Puisqu’il s’agit d’une résidence pour aînés, Me Louis-André Garneau explique que cette restriction ne s’applique pas : « Quand c’est une RPA, ce n’est pas normé par un nombre de portes, mais plutôt par la superficie du bâtiment. » Pour le nouveau projet, une dérogation a toutefois été demandée pour dépasser cette limite afin de permettre la construction de 160 logements.
La Ville de Saint-Charles-Borromée compte utiliser les pouvoirs que lui accorde la Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière d’habitation, qui a été adoptée par le gouvernement du Québec, dans le but d’autoriser cette dérogation. En revanche, cette dernière ne s’appliquera que pour cet immeuble. Le maire Robert Bibeau a soutenu que le désir du conseil est « de conserver cet édifice et de faire un maximum d’habitations » pour lutter contre la crise du logement.
Commentaires