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Retour01 septembre 2023
Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca
Une clinique de physiothérapie innove en intégrant la nature et les animaux
Concept unique

©(Photo gracieuseté)
Après plusieurs années de rodage et d’expérimentations, André-Gilles Duchemin et Christine Harvey ouvrent les portes de la Clinique de physiothérapie en nature.
En plus d’offrir les méthodes traditionnelles reliées à la physiothérapie (massages, électrothérapie, aquathérapie…), une clinique de Saint-Ambroise-de-Kildare a décidé d’aller plus loin en proposant des traitements en nature et en intégrant une grande variété d’animaux à ses pratiques. C’est le 6 septembre prochain que la clinique au concept unique ouvrira ses portes.
« Je veux offrir un buffet d’options à ma clientèle: les traditionnelles et les pourquoi pas! Mon souhait est d’aller chercher le petit extra qui peut faire la différence dans la motivation et le bien-être des gens », a commenté la fondatrice de la Clinique de physiothérapie en nature, Christine Harvey.
Cette dernière a relaté que l’intégration de différents animaux dans la réadaptation peut être très intéressante selon les objectifs voulus. « Dans la tête de Christine, il n’y a pas de limites concernant le type d’animal, pourvu qu’il corresponde à une cible thérapeutique », a ajouté André-Gilles Duchemin, qui est investi dans le projet depuis ses débuts.
Les propriétaires comptent présentement six équidés (dont deux mini-chevaux et un âne) en plus de deux chèvres, deux mini cochons, une quinzaine de poules, deux chiens, un lapin et un perroquet. Toutefois, ils ne seront pas tous initiés aux traitements. Pour le moment, la clientèle pourra notamment interagir avec Lorraine, une chèvre qui adore les gens, Zoé, une grande jument et Wilson, un cochon qui fait plusieurs tours. Les propriétaires avaient même un magnifique lama, mais il est malheureusement décédé l’hiver dernier. « Avec une aussi grande variété d’animaux et notre concept en nature, nous croyons que notre projet est unique. »
Un parcours psychomoteur extérieur a été aménagé pour les enfants et ceux-ci pourront, s’ils le désirent, être accompagnés d’un chien, d’une chèvre ou d’un cheval au cœur de celui-ci. « Cela va les inciter à terminer le parcours et ils pourront même s’appuyer un peu sur l’animal en cas de besoin. Ça risque de permettre aux jeunes de vivre des expériences de thérapie plus humaines et de leur donner la motivation qui manque parfois, car les traitements peuvent devenir routiniers», a commenté la physiothérapeute.
Une personne qui doit renforcer les muscles de son bras, à titre d’exemple, pourrait choisir de brosser un animal comme exercice. L’objectif est de créer un milieu ludique, notamment pour les enfants qui ont un handicap, et de normaliser la vie des gens qui vivent de la douleur et qui sont médicalisés. Plusieurs recherches ont d’ailleurs été menées sur les bienfaits thérapeutiques des animaux et cette pratique s’implante tranquillement à travers la province. Toutefois, elle est généralement limitée à l’intégration du chien et du cheval seulement.
À la clinique de Saint-Ambroise, une pièce psychomotrice intérieure dans laquelle des petits animaux pourront être amenés a aussi été aménagée. « Nous avons un endroit spécifique où les mettre pour que le contact entre la personne et l’animal se fasse graduellement et de façon sécuritaire, on ne veut rien forcer! »
Mme Harvey a aussi précisé que tout se fera dans le bien-être et le respect de l’animal et que le travail de chacun sera limité à quelques heures par semaine. « Faire de nouvelles rencontres est extrêmement épuisant au niveau cognitif pour un animal. Il y aura donc une rotation pour maintenir l’équilibre mental et physique de tous! » Les endroits où les animaux peuvent aller seront aussi restreints pour la clientèle avec des allergies ou pour celle qui ne veut simplement pas être en contact avec ces derniers.

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

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Un environnement propice à la détente
L’objectif premier de la Clinique de physiothérapie en nature est d’offrir un milieu accueillant, chaleureux et hors du commun à la clientèle. En plus de sa salle d’attente traditionnelle, l’endroit compte notamment une terrasse, où les gens peuvent attendre et profiter du beau temps s’ils arrivent en avance. « Il y aura des jeux pour enfants aussi, nous voulons que ce soit très inclusif et que ça devienne comme un événement familial. »
Sur son grand terrain de 113 000 pieds carrés, la clinique détient aussi un pavillon extérieur de style champêtre dans lequel les gens, qui ont n’importe quel type de problème, peuvent se faire traiter.
« Avec cette option, les gens ont moins l’impression de se faire soigner ou d’être à l’hôpital, ils sont davantage dans un état de détente. Nous pensons qu’un traitement qui inclut le conditionnement extérieur, la relaxation, la beauté et le bien-être risque d’avoir plus d’effets qu’un exercice physique uniquement. Il y a même des médecins maintenant qui prescrivent les obligations de la nature. »
Dans cet esprit, un spa intérieur sera aussi utilisé pour atteindre certains objectifs grâce au support de l’eau et une cour intérieure avec des appareils permettra de faire de l’exercice en plein air.
De plus, un jardin surélevé, qui servira en thérapie, sera éventuellement installé. « C’est un espace plus enveloppant qu’une chambre froide et aseptisée!»
Mme Harvey a ajouté que l’environnement peut influencer le patient, mais aussi la dynamique familiale. « Si cela peut créer un événement plus festif, ça aura des effets collatéraux et permettra de dédramatiser un peu, sans banaliser, ce que la famille vit. »

