Carrières Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com Infolettre

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Société

Retour

23 février 2022

Jason Joly - jjoly@medialo.ca

Des femmes se rendent aux États-Unis pour mettre fin à leur calvaire

Bandelettes sous-urétrales

Josée Robitaille

©Photo gracieuseté - L'Action

Josée Robitaille s’est rendue aux États-Unis pour y être opérée par le docteur Dyonisios Veronikis, qui est spécialisé dans le retrait complet des bandelettes sous-urétrales.

Pour régler leur problème d’incontinence urinaire à l’effort, de nombreuses personnes, principalement des femmes, ont subi une opération consistant à installer une bandelette sous-urétrale. Cette chirurgie est depuis longtemps pratiquée par les urologues, mais cause également des complications à près de 10% des patientes. Deux Lanaudoises ont accepté de rencontrer L’Action afin de partager leur témoignage et de sensibiliser les femmes aux conséquences que cette procédure peut engendrer.

À la suite de son deuxième accouchement, Josée Robitaille a développé de l’incontinence urinaire à l’effort qui a entraîné des désagréments dans son quotidien. Un urologue au Centre hospitalier De Lanaudière lui a donc recommandé de se faire installer une bandelette sous-urétrale : « En moins de deux, il m’a dit qu’il allait m’opérer et me poser une petite bandelette, que c’était une opération banale qui ne durait que 30 minutes. » L’opération a été exécutée, mais au cours des années suivantes, Mme Robitaille a ressenti de vives douleurs au niveau des jambes et du dos.

Au début, elle a cru que son âge était la cause de ses symptômes, mais c’est au cours de l’été 2021 que son cas a empiré. « J’ai fait une grosse crise d’infection. J’étais incapable de marcher », se rappelle-t-elle. Mme Robitaille a pu rencontrer un médecin qui n’a jamais voulu reconnaître la cause du problème comme étant la bandelette. « Lorsque je lui ai dit que je croyais que c’était la bandelette, le médecin a presque ri de moi, disant que ça ne pouvait pas être ça », déclare-t-elle. Elle a ensuite consulté un urologue qui lui a annoncé qu’elle avait une perforation vaginale et qu’une opération de retrait de la bandelette devait être effectuée.

Deux opérations qui tournent mal

En 2016, Johanne Ricard s’est elle aussi fait installer une bandelette pour mettre fin à son problème d’incontinence. Les jours suivants, elle ressentait déjà d’intenses douleurs et a donc rencontré beaucoup de spécialistes qui l’ont médicamentée sans trouver la raison de ces maux.

En 2020, à la suite d’un reportage d’<@Ri>Enquête<@$p> sur le sujet des bandelettes sous-urétrales, le médecin de Mme Ricard a compris l’ampleur du problème et lui a proposé de se faire retirer complètement sa bandelette. En réalisant des recherches sur cette opération, la patiente a découvert que le docteur Dionysios Veronikis, un chirurgien pratiquant au Missouri, était un spécialiste en matière de retrait de bandelette. Au moment d’écrire ces lignes, ce médecin avait réussi à opérer près de 240 Québécoises. « J’ai finalement pris un rendez-vous pour consulter un urologue du Québec qui m’avait dit qu’il était apte à faire l’opération. Il m’a expliqué comment il procédait et c’était la même technique qu’aux États-Unis. Alors, je lui ai fait confiance », indique Johanne Ricard.

Depuis cette opération, cette dernière n’a plus de sensibilité à la jambe gauche, elle a d’importantes douleurs aux hanches et son problème d’incontinence est devenu sévère. Elle ajoute que sa condition et le nombre de médicaments qu’elle doit s’administrer l’empêchent de faire des activités normalement: « Je n’ai plus vraiment de vie. Même aller marcher est difficile. »

Recommandations

Les deux femmes assurent ne pas avoir eu beaucoup d’informations sur les conséquences à long terme des bandelettes sous-urétrales et disent ne pas avoir eu de nouvelles de leur chirurgien à la suite de la procédure. Elles ont donc été contraintes de chercher par elles-mêmes pour comprendre leur problème.

Elles ont éventuellement fait la connaissance du groupe Facebook « L’Expérience Améshée ». Créé en 2020, il réunit 1100 femmes qui déclarent avoir des problèmes causés par leur bandelette. Josée Robitaille et Johanne Ricard ont pu récolter plusieurs informations et témoignages de la part des autres membres. Elles ont notamment appris que Santé Canada avait émis des avis à deux reprises sur les problèmes potentiels que pouvaient causer ces bandelettes. « Si quelqu’un me l’avait dit, jamais je n’aurais fait la chirurgie », soutient Mme Robitaille.

