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11 avril 2023

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

Elle sollicite l’aide de la population afin de pouvoir sourire à la vie

Une somme de plus de 70 000 $ pour reconstruire sa dentition

Myriam Paradis-Lalancette

©Photo Élise Brouillette - L'Action

Myriam Paradis-Lalancette s’est longtemps sentie abandonnée par la société.

Une résidente de Sainte-Béatrix, Myriam Paradis-Lalancette, a choisi de prendre son courage à deux mains et de rendre publique sa vulnérabilité dans l’espoir d’obtenir du soutien et de pouvoir réaliser la reconstruction dentaire dont elle a besoin.

Myriam Paradis-Lalancette est atteinte d’une maladie génétique dégénérative orpheline, le syndrome de dysplasie odonto-onycho-dermique, dont le traitement n’est financé par aucune institution ou assurance dentaire.

En entrevue avec L’Action, elle raconte qu’elle est née avec seulement deux bourgeons de dents d’adulte. « Dès mon jeune âge, des anomalies ont été constatées, mais on me disait qu’il fallait attendre le développement complet de ma bouche avant de savoir et de faire des interventions. »

C’est après avoir participé à une étude à l’hôpital Sainte-Justine que le diagnostic est tombé alors qu’elle avait 26 ans. Toutefois, en raison de son âge, elle ne pouvait pas être prise en charge par le centre hospitalier.

Maintenant âgée de 30 ans, Myriam a encore une dentition de bébé qui se fragilise de plus en plus. Éventuellement, ses dents vont tomber et si rien n’est fait, les os de sa mâchoire vont se détériorer. Les interventions pour reconstruire sa dentition au Québec coûteraient 70 350 $. Un chirurgien maxillo-facial s’occuperait des extractions et des implants pour ses deux mâchoires. De son côté, un dentiste spécialisé en prosthodontie se chargerait des prothèses permanentes et temporaires utiles durant la guérison des implants qui prendra de six mois à un an.

Myriam explique avoir de moins en moins de temps devant elle pour réaliser les interventions. « J’ai davantage de douleur et mes dents sont de plus en plus mobiles. Je vois le vieillissement de ma bouche et je n’ai aucun contrôle sur le temps et ce qui se passe. »

Être atteinte d’une maladie rare exige beaucoup de la personne qui en souffre. Myriam raconte comment elle doit se prendre en charge elle-même dans tout ce labyrinthe. « J’ai longtemps vécu avec un sentiment d’abandon, notamment de la part de la société. Je dois tenir à jour mon dossier médical, m’occuper de la coordination entre tous les spécialistes et m’informer au niveau légal. » Elle donne en exemple le fait que c’est elle qui sert de pont entre son prothésiste et son chirurgien maxillo-facial. « Les informations ne se rendent pas d’un rendez-vous à l’autre, ce sont deux cliniques différentes. »

La goutte de trop

Ne pouvant compter sur l’aide des institutions gouvernementales ni sur des assurances, elle a lancé une campagne de sociofinancement au mois de décembre en espérant que la force du nombre l’aiderait à payer les frais des opérations nécessaires. Elle a bien tenté de solliciter l’aide des différents paliers politiques, sans succès. Elle souligne que ce qu’il faudrait, c’est que le nom de sa maladie soit inscrit sur la liste de celles qui sont couvertes par la RAMQ.

Après son cri du cœur lancé en décembre dernier, Myriam Paradis-Lalancette a été approchée par un homme, qui disait résider au Québec, être millionnaire et vouloir couvrir tous les frais de son opération.

« Au départ, j’étais sceptique et je n’y croyais pas. Toutefois, cette offre est venue me toucher dans ma vulnérabilité et je me suis mise à croire que cela se pouvait. »

Des échanges ont eu lieu de façon virtuelle. Parce qu’elle ne voulait pas flouer les gens, Myriam a même mis sa campagne de sociofinancement sur pause.

Un premier rendez-vous en clinique a été planifié, mais le bon samaritain ne s’est jamais présenté et les retours de message de sa part ont cessé. Myriam n’a plus jamais eu de ses nouvelles. « J’ai perdu deux mois », regrette-t-elle.

Elle mentionne qu’elle a toujours eu des doutes, mais qu’elle trouvait des raisons pour justifier certains comportements, comme le fait de n’avoir jamais pu lui parler de vive voix. « Je me suis fait manipuler, tout comme ma famille et mes proches. Il y a une partie de moi qui a toujours douté. »

Des démarches pourraient être possible dans cette fraude, si l’identité réelle de cet homme pouvait être retracée, mais Myriam confie qu’elle est déjà entièrement prise émotivement et financièrement par sa propre situation. « Ça me prendrait du temps, de l’énergie et des ressources et je n’ai pas d’espace pour ça. »

En entrevue, elle raconte que se remettre de cette épreuve a été très difficile. « Ce fut vraiment la goutte de trop. »

Elle ajoute que ce ne fut pas facile, pour elle, de demander de l’aide du public et d’exposer sa situation. Elle se dit toutefois consciente que malheureusement, en ouvrant cette porte, autant tu reçois du soutien, autant tu deviens vulnérable à ce genre de situation.

Après avoir cru au miracle en début d’année, Myriam Paradis-Lalancette avait pris les rendez-vous pour lancer les interventions. Une première étape devait avoir lieu le 21 avril. Émotive, elle confie aujourd’hui ne pas savoir quoi faire. Aller de l’avant malgré tout exigerait les économies de toute sa famille. « Je me suis beaucoup attachée à l’idée de ce rendez-vous là, mais est-ce que je suis prête à hypothéquer mon avenir et celui de tous mes proches? »

Elle relance donc sa campagne de sociofinancement et regarde vers l’avenir. Pour contribuer à la campagne : https://bit.ly/3LLVyUc. Soulignons aussi qu’un événement bénéfice aura lieu au Bal Maski à Saint-Gabriel au mois de juin.

 

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