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20 mai 2024

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

Le bâtiment de la rue Metcalfe sera démoli sous conditions

Projet de centre médical

Conseil Rawdon 13 mai 2024

©Photo Élise Brouillette - L'Action

La salle était bondée pour la séance du conseil municipal de Rawdon du 13 mai.

C’est devant une salle bondée que le comité de démolition, formé des élus du conseil municipal de Rawdon, a rendu sa décision, le 13 mai, concernant l’avenir du bâtiment situé à l’intersection de la rue Metcalfe et de la 1ère avenue. Ce dernier sera démoli, sous certaines conditions, afin de permettre la construction d’une bâtisse qui abritera la clinique médicale et une pharmacie.

Le 8 avril dernier, à la suite des préoccupations citoyennes, le comité de démolition avait suspendu sa séance afin de prendre le temps de bien analyser la situation. La Municipalité de Rawdon a aussi reçu 61 oppositions conformes de la part de citoyens. Ceux-ci déploraient la démolition possible d’un bâtiment symbolique et craignaient les répercussions du projet dans le quartier.

Le maire de Rawdon, Raymond Rougeau, qui préside le comité, a détaillé les démarches qui ont été effectuées depuis le 8 avril, dont des ateliers de travail, la réalisation de rapports d’expertise complémentaires, des échanges avec le promoteur et le groupe de médecine familiale, ainsi qu’une rencontre avec le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD).

« La détérioration du bâtiment, et le fait que la structure de bois présente des déformations, ne permet pas d’envisager qu’il soit intégré à une bâtisse plus moderne. Les fondations sont aussi arrivées en fin de vie utile et elles devraient être démolies et rebâties dans un horizon de zéro à cinq ans », a expliqué M. Rougeau. Il a ajouté que malgré son apparence architecturale, il appert que le bâtiment est dans un état de détérioration. « Il n’est pas considéré patrimonial au sens de la loi et sa restauration engendrerait des coûts importants. »

Il a aussi présenté les avantages du projet de complexe médical. « Le nombre de médecins de la clinique passera de 10 à 15. Il s’agit d’un projet d’intérêt public afin de maintenir des soins de santé dans un contexte de vieillissement et d’accroissement de la population. » Raymond Rougeau a souligné que les conséquences éventuelles pour le voisinage ont été prises en compte, mais qu’il y avait plus de bénéfices que d’inconvénients à aller de l’avant avec le projet. Rappelons que la clinique médicale de Rawdon était à la recherche d’un nouvel emplacement et que le promoteur avait expliqué, le 8 avril, que son objectif était qu’elle reste dans la municipalité.

Le comité de démolition a décidé d’autoriser le projet sous certaines conditions et engagements. M. Rougeau a annoncé qu’un visuel historique devra être installé à l’extérieur de la propriété. Une maquette du bâtiment qui sera démoli devra aussi être exposée dans l’aire d’accueil de la clinique. Ceux-ci seront fournis par la Municipalité, en collaboration avec la Société d’histoire de Rawdon. Un plan devra aussi être réalisé par un architecte paysagiste aux frais du promoteur. Finalement, la Municipalité s’engage à collaborer avec le MTMD pour l’élaboration d’un plan de mobilité active.

Des inquiétudes demeurent

Les citoyens ont été nombreux à se présenter au micro, lors de la séance du 13 mai, qui a duré près de quatre heures, afin de partager leurs préoccupations et leur vision du projet. Certains redoutaient des enjeux de sécurité et d’achalandage, notamment en raison des camions de livraison.

Marie Blais a aussi déposé la pétition contre la démolition du bâtiment qui a circulé en ligne et en version papier au cours des dernières semaines. Celle-ci a réuni 920 signatures (papier) et 1562 en ligne.

« La rue Cedar est devenue la voie de contournement de Rawdon, le projet va accentuer la circulation et miner la sécurité des lieux », a affirmé Philippe Emmanuel Hardy Painchaud.

De son côté, Mario Lafond a souligné qu’il était déjà difficile de circuler dans le quartier l’hiver, en raison des bordages de neige. Il craint aussi les nuisances et le bruit qui sera causé par les systèmes de ventilation et de climatisation.

La décision du conseil a ébranlé Raynald Adam, qui a préféré démissionner de son poste alors qu’il siégeait en tant que citoyen sur les comités consultatifs au niveau de la culture et du patrimoine. Il a qualifié la démolition du bâtiment de déplorable.

Le maire, Raymond Rougeau, a déclaré qu’il est important pour le conseil de protéger le patrimoine, mais que l’éventualité de perdre la clinique médicale avait pesé dans la balance. « Si ça avait été une station-service, on ne s’en parlerait même pas », a-t-il mentionné.

Plusieurs citoyens ont concédé que le projet était louable, mais qu’ils auraient préféré qu’il soit implanté ailleurs. « La clinique aurait déménagé au fin fond du chemin Morgan et les patients se seraient déplacés pareil », a lancé l’un d’entre eux. Un Rawdonnois, qui est propriétaire d’une ressource en santé mentale dans le quartier visé, a décrié qu’il devait déjà demander à ses résidents de ne pas se promener aux heures de pointe. Il a suggéré au conseil d’interdire le virage à droite vers la rue Cedar, à partir de la rue Summerhill, lorsque les gens quitteront la clinique.

Plusieurs personnes présentes ont aussi pris la parole afin de saluer l’implantation de ce centre médical qui permettra d’accroître le nombre de médecins de famille à Rawdon. « Votre décision a été basée sur des experts de contenu et des faits et non l’émotivité. On ne peut pas rendre tout le monde heureux, vous avez été justes », a déclaré Daniel Huard.

Un autre citoyen est venu témoigner du fait qu’il était personnellement sans médecin de famille. « Vous avez fait votre travail, je suis d’accord avec la venue du projet, il ne faudrait pas perdre la clinique médicale. »

Une médecin à la retraite, Danielle Plante, a affirmé au micro que les infrastructures sont importantes afin d’attirer de nouveaux professionnels.

Jacques Ouellette appuyait aussi le projet de clinique. Il a souligné qu’il a fait le chemin jusqu’à Québec pendant deux ans pour voir un médecin de famille et un spécialiste. « Si on se dit que 25 % de la population du Québec est sans médecin de famille, les cinq nouveaux professionnels qu’amènera le projet permettront la prise en charge de 2500 citoyens de Rawdon! On a besoin d’une clinique. »

Lors de l’adoption de la demande en vertu du Plan d’implantation et d’intégration architecturale (PIIA), certains citoyens se sont dit déçus de l’architecture du projet, arguant qu’il ne s’harmonisait aucunement avec les autres bâtiments du quartier.

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