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08 septembre 2021

Jason Joly - jjoly@medialo.ca

Une citoyenne veut protéger les arbres sur la rue Juge-Guibault

Saint-Charles-Borromée

coupe arbres

©Jason Joly - L'Action

Des arbres de la rue Juge-Guibault et des rues environnantes seront abattus puisqu’ils sont qualifiés de nuisibles ou de malades.

La Ville de Saint-Charles-Borromée a mis en marche son projet de revitalisation de son secteur sud. Ainsi, plusieurs infrastructures sont rénovées, mais des résidents de la rue Juge-Guibault ont reçu des lettres disant que leurs arbres seraient abattus durant ces travaux. Guylaine Ducharme, dont la mère a reçu l’une des lettres en question, dénonce la coupe de ces arbres dont certains sont âgés de 60 ans.

Depuis quelques mois, Saint-Charles-Borromée a entamé son plan de revitalisation complète du secteur sud. Ainsi les rues Boucher, Gouin, Bousquet, Longpré et Juge-Guibault sont touchées par ces travaux. Ceux-ci consistent en la « reconstruction complète de la voirie et des aménagements des rues » ainsi qu’au « remplacement des conduites d’eau potable, d’eaux usées et pluviales ».

À la mi-août, des citoyens résidant sur la rue Juge-Guibault ont reçu une lettre leur indiquant que les arbres qu’ils avaient sur leur terrain allaient être coupés. C’est le cas de la mère de Guylaine Ducharme, qui a obtenu sa lettre le 13 août. Dans celle-ci, la Ville annonçait procéder à l’abattage entre le 20 et 23 août. Selon des résidents, plusieurs arbres ont une croix marquée sur leur tronc indiquant qu’ils seront abattus. « Celui de ma mère n’en a pas encore. Alors, vont-ils l’épargner? Vont-ils contourner l’arbre pour faire le trottoir? Je n’en sais rien », se questionne Guylaine Ducharme.

coupes arbres

©Jason Joly - L'Action

Des citoyens ont remarqué des croix sur leurs arbres.

Véronique Goyette, directrice aux communications de Saint-Charles-Borromée, souligne un changement dans ces dates puisqu’Hydro-Québec devra faire l’élagage des arbres d’abord. Ainsi, la Ville n’est actuellement pas en mesure de préciser les dates durant lesquelles les arbres seront coupés.

Des arbres malades ou nuisibles

Biologiste de profession, Mme Ducharme se désole de voir des arbres matures être abattus. Elle évalue que celui de sa mère et d’autres sur la rue ont près de 60 ans : « Ce sont des arbres qui donnent beaucoup de fraicheur et d’oxygène à la planète. » Elle raconte avoir vu plusieurs personnes âgées vivant dans le quartier s’abriter du soleil sous les arbres lors de leurs déplacements vers l’hôpital ou vers la pharmacie.

Guylaine Ducharme dit avoir fait des démarches auprès de la Ville de Saint-Charles-Borromée afin de parler de l’abattage de ces arbres. « Nous avons appelé et personne ne semble avoir d’oreilles pour nos plaintes ou pour nos demandes. » Elle critique la Ville de ne pas avoir intégré ses arbres dans leur plan de revitalisation en donnant comme exemple la ville de Montréal. « Je n’en reviens pas des municipalités qui abattent des arbres de cette grosseur sans même trouver une solution d’intégration. »

Véronique Goyette explique que les arbres visés sont considérés comme malades ou nuisibles : « La plupart des érables argentés ont des racines qui s’enfoncent dans le sol et qui font des dégâts aux fondations, aux trottoirs et canalisations. » De plus, quatre citoyens ont volontairement demandé à la Ville d’abattre leur arbre puisqu’ils venaient détruire leur canalisation. L’abattage de deux d’entre eux a été accepté par la Ville puisqu’ils nuisaient à la sécurité et aux biens des résidents. 

« Il n’y a aucune ville au Québec qui est contente de couper des arbres. C’est important pour le paysage, pour l’esthétique, pour éliminer le CO2 et pour les zones de fraicheur que cela apporte dans un quartier », déclare Mme Goyette.

Coupes arbres

©Jason Joly - L'Action

Dans son plan de revitalisation, Saint-Charles-Borromée prévoit replanter des arbres pour compenser ceux ayant été abattus.

200 arbres replantés

Dans un dossier publié dans le magazine Vivre SCB, la Ville indique que pour 20 arbres coupés, 200 seront plantés. Toutefois, à la suite d’une évaluation de la santé des arbres par des experts, Saint-Charles-Borromée annonce plutôt l’abattage de neuf arbres. Mme Ducharme dit n’avoir vu personne pour venir évaluer la santé des arbres sur la rue Juge-Guibault : « On nous a dit que tout cela a déjà été fait. Ça a été fait en catimini. »

Véronique Goyette informe que ces neuf arbres malades ou nuisibles seront remplacés par 200 jeunes arbres. « Un jeune arbre fait une meilleure absorption du CO2 qu’un arbre qui a fini de croitre et qui est mature. C’est une bonne nouvelle! Ces 200 jeunes arbres vont vraiment y aller d’une absorption et d’une captation du CO2 de façon plus forte. »

Guylaine Ducharme considère que cette affirmation est fausse. Selon la biologiste, même si d’autres arbres ou arbustes sont plantés, le rendement de capture du CO2 absorbé et de l’oxygène dégagé ne sera pas aussi efficace. « Grâce à la photosynthèse, un arbre mature en bonne santé a plus de feuillage et absorbe donc plus de dioxyde de carbone », explique-t-elle. Elle avoue que les arbres malades absorbent moins de carbone, mais assure que l’arbre de sa mère est sain.

Pour l’instant, comme l’abattage, la plantation des 200 arbres n’est pas encore datée, mais la Ville de Saint-Charles-Borromée veut s’assurer de suivre le principe du « bon arbre au bon endroit ». Ainsi, elle compte implanter des espèces qui pourront croitre adéquatement sans nuire aux habitations autour. « Il faut éviter que ça se reproduise dans 20 ou 25 ans », termine Véronique Goyette.

Commentaires

8 septembre 2021

Evelyne Riberdy

Madame Ducharme, je vous approuve totalement dans votre démarche. La ville n’écoute pas beaucoup ses citoyens. Je me demande parfois où ils prennent leurs informations en environnement et qui sont les urbanistes pour planifier le développement de la ville. Jusqu’à date, on ne peut pas dire qu’on a joint l’utile à l’agréable. Ça prend des arbres feuillus pour absorber les CO2. Et combien dans ceux qui vont être replantés vont survivre? Planter un arbre en ville, ce n’est pas évident. Je ne comprends pas la ville.

9 septembre 2021

Jacqueline Breault

Félicitations Madame Ducharme pour votre intervention. Plusieurs municipalités n'ont pas à coeur la conservation des arbres matures et invoquent diverses raisons pour les abattre. La planète brûle, la climat se réchauffe mais quand trouvera-t-on chez l'humain le respect de toute vie sur terre?

9 septembre 2021

Robert Contré

Bravo Guylaine, je suis à dent pour cent avec toi et ta maman. Un arbre sain de cette envergure est un très bon « poumon » pour l’environnement

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