Depuis plus de 11 ans, la Ville de Joliette communique avec le MTQ pour les obliger à entamer des travaux à propos de l’intersection de la 158 et de la rue Saint-Pierre. Joliette désire aussi une action de la part du gouvernement pour rendre la rue Beaudry plus sécuritaire.

La Ville apprécie cette réfection et ce doublement des voies de la route 158. Gaétan Béchard, directeur général de la ville de Joliette, n’est tout de même pas convaincu de la nécessité de ces travaux : « C’est une bonne chose […] le doublement des voies, mais ça va juste faire plus d’autos qui arrivent en même à l’intersection qui est déjà bloquée ».

Une route pleine de danger

@R:L’intersection de la 158 et de Saint-Pierre est très achalandée et les feux de circulation causent souvent problème : « Comme il y a des feux de circulation, quand on arrive à l’heure de pointe, ça crée des files d’attente […], et ce des quatre côtés de l’intersection », explique Gaétan Béchard. De plus, les automobilistes y circulent au-delà de la limite de vitesse. Ainsi, lorsqu’il y a un ralentissement, des accrochages et des accidents surviennent.

M. Béchard mentionne un autre problème : celui de l’accès pour les véhicules de services. Lorsque l’intersection est bloquée, les voitures de police ou encore les camions de pompiers sont obligés de faire un grand détour par le boulevard de l’Industrie, donc de revenir par Saint-Paul avant d’entamer leur descente sur la 158. « Dans notre schéma de couverture de risque, il faut être sur le lieu de l’incendie en huit minutes. » Ainsi, comme le précise M. Béchard, cela pose une contrainte en termes de « sécurité civile ».

Le 16 juin 2014, le maire de Joliette, Alain Beaudry, a envoyé une lettre au ministre de l’époque, Robert Poëti. Il y mentionne les besoins de la Ville et les raisons d’une action rapide pour le réaménagement de l’intersection de la rue Saint-Pierre et de la 158. Les éléments nommés dans la lettre concernaient la réduction des risques dus aux accidents; le respect de la couverture de risques selon les normes de la National Fire Protection Association (NFPA); l’amélioration du niveau de service de cette intersection qui est notée « F », soit très mauvaise, et des suggestions pour simplifier l’entrée des citoyens de Saint-Paul sur la route.

En 2015, le MTQ a proposé la construction d’un carrefour giratoire surélevé pour régler le problème de circulation sur la 158. La Ville n’en espérait pas tant. Pour elle, un simple viaduc au-dessus de la route aurait suffi. Gaétan Béchard souligne que ce projet peut sembler intéressant, mais présente quelques lacunes, en particulier pour les piétons et les cyclistes pour lesquels il faudrait ajouter un îlot de refuge au centre du carrefour. « Ce n’est pas parfait, mais cela règlerait les problèmes de sécurité. Si c’est ce qu’ils veulent faire, parfait! Mais pas dans 10 ans », précise M. Béchard. Pour l’instant, le Ministère est toujours à l’étape de planifier des études de faisabilité.

Une rue « en piteux état »

La ville de Joliette tente aussi de convaincre le MTQ d’agir pour la réfection de la rue Beaudry. M. Béchard énumère plusieurs exemples, soit la vitesse de circulation qui doit être modifiée, les virages à gauche qui sont dangereux, l’état de la chaussée à améliorer et les feux de circulation à synchroniser différemment. « La 343 est une artère qui est en piteux état. Si vous passez par-là, je vous conseille de prendre un 4x4 », avoue-t-il.

Le MTQ a fait un croquis en 2019 représentant des travaux d’aménagement de la rue Beaudry, mais rien n’est prévu d’ici les trois prochaines années. Plus de 18 500 voitures circulent en moyenne sur la rue Beaudry et 9% des véhicules qui y roulent sont des camions lourds selon les chiffres de la ville de Joliette.

Pour l’instant, seuls des travaux « palliatifs » sont prévus par la Ville, mais ni la signalisation ni le concept de la rue ne sont corrigés. « La route est vraiment en fin de vie », souligne Gaétan Béchard. Le directeur général raconte que l’année dernière, de l’asphalte temporaire a été coulé pour un branchement d’égout et d’aqueducs. « Finalement [l’asphalte temporaire] est en meilleur état que la rue, donc nous l’avons laissé là », raconte M. Béchard.

Deux fois par année, et ce depuis 2014, la Ville rencontre des représentants du gouvernement à ce propos. Joliette voit une bonne ouverture de la part des représentants, mais se doute que le blocage provient au niveau décisionnel. C’est ce blocage qui a conduit la Ville à soumettre deux résolutions le 7 juin dernier pour faire pression sur le gouvernement.

M. Béchard comprend que le montant alloué à la réfection des routes doit être séparé en plusieurs projets : « Sauf qu’après 11 ans, je pense que Joliette est en droit d’avoir un peu plus de précisions de quand vont se faire ces travaux-là. »