07 mars 2023

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

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©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

Caroline Parent et son père Réginald Parent dans la salle à manger de la nouvelle cabane à sucre.

« Ça m’émeut de voir les choses prendre forme et devenir de plus en plus concrètes! Parfois, je me disais qu’on n’arriverait jamais à reconstruire et à ouvrir à temps pour la saison des sucres, mais on a réussi! Ce n’est plus qu’un rêve, la réouverture est réellement tout près», a commenté Caroline Parent, à dix jours de la date tant attendue.

Celle-ci éprouvait un léger stress à l’approche du 11 mars, car elle voulait que tout soit terminé à temps, mais elle était surtout fébrile à l’idée de revoir sa clientèle, de retrouver ses employés et de revivre le plaisir qu’ils ont, chaque année, ensemble. « On sent que les gens aussi ont hâte de nous retrouver, les réservations n’arrêtent pas! »

Plusieurs personnes appelaient d’ailleurs pour connaître la date de réouverture et Caroline Parent a tout d’abord établi le 18 mars comme date. Puis, elle a devancé celle-ci afin de se familiariser avec les nouveaux équipements avant l’arrivée de tous les groupes.

« Ça va nous donner le temps de savoir où l’on s’en va dans la cuisine! Nous avons eu quelques petites badlucks avec certains équipements, mais ça ne nous inquiète pas trop, car c’est notre force de trouver des solutions! Ça fait 70 ans que le père est ici et 40 ans pour moi, alors nous avons des plans B pour tout! »

Au moment de l’entrevue, les tables de la salle à manger étaient mises, les grillades étaient prêtes et les tartelettes étaient cuites. « C’est la même formule, la même famille et les mêmes recettes! C’est juste le décor qui a un peu changé!»

La salle de réception détient notamment un côté plus champêtre chic avec son toit cathédral et ses impressionnants lustres. Le fait que la bâtisse soit mieux isolée pourrait d’ailleurs permettre de prolonger les dates d’ouverture de cette salle et y accueillir des événements comme des mariages ou des pièces de théâtre à l’automne.

Caroline Parent s’est dit fière du résultat, qui est exactement comme elle l’avait imaginé, mais elle a admis que l’aspect rustique et le plancher de bois de son ancienne cabane lui manquaient. « Au cours des prochaines années, je vais ajouter plus de bois, mais une chose à la fois! »

Malgré les quelques changements, les propriétaires ont réussi à faire en sorte que les visiteurs se sentent chez Alcide Parent dès leur entrée. La configuration a d’ailleurs été conservée. Ainsi, à leur arrivée, les clients font face au comptoir d’accueil et retrouvent la salle à manger à leur gauche et la salle de réception à leur droite.

Réginald Parent, le fils d’Alcide et le père de Caroline, a aussi pris quelques minutes à travers cette reconstruction et la préparation du temps des sucres pour s’entretenir avec L’Action. Malgré la fatigue, il avait aussi très hâte de revoir la cabane pleine de vie. « Il y a plusieurs de nos clients qui viennent ici depuis de nombreuses années. On a connu les grands-pères, les pères et maintenant on connaît les enfants! La cabane est une histoire de générations pour nous, mais aussi pour notre clientèle!»

Pour Caroline, c’est d’ailleurs le fait d’avoir perdu toutes les antiquités de ses grands-parents et les souvenirs familiaux qui a été le plus douloureux lors de l’incendie. « Je faisais cuire les patates dans le chaudron de grand-maman! Il coulait, mais j’aimais ça, car quand j’étais fatiguée, je me disais que si ma grand-mère était capable de passer à travers avec des chaudrons comme ça, j’étais capable moi aussi, ça me remontait le moral». À son grand bonheur, elle a tout de même réussi à récupérer et à restaurer trois chaudrons à la suite de l’incendie.

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

Une année chargée

Rappelons que cet incendie, qui a détruit la Cabane à sucre Alcide Parent, est survenu le 19 mai dernier. S’en est ensuite suivie une période de questionnements au cœur de la famille. « Mes parents me demandaient ce que je voulais faire… Je leur disais de ne pas s’inquiéter pour moi, que j’allais me trouver un autre emploi, mais en même temps, j’ai passé toute ma vie ici et ça me faisait beaucoup de peine d’arrêter la lignée Alcide Parent», a mentionné Caroline en entrevue avec L’Action.

C’est finalement à l’automne que la décision de reconstruire a été prise et que les travaux ont été entamés. Les propriétaires ont ajouté que les nombreux témoignages qu’ils ont reçus après l’incendie les ont aussi incités à prendre cette décision.

Les semaines qui ont suivi ont été intenses. « Parfois je me demandais dans quoi je m’étais lancée, il y avait tellement d’ouvrage et de paperasse et c’était l’enfer avec les coûts de construction, mais d’autres journées j’étais juste vraiment enthousiaste! »

Caroline Parent a ajouté que sa mère Marcelle lui a transmis sa force de caractère et qu’ils sont arrivés, tous les trois, a surmonté ce défi. Ils ont également reçu énormément d’aide de tous les employés. « Je ne les avais jamais vus autant! Ils sont venus faire du bénévolat, peinturer, placer les tables, nous sommes vraiment une grosse famille! » Même le contracteur tenait tellement à ce qu’elle ouvre cette année, qu’il a déployé plusieurs équipes pour que les travaux avancent plus rapidement.

Toutefois, en revenant des vacances de Noël, le 9 janvier, l’avancement des travaux a fait craindre le pire à Caroline Parent. « Les murs n’étaient pas encore fermés, je me suis dit qu’on n’arriverait jamais à ouvrir à temps! » Mais les choses se sont rapidement enchaînées par la suite et tout a commencé à se mettre en place.

Maintenant tout est prêt pour entamer un nouveau chapitre de l’histoire d’Alcide Parent. « Si on n’avait pas été capable d’ouvrir à temps, ça m’aurait vraiment affectée, mais là je suis fière! Ça a été tout un défi, mais c’est vraiment un beau projet que l’on a fait ensemble. Aujourd’hui, on a juste hâte de repartir la cabane comme avant! »

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)