Elles ont aussi découvert que le retrait complet de la bandelette n’était pas vraiment pratiqué par les médecins québécois qui préféraient faire un retrait partiel en coupant une partie de la bandelette. « L’approche québécoise est plus personnalisée et moins invasive. Plutôt que de procéder à un retrait radical d’emblée, nous tentons d’autres approches telles que la physiothérapie ou les retraits partiels pour n’utiliser la chirurgie de retrait radicale qu’en dernier recours », explique les relations médias du ministère de la Santé et des Services sociaux. Le MSSS soutient tout de même que les médecins spécialistes québécois ont l’expertise nécessaire pour procéder à ce genre de chirurgie.

À la suite d’une enquête produite en juin 2020 sur le sujet des bandelettes et de leurs effets, le Collège des médecins a émis plusieurs recommandations, dont une invitation aux médecins à distribuer un dépliant pour informer les patientes des différentes options de traitement disponibles. De plus, quatre centres d’expertise ont été mis en place, soit deux à Montréal, un à Québec et un dernier à Sherbrooke. Selon le MSSS, ceux-ci permettent aux femmes aux prises avec des douleurs liées à la bandelette d’être suivies par des physiothérapeutes ou des médecins spécialistes « pour le traitement de l’incontinence et pour la prise en charge primaire des complications ».

Un voyage coûteux

Malgré ces actions, plusieurs femmes décident de se rendre aux États-Unis pour y être opérées par le Dr Veronikis. La fondatrice de « L’Expérience Améshée », Cynthia Gagné, a accompagné plusieurs groupes de femmes qui, malgré les actions prises au Québec, « n’ont plus confiance » et préfèrent faire le voyage pour mettre fin à leurs douleurs.

Pour payer le voyage et l’opération, les patientes doivent débourser jusqu’à 25 000$ de leurs poches. « Des femmes font des Gofundme, certaines hypothèquent leur maison, d’autres empruntent à leur famille. Quand des femmes vendent leur maison pour être libérées, il y a une question à se poser », déclare avec émotion Mme Gagné.

Josée Robitaille et Johanne Ricard ont toutes deux créé un Gofundme pour les aider à payer ce voyage. Parvenant à récolter plus de 7000 $ lors de sa campagne, qu’elle a nommée « Bye bye la bandelette », Mme Robitaille s’est rendue aux États-Unis et a subi son opération le 28 janvier. Quelques semaines seulement après son opération, elle assure ne plus ressentir de douleurs aux jambes ni d’inconforts au bas du corps. Elle ignore si son problème d’incontinence reviendra la hanter, mais elle assure ne pas regretter son geste : « Je préfère passer la journée avec mon incontinence urinaire à l’effort plutôt que d’avoir cette bandelette à l’intérieur de moi. »

Avec sa propre campagne Gofundme intitulée « Besoin de vos dons pour une chirurgie », Johanne Ricard espère aussi récolter assez d’argent pour défrayer les coûts de sa chirurgie qu’elle souhaite subir cet été. « Je me retrouve avec les mêmes douleurs mais plus fortes et, en ce moment, je suis en train de m’endetter par rapport à l’incontinence. Donc, je prie pour avoir assez de sous pour le mois de juin. »

Commentaires

24 février 2022

Johanne Ricard

Merci beaucoup ,cela va beaucoup aidé et faire connaitre les effets négatifs des bandelettes sur notre corps. Merci Jason et au journal de nous donner cette visibilité .

24 février 2022

France Plante

Plus de 1000 québécoises sont au prise avec ces douleurs presque toutes identiques. Comment voulez-vous que nous ayons confiance en ces urologues pour un retrait complet alors qu’ils ne préconisent que des retraits partiels qui ne font que trop souvent empirer les douleurs et la mobilité de chacune qui y ont eu recours ici au Québec. Pourquoi est-ce encore a nous les femmes à se battre pour avoir l’équité dans les soins médicaux auquel sont à droit. Je suis allée aux USA pour mon retrait complet, j’ai déboursé $25,000,00 que la RAMQ ne veux pas me rembourser, comme quelques autres 200 femmes qui y sont allées. J’ai récupéré ma santé à presque 85% et je sais que le reste viendra avec le temps. Je n’ai aucun regret et j’assume complètement mon choix du meilleur chirurgien pour mettre toutes les chances de mon bord. Je ne servirai pas de cobaye encore une fois.