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)
Après plusieurs années de rodage et d’expérimentations, André-Gilles Duchemin et Christine Harvey ouvrent les portes de la Clinique de physiothérapie en nature.
Approche biopsychosociale
Un autre aspect qui distingue l’endroit est l’intimité qu’il offre à ses patients. « La majorité des cliniques ont des salles de traitements où plusieurs personnes sont séparées par des rideaux. Ici, tout est individuel. » Des groupes pourraient toutefois être formés, sur invitation, pour amener un plus grand support mutuel.
Cette ambiance intime permet à la physiothérapeute d’aller plus loin dans la recherche de la problématique, puisqu’elle peut en apprendre davantage sur les influences de la douleur. « Des confidences peuvent nous permettre de comprendre tous les facteurs, parce que la douleur, c’est beaucoup plus que juste mécanique. »
Mme Harvey évoque d’ailleurs que le lien thérapeutique est un facteur de guérison qui peut contribuer, de l’ordre de 30 %, au succès. C’est l’une des raisons pour lesquelles elle a intégré cette approche biopsychosociale dans sa pratique. « J’essaie toujours de bien comprendre la personne, dans le respect, et de m’adapter à chaque personnalité. Ça fait partie de mes valeurs et j’y accorde beaucoup d’importance.»
M. Duchemin a confirmé que les forces de Christine Harvey sont sa chaleur humaine et sa grande passion. « Elle passe son temps devant son ordinateur à suivre des formations en ligne et à apprendre de nouvelles techniques pour s’améliorer. »
Dans la salle de traitements, un lit plus large et plus bas a aussi été pensé pour la clientèle qui éprouve des difficultés neurologiques. « La plupart des cliniques n’ont pas cette option qui permet de travailler certains aspects et on voulait vraiment avoir une offre de services pour tous les besoins et pour ceux qui sont laissés orphelins dans le domaine privé », a précisé la physiothérapeute.
Il était aussi important pour cette dernière d’avoir une clinique qui allait de la naissance jusqu’à la fin de vie. « Dans une journée, je peux voir un bébé naissant comme une personne de 95 ans! Ça fait place à de belles rencontres et à de beaux contrastes. C’est nourrissant, on devient la grand-mère, l’enfant ou la cousine! »
L’entreprise souhaite d’ailleurs remettre une partie de ses profits annuels à des organismes à but non lucratif pour les enfants avec un handicap. Elle compte aussi organiser des événements gratuits pour toute la famille comme des visites d’animaux, des conférences, des ateliers et des contes musicaux. « On va ouvrir et on va continuer de se développer, parce que les idées ne vont pas arrêter! »
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site physionature.com

©(Photo gracieuseté)
Un projet en constante évolution
Depuis son enfance, Mme Harvey a toujours adoré les animaux et lorsqu’elle a fait ses études, elle avait déjà en tête d’élargir les horizons de la physiothérapie, mais ce n’était, à ce moment, qu’un rêve. Elle avait d’ailleurs fait son dernier stage dans une école pour enfants handicapés qui avait un projet pilote d’équitation thérapeutique et c’est à ce moment qu’elle a été introduite pour la première fois à l’utilisation d’un animal.
Elle a ensuite suivi une formation en zoothérapie et a été cheffe du département de physiothérapie du Community Rehab Hospital, en Louisiane, pendant 13 ans. Puis un jour, elle s’est dit que c’était le moment de plonger et a déniché le grand terrain de Saint-Ambroise en 2013. « On s’est mis à construire et cela a été tout un marathon. »
Au départ, le projet était petit, mais chaque année, de nouvelles idées s’ajoutaient. Pendant les dix ans de la construction, Mme Harvey est allée travailler dans plusieurs cliniques pour acquérir plus d’expériences et a suivi une formation pour l’utilisation du cheval en réadaptation.
Après de nombreuses embûches, notamment au niveau des règlementations et des assurances, le projet voit enfin le jour. « J’ai hâte de partager cet univers! C’est comme un accouchement, je me sens fébrile! »

©(Photo gracieuseté)

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