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26 juillet 2023

Jason Joly - jjoly@medialo.ca

Le pénitencier de Joliette mise sur des interventions plus humaines pour ses détenues

Unités d’intervention structurée

Pénitencier

©Jason Joly - L'Action

L’Établissement Joliette pour femmes a environ 90 détenues entre ses murs.

À la suite d’une mise aux normes survenue en novembre 2019, le pénitencier pour femmes de Joliette peut maintenant compter sur de nouvelles unités d’intervention structurée. Communément appelé « le trou », cet espace d’isolement a complètement été repensé pour encadrer les détenues afin qu’elles retournent plus rapidement au sein de la population carcérale tout en obtenant un support pour tenter d'améliorer leur santé mentale et leur comportement.

Les unités d’intervention structurée (UIS) ont été implantées dans les établissements fédéraux à la suite d’un rapport qui mentionnait que les mesures de détention en isolement, soit celles qui étaient en place avant 2019, nuisaient à la santé mentale. Ces unités sont désormais des chambres situées dans un secteur isolé de l’établissement et elles desservent toute la population carcérale du bâtiment de Joliette, qui compte en son sein environ 90 détenues. Selon les gestionnaires, il s’agit d’une alternative de dernier recours. Lorsqu’un événement conflictuel se produit entre des détenues, elles sont d’abord invitées à trouver des solutions avec l’aide d’intervenants. « La personne peut déménager de cellule ou encore participer à des cercles de paroles », résume une employée.

UIS

©Jason Joly - L'Action

Les femmes qui se retrouvent dans l’UIS peuvent bénéficier d’un minimum de quatre heures hors de leur cellule et de deux heures d’intervention.

Dans le cas où le conflit perdure ou que la sécurité de la détenue elle-même est menacée, la personne est transférée dans une UIS. Les gestionnaires assurent qu’elle n’est pas laissée seule puisqu’un important travail clinique s’en suit. La détenue rencontre donc des professionnels qui, avec elle, tentent de comprendre ce qui l’a conduite à s’impliquer dans ce conflit et ce qui pourrait être mis en place pour régler la situation. « Les interventions sont faites pour que les femmes fassent des choix éclairés », assure une autre gestionnaire. De plus, elles peuvent profiter d’un minimum de quatre heures hors de leur cellule dans un espace sécurisé, mais adapté à leurs besoins. Deux heures sont aussi réservées pour des interventions afin d’apporter un « contact humain » au quotidien des détenues. Ces dernières peuvent rencontrer des bénévoles pour participer à une activité ou simplement discuter avec eux.

Mélissa a accepté de partager son expérience au sein de l’UIS où elle est restée pendant environ 14 jours. Elle affirme ne pas vouloir retourner dans l’unité : « Tu as le temps de penser à pourquoi tu ne voudrais pas retourner dans l’UIS », avoue-t-elle. Elle admet toutefois que cette période d’isolement lui a permis de réfléchir plus sérieusement et que le support apporté par la conseillère en comportement qu’elle a rencontrée l’a beaucoup aidée. Alors qu’il lui arrivait auparavant d’avoir des moments d’impulsivité, Mélissa raconte que son séjour dans une unité d'intervention structurée lui a permis de découvrir elle-même des signes avant-coureurs. « Quand tu es entourée d’autres détenues, tu es en mode survie et tu ne penses plus clairement », explique-t-elle. Elle a donc développé le réflexe de parler plus fréquemment de ses émotions et même de demander un retrait clinique lorsque ses pensées plus noires étaient trop envahissantes. « Ça m’a fait du bien d’être seule avec moi-même », conclut-elle.

Jasmine et Mélissa

©Jason Joly - L'Action

Jasmine et Mélissa ont témoigné de leur expérience, la première dans l’ESA et l’autre, au sein de l’UIS.

Un soutien plus encadré grâce à l’ESA

Un autre projet nommé l’Environnement de soutien accru (ESA) a été conçu sur le site du pénitencier. Des détenues volontaires séjournent durant une trentaine de jours au sein d’une nouvelle habitation. Contrairement à l’UIS, les femmes qui vivent dans l’ESA proviennent habituellement de la population carcérale du niveau de sécurité moyenne. Elles sont aussi suivies par des intervenants selon deux volets, soit celui de la toxicomanie ou de la santé mentale, et sont encouragées, comme dans l’unité d’intervention structurée, à réfléchir et à trouver des solutions par elles-mêmes aux défis qu’elles rencontrent. Jasmine s’est portée volontaire pour tenter l’expérience de l’ESA et elle confirme avoir beaucoup apprécié: « Le soutien est plus encadré grâce au travail des conseillers sur place. »

Le pénitencier cherche d’ailleurs des bénévoles pour discuter et faire certaines activités avec les détenues. Les personnes intéressées peuvent simplement appeler l’établissement au 450 752-5257 pour inscrire leur nom.

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