24 février 2022

Gisele Ruest

Depuis des années j’ai des douleurs .Je me demandais pourquoi j’avais des douleurs aux articulations quand le reste de ma famille était bien .Les médecins me disaient que je faisais de la fibromyalgie ,arthrose et jusqu’a me faire dire que je vieillissais . Je lui ai répondu que si c’etait Cela vieillir que j’aimais mieux mourir.Moi qui aimais marcher j’ai maintenant beaucoup de douleurs lorsque je reviens .Puis j’ai vu un reportage que Cynthia a fait et c’est là que j’ai compris d’où provenait mes douleurs .Il n’est pas question que je serve de cobaye pour me faire enlever la bandelette ici au Québec .J’ai assez donné et je veux profiter des années qui me reste sans douleurs .Je dois donc utiliser mes économies pour me faire enlever cette bandelette aux États Unis Ce que je ne trouve pas juste ,quand ce sont les urologues d’ici qui nous ont implantés ses bandelettes sans nous avertir du danger que cela pouvait nous occasionner

25 février 2022

Normande Boisvert

Bonjour moi j ai une bandelette depuis 2008 environ 2 ans plus tard j ai recommencer mon incontinence , j en discute avec mon médecin et me fait comme réponse ca n a aucun rapport avec ma bandelette c est une infection urinaire alors des pilules, je lui fait confiance .Plus tard je commence a avoir des douleurs au bas du dos il me dit entorse lombaire j en ai fait plusieurs alors pilules suivi de chiro, et par la suite une autre entorse sévère hospitaliser presque 2 semaines a la morphine et ainsi de suite douleur et saignement lors des rapport conjugale n a pas aider ma situation avec mon conjoint vient le divorce. Et ca continue j ai un nouveau médecin depuis 2019 car je n avais plus de médecin je lui raconte mes problèmes de santé passe toute une série d examen tout est correct, prise de sang et tout mais ne comprends pas mes douleurs alors m envoie en radiographie pour mes douleurs aux hanches, jambes, et bas du dos , Arthrose sévères aux hanches et lombalgie invalidante au lombo-sacré .avant cela j ai fait 1 an 3 fois semaine de physiothérapie plus médicament pour la douleurs mais toujours des douleurs. Mon médecin m envoi voir un gynécologue lui parle de la bandelette me fait mon examen pour mes saignement et vérifie ma bandelette et il me répond elle est un peu serré mais ca pas rapport avec mes saignement ni mes douleurs au bas du ventre et le bas de mon dos ni mes hanches et moi je dois le croire comme j ai fais confiance a l urologue qui m a installer la bandelette .Je dansais, marchait j étais une personne active et j aimais jardiner mais aujourd hui j ai de la difficulté a monter les escaliers, faire du vélo j ai perdu toute activité. ma vie m a été enlever, j ai 66 ans et j ai l impression d en avoir 90 , ma mère qui a 98 aans est plus en forme que moi est-ce normal non et elle danse encore et moi non. Et la je suis a la retraite travailler dur toute ma vie a petit salaire pas reer pas d hypothèque et ne peux pas emprunter et on me dit de faire un go fund ramasser des fonds pour mon opération elle ou le logique et la RMQ se fou bien de nous on est pris avec cela toute le reste de notre vie j en suis écoeurée car tout cela pour que d autres urologue soient payer pour les poser mais pas pour les ôter et c est nous a payer pour cela c est enrageant

25 février 2022

Denis Desjardins

JE PENSE QU'UN RECOURS COLLECTIF SERAIT APPROPRIÉ FACE À CETTE SITUATION, J'AI UNE AMIE QUI À DÛ PAYER POUR CETTE INTERVENTION CE QUI EST INACCEPTABLE.

25 février 2022

Françoise Sureau dit Blondin

Je suIs une de ces femmes à qui ont à installé une bandelette sans en nommer les conséquences. Après 3 ans de la mise en place de cette bandelette je ne marche plus! J’ai visité le centre d’expertise du CHUM à 2 reprises et j’ai beaucoiup de renseignement que je pourrais partager avec vous. Veuillez me joindre à mon adresse courriel et je vous donnerez mes informations personnelles. Merci

11 juillet 2022

Carolle Allard

C’est inacceptable que notre gouvernement ne rembourse pas toutes les femmes qui se sont prises en main et qui n’engorge plus le système de santé…..celles qui voudrait y aller et qui n’ont pas les moyens…avec tous les témoignages on voit bien qu’ici ca ne marche pas…

20 août 2023

Chantal Brochu

Est-ce quand 2023, nous sommes toujours impuissante? Et bien oui, j’ai 2 bandelettes et des douleurs qui sont présentes depuis bientôt 2 ans et rien n’est encore fait. On fait des examens au privé pour avoir des résultats rapidement mais toujours rien. On passe notre temps sur de la médication. J’espère un retrait prochainement, mais il faut beaucoup d’argent. Il faut garder espoir et la vie sera à nouveau un cadeau. Bonne chance à nous les femmes.

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web Joliette - Caméléon Média