26 mars 2021

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

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©Photo gracieuseté - L'Action

La députée de Joliette, Véronique Hivon, en plein travail au cours de la pandémie.

« Ce fut une expérience difficile, mais riche en termes de proximité avec la population. Tout ce travail a donné un sens à mon engagement et à ma vie en tant que députée. J’essayais de répondre à la population, à ses questions, à ses angoisses et à ses problèmes quotidiens. Ça allait vite, les gens ne savaient plus où se tourner. »

Véronique Hivon souligne que se battre pour toutes sortes de situations l’a fait grandir. « Je pense à des gens qui avaient des proches malades ou à des entrepreneurs qui avaient peur de tout perdre et qui ne savaient pas comment ils allaient passer au travers. Ce fut une année marquante pour les citoyens et moi, ça a donné un sens profond à mon travail. »

Mme Hivon se souvient encore de l’intensité de mars dernier. « Les premières semaines, je n’avais que ça en tête. C’était du sept jours sur sept. J’étais sur l’adrénaline. J’avais le fort sentiment de vouloir aider le plus de gens possible. »

Parmi les éléments qui l’ont le plus touchée, Véronique Hivon parle du désarroi qu’elle ressentait chez les proches de personnes qui avaient la Covid-19 ou qui étaient hospitalisées pour d’autres raisons.

« C’est tout un gros lot de souffrances qui m’a été communiqué. Les gens ne pouvaient plus visiter leurs proches et pas juste lorsqu’ils étaient atteints de la Covid. J’ai réalisé beaucoup d’interventions pour que les personnes puissent se retrouver et pour permettre des adieux pour des raisons humanitaires, aux soins palliatifs par exemple. »

Certaines personnes nourrissaient également des craintes concernant leurs propres traitements qu’elles craignaient voir reportés.

Une autre situation qui fut extrêmement difficile pour la députée fut la fermeture des résidences pour aînés et des CHSLD aux visites des proches aidants. Mme Hivon l’a d’ailleurs vécu personnellement avec son père. « L’impact de cette mesure a été sous-estimé, ainsi que le stress qu’elle a engendré sur le personnel de la santé. C’est extraordinaire ce que les gens ont dû faire pour pallier l’arrêt des visites des proches aidants. »

La députée souligne qu’en raison de son rôle, elle fut aux premières loges afin de constater certaines distorsions entre ce qui était annoncé par le gouvernement et ce qui se vivait sur le terrain. « J’étais en mesure de véhiculer le tout au bureau du premier ministre et lors des rencontres avec le CISSS de Lanaudière.

Mme Hivon se réjouit du fait que des changements nationaux ont pu être apportés à partir de situations qui ont été rapportées par des gens de Joliette, entre autres concernant les proches aidants.

« J’ai pu aider à faire valoir ces injustices, j’ai été capable à travers les expériences personnelles qui m’ont été relatées, de lancer des cris d’alarme, c’est un sentiment d’utilité qui va rester avec moi pour toujours. »

Pour Véronique Hivon, la crise a toutefois aussi fait place à de magnifiques initiatives et a démontré à quel point la solidarité a encore sa place dans la société.

« J’ai été impressionnée de voir tout ce qui a été déployé dans la région par les organismes communautaires et économiques, par leur ingéniosité et leur créativité. Je pense entre autres à la promotion de l’achat local et à l’ouverture du refuge pour les itinérants. J’ai senti qu’on se serrait les coudes, ce fut un bel antidote au cynisme. Il y a des leçons à tirer, on est capable de faire de grandes choses. »

La députée constate aujourd’hui qu’il y a eu des angles morts, dans cette pandémie, tel que le manque de préparation en CHSLD ainsi que tout l’impact de l’arrêt de fréquentation de l’école.

Véronique Hivon croit que les grandes crises peuvent faire ressortir de grandes choses. « Ce sera un devoir quand on s’en sera sorti qu’on essaie de trouver un sens, d’avoir le legs de l’importance du collectif et de notre sens de la solidarité. » La députée pense ici à l’importance de l’achat local qui peut faire une grande différence pour les entrepreneurs. « Et ils vont en avoir tellement besoin. » Elle pense aussi à tous ceux qui souffrent de l’isolement et qui bénéficient de tous les petits gestes d’entraide.

« La pandémie nous a enseigné la solidarité et la simplicité. On peut tous faire une petite différence. »