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15 juin 2021

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

Les signataires d’une pétition demandent à Québec de financer la réfection des barrages

Chertsey

Barrage lac Orignal

©Photo gracieuseté - L'Action

La réfection du barrage du lac Orignal est estimée à 600 000 $.

Michelle Joly, conseillère municipale à Chertsey, a récemment lancé une pétition dans le but de demander au gouvernement du Québec de financer totalement la réfection des barrages sur le territoire et de lancer sans délai les travaux pour assurer la sécurité des citoyens.

En entrevue avec L’Action, Michelle Joly explique que la municipalité de Chertsey est celle qui compte le plus grand nombre de barrages dans la province, soit 58. De ce nombre, 15 appartiennent à la Municipalité.

« On veut sensibiliser le gouvernement au fait que c’est un dossier complexe qui comporte des enjeux de sécurité publique. »

Mme Joly mentionne que des consultations difficiles et même houleuses ont récemment eu lieu avec des propriétaires au lac Beaulne et au lac Orignal au sujet de projets de règlement pour la réfection des barrages.

Au lac Beaulne, la réfection du barrage, selon les devis obtenus à la suite d’une étude réalisée par une firme d’ingénierie, nécessiterait une dépense de 800 000 $. Cette dernière serait financée à 80 % par les résidents du secteur qui ont accès au lac et à 20 % via la taxe environnement imposée à l’ensemble des citoyens de Chertsey.

« Les gens sont mécontents, ils estiment les coûts beaucoup trop élevés. »

Une autre consultation a aussi eu lieu avec les propriétaires du secteur du lac Orignal. L’état du barrage et le risque d’affaissement y ont entraîné la fermeture de la rue des Glaïeuls et un détour important et ce, depuis environ quatre ans. L’Action s’était d’ailleurs penché sur ce dossier en 2019. Dans le cas de ce barrage, les frais sont évalués à 600 000 $ et seraient assumés selon la même répartition, explique la conseillère.

Au lac Jaune, trois barrages sont à réparer, dont un en fin de vie. Les coûts seraient de l’ordre de 1,2 million de dollars.

Mme Joly souligne que des citoyens ont soumis une alternative, soit de faire appel à une coopérative d’ingénieurs pour les travaux, ce qui pourrait abaisser les coûts. « Nous sommes en attente afin de voir si les évaluations seront moins élevées. Les travaux doivent aussi être approuvés par le Centre d’expertise hydrique du Québec. »

La réfection des barrages se veut aussi une question de sécurité publique.

« Au lac Orignal, si le barrage cède, il n’y aura tout simplement plus de lac et il y a même des résidents qui puisent l’eau de leur puits dans le lac, les impacts seraient donc très grands. De plus, les lacs font vraiment partie du patrimoine de Chertsey, c’est un dossier important. »

Mme Joly ajoute qu’au lac Beaulne, un affaissement d’un côté de la route a engendré des travaux d’urgence. « C’est une question de sécurité, on ne peut pas mettre la sécurité des citoyens en jeu ou permettre que des résidents se retrouvent complètement enclavés. »

La pétition lancée vise à sensibiliser le gouvernement à ce dossier. Elle demande aussi que Québec puisse annoncer avant le début des travaux la part qu’il compte subventionner afin que les citoyens puissent savoir à quoi s’en tenir au niveau de la charge financière.

En marge des barrages dont la Municipalité est propriétaire, il y aussi tous ceux qui sont de propriété privée. La conseillère soumet d’ailleurs le cas d’un propriétaire de barrage qui a sollicité de l’aide financière des résidents du lac pour des travaux et qui a dû se résoudre à lever le barrager et à vider le lac.

La pétition a été lancée le 31 mai sur le site du Parti des citoyens de Chertsey.

La démarche est soutenue par la députée de Joliette Véronique Hivon.

La pétition est accessible jusqu’au 25 août sur le site de l’Assemblée nationale. Pour la consulter cliquez ici

Un nouveau programme devrait voir le jour

De son côté, le maire de Chertsey, François Quenneville, rappelle que les démarches entourant le dossier de la gestion des barrages datent de plusieurs années. Le programme de financement qui aidait les municipalités dans la gestion des barrages à forte contenance, PAFMAN, a pris fin le 31 mars dernier. Un nouveau projet de programme devrait être déposé sous peu, voire dans les jours à venir. « Nous avons l’engagement du Ministère qu’une ressource est dédiée à ce dossier. » La Municipalité de Chertsey s’est positionnée sur le sujet, par le biais d’une résolution, de même que la MRC de Matawinie et la Fédération québécoise des municipalités. Parmi les demandes, on retrouve le fait de connaître la part financée par Québec à l’avance. « On veut obtenir les informations avant d’adopter le règlement d’emprunt, sinon ce n’est pas “vendable” auprès des citoyens. » Les municipalités souhaitent aussi que soit retirée la limite de 500 000 $ établie pour l’aide financière gouvernementale et que le programme inclue les barrages de plus faible contenance.

Concernant les barrages de propriété privée, la Municipalité de Chertsey demande la permission à Québec de pouvoir adopter les règlements d’emprunt qui seront ensuite financés à 100 % par les résidents du secteur (et non à 80 % comme ceux de propriété municipale). « Les citoyens n’ont pas la capacité d’emprunt ni le pouvoir de taxation. »

M. Quenneville mentionne que le Ministère s’est montré ouvert face à ces revendications et il se dit optimiste concernant le fait que le nouveau programme viendra répondre à certaines attentes.

Concernant la pétition mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale, le maire de Chertsey se dit toutefois inconfortable avec la demande que le gouvernement finance entièrement la réfection des barrages. « Je vois mal l’ensemble des Québécois payer pour des plans d’eau auxquels ils n’ont pas accès. »

En terminant, le maire affirme qu’un comité regroupant des élus pourrait être formé concernant la gestion des barrages au Québec et que si tel est le cas, il lèvera la main sans hésiter.

 

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