28 septembre 2022

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

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©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

Grâce à ce projet, Jacques Rougeau a aussi réussi à amasser un montant de 1 500$ pour CARE Montréal, un refuge pour personnes en situation d'itinérance.

«L’événement a créé un engouement fou et nous avons le vent dans les voiles!» Rappelons que Lutte Académie est une compétition de lutte qui a commencé au printemps dernier. Tout au long de l’été, 40 lutteurs, sélectionnés à travers le Canada, se sont affrontés lors de quatre spectacles présentés au Club Soda et diffusés sur le web.  

Les lutteurs étaient jugés en fonction de leur performance, de leur charisme et de leur facilité à faire lever la foule. Les meilleurs passaient à la ronde suivante jusqu’à ce qu’il n’en reste que quatre. Ces grands gagnants ont été récompensés d’une bourse de 5000$ chacun, en plus d’avoir l’opportunité de s’entraîner pendant trois mois au sein de la plus prestigieuse école de lutte, The Nightmare Factory.  

Parmi les trois propriétaires de cette école se trouvent QT Marshall, lutteur de la All Elite Wrestling (AEW) qui était également juge de la compétition et Cody Rhodes qui évolue au sein de la World Wrestling Entertainment (WWE). «Mes quatre gagnants ont donc la chance de se faire voir et recruter non seulement par une fédération, mais par deux! Mon rêve serait vraiment que l’un d’entre eux réussisse à accéder à la grosse ligue et qu’il puisse vivre de sa passion comme je l’ai fait», a ajouté Jacques Rougeau.   

Pour cette première édition, ce sont Dylan Davis (Saint-Jean de Terre-Neuve), Matt Black (Ontario) et les deux Québécois Jeremy Prophet et Jessica Black qui ont été couronnés vainqueurs. Cette dernière a d’ailleurs dû quitter son emploi d’enseignante dans l’objectif d’atteindre son rêve de devenir lutteuse professionnelle. 

Jacques Rougeau ajoute que la AEW a récemment fait ses premiers pas au Canada et qu’un premier spectacle, diffusé sur TSN et RDS, se tiendra les 12 et 13 octobre à Toronto. Six des athlètes de Lutte Académie ont été sélectionnés par QT Marshall pour y participer. Ce grand lutteur a d’ailleurs été plus que charmé par le projet et le lendemain de la grande finale, il a contacté Jacques Rougeau afin de s’assurer qu’il y aurait bien une prochaine édition.     

©(Photo gracieuseté- Thierry Ismael Monette)

Les gagnants de la première édition.

«C’est lui-même qui m’en a parlé le premier! J’ai aussi eu des commanditaires qui m’ont dit qu’ils voulaient rembarquer dans le projet. Vu l’engouement, les bourses seront augmentées à 10 000$ par gagnant, en plus du séjour à la Nightmare Factory! » 

Parmi les autres projets, Jacques Rougeau caresse le rêve que les compétitions soient télévisées. Un rêve qui ne semble pas impossible, puisque des membres de la compagnie Colab et le réalisateur Pierre Séguin étaient présents lors du dernier spectacle et ont mentionné que c’est un événement qui devait absolument être télédiffusé.

Renouer avec sa passion 

Lutte Académie a, avant tout, permis à Jacques Rougeau de renouer avec sa grande passion. « On ne se le cachera pas, la lutte c’est ma vie! Je me rappelle être allé voir mon père lutter à l’Aréna Paul-Sauvé quand j’avais tout juste cinq ans! »  

Lors des deux premiers spectacles, il a laissé les lutteurs préparer le show entre eux, mais a décidé d’ajouter sa petite touche lors de la demi-finale et de la finale. « C’est une chorégraphie, mais je voulais m’assurer que le combat soit équilibré. Je voulais ajouter un côté plus coloré et sortir les lutteurs de leur zone de confort pour amener le spectacle à un autre niveau! » 

Il ajoute que bien que la lutte soit arrangée, il y a eu des surprises autant pour les juges que pour les spectateurs. En effet, les gagnants des deux premières compétitions étaient choisis par quatre juges et par le vote du public, mais pour les deux dernières compétitions, QT Marshall avait son mot à dire.  

« Il était sur l’écran géant et tout le monde l’écoutait! Il disait j’ai bien aimé la performance d’un tel, mais je vais choisir tel autre! Je me suis ramassé la bouche ouverte souvent et les gens aussi, c’était extraordinaire de vivre toutes ces émotions-là, c’était vraiment comme une téléréalité! » 

Jacques Rougeau a mentionné que tous les spectacles ont fait salle comble et que la frénésie augmentait au fil des compétitions. « C’était complètement fou et cela a donné une belle visibilité aux lutteurs. Plusieurs m’ont remercié, car ils se sont fait des contacts pour aller lutter dans d’autres provinces. » Cela a aussi été une belle vitrine pour lui-même, « Ça m’a remis au monde et remis le nom Rougeau sur la map! » 

Même si le projet a demandé beaucoup plus de temps et d’énergie que ce qu’il avait cru, cela en a valu la peine. « Une chance que j’avais ma conjointe avec moi par contre, car je n’aurais jamais passé au travers! » D’autant plus que Jacques Rougeau a dû faire face à des problèmes de santé au même moment où commençait Lutte Académie. 

Quatre mois d’enfer 

Tout a débuté par une pierre dans la vessie qui a nécessité une opération. Toutefois, quelques semaines plus tard, d’autres pierres ont été trouvées. C’est donc avec une sonde urinaire qu’il a pris part aux premières éditions de Lutte Académie. Après plusieurs tests, il s’est avéré que ces pierres étaient causées par un dysfonctionnement de la glande thyroïde et il a dû subir une autre opération. Puis, lorsqu’il s’est rendu à l’hôpital pour se faire retirer sa sonde, une bactérie a été détectée à l’ouverture de la valve de son cœur. « Ils ont dit que je devais me faire opérer à cœur ouvert. J’étais tellement sous le choc, que je ne les entendais même plus parler. » Finalement, des antibiotiques ont éliminé la bactérie et l’opération a pu être évitée, « je me suis mis à pleurer de joie, mais tout cela m’a montré que je ne suis pas intouchable! Je me croyais invincible, mais ma vie aurait pu complètement changer. Il ne faut rien tenir pour acquis… »   

Tous les épisodes sont disponibles au lutteacademie.ca