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25 février 2021

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

Un comité de réconciliation voit le jour

CISSS de Lanaudière et communauté atikamekw

Joyce Echaquan

©(Photo Guillaume Morin) - L'Action

La mort de Joyce Echaquan survenue le 28 septembre dernier à l’hôpital de Joliette a ébranlé le Québec et l’équipe du CISSS de Lanaudière.

Le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, a annoncé, en compagnie du ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, que des mesures de sécurisation culturelle ont été mises en place et qu'un comité de réconciliation a été créé afin d'assurer un droit d'accès équitable et libre de discrimination aux services offerts par le Centre de santé et de services sociaux de Lanaudière (CISSS) pour les membres de la communauté atikamekw de Manawan.

Ils étaient accompagnés de la présidente-directrice générale par intérim du CISSS, Caroline Barbir, et du chef du Conseil des Atikamekw de Manawan, Paul-Émile Ottawa, qui coprésideront d'ailleurs le comité de réconciliation.

Le comité aura entre autres pour mission de faire le suivi des mesures de sécurisation culturelle annoncées et de réaliser une mise en commun des préoccupations en vue de l’amélioration et du maintien de la qualité des services de santé dans la région.

Cette initiative est le fruit de multiples échanges qui ont lieu depuis décembre 2020 entre le CISSS et le Conseil des Atikamekw de Manawan dans leur volonté de collaborer pour répondre aux besoins de la communauté de Manawan en matière de santé et de services sociaux.

Le ministre Ian Lafrenière a souligné que les mesures annoncées répondent au constat de la Commission Viens et au Principe de Joyce. « L’annonce d’aujourd’hui démontre la volonté de mettre rapidement des mécanismes en place. Il s’agit d’une première action concrète qui sera suivie d’autres mesures. J’ai espoir qu’avec des mesures comme celle-ci nous allons changer la façon de faire au Québec. Ce n’est qu’un début, ce n’est pas la fin. »

M. Lafrenière a expliqué que la sécurisation culturelle, c’est de s’assurer que les soins offerts soient adaptés à la clientèle, tant au niveau de la langue que du bagage culturel.

Caroline Barbir, présidente-directrice générale par intérim du CISSS de Lanaudière, a mentionné que le décès de Joyce Echaquan a ébranlé la société mais aussi l’ensemble de l’équipe du CISSS. Elle a ajouté que cette tragédie a mis en évidence l’importance de poser des gestes concrets afin d’assurer un accès équitable aux services de santé à la clientèle autochtone. « Il est prioritaire de travailler pour rebâtir les ponts avec la communauté.  Nous arrivons avec des mesures qui vont contribuer à atteindre cet objectif. »

Parmi les premières mesures issues de cette collaboration, notons :

  • l'entrée en fonction d'une nouvelle agente de liaison en sécurisation culturelle pour la communauté atikamekw de Manawan au CISSS de Lanaudière, Sophie Ottawa. Un second poste sera créé bientôt, qui sera occupé lui aussi par une personne de la communauté de Manawan, afin d'offrir un service 24 heures sur 24, 7 jours sur 7;
  • la création d'un poste d'adjoint à la PDG, affecté aux relations autochtones du CISSS. Cette personne issue de la communauté de Manawan aura pour responsabilité de déterminer les différentes actions prioritaires pour mener à terme un réel changement de culture et verra également à établir et à maintenir les liens entre la communauté et la direction du CISSS;
  • la création d'un poste de commissaire adjoint aux plaintes et à la qualité des services qui sera issu de la communauté atikamekw. Cette personne aura pour responsabilité de recueillir les plaintes des usagers autochtones de la région et de les transmettre au commissaire aux plaintes et à la qualité des services ainsi qu'au comité de vigilance et de la qualité du conseil d'administration du CISSS, afin de suggérer des recommandations pour corriger des situations problématiques;
  • le déploiement, au cours des prochaines semaines, d'une formation obligatoire pour l'ensemble des employés du CISSS. Rappelons que depuis novembre 2020, le personnel du CISSS de Lanaudière doit suivre une conférence obligatoire de sensibilisation aux réalités autochtones.

Soulignons qu’en novembre dernier, le gouvernement a octroyé une somme de 15 millions de dollars sur cinq ans pour la mise en place d’actions visant la sécurisation culturelle à l'égard des membres des Premières Nations et des Inuits dans le réseau de la santé et des services sociaux. 

De son côté, le chef du Conseil des Atikamekw de Manawan, Paul-Émile Ottawa, s’est dit honoré de participer à ces annonces qui sont le fruit de multiples échanges tenus depuis le mois de novembre dernier entre le CISSS de Lanaudière et la Nation atikamekw. « On a tous le droit de vivre, d’être soigné et de mourir dans la dignité et il est de notre devoir d’intervenir et de tout mettre en place pour que ce soit le cas pour la clientèle atikamekw dans les installations du CISSS de Lanaudière. »

M. Ottawa a assuré le CISSS de son entière collaboration pour la mise en œuvre des différentes mesures.

Pour le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, l’approche privilégiée dans Lanaudière deviendra un modèle de partenariats qui sera étendu dans tout le réseau de la santé.

« Je ne peux passer sous silence votre ouverture à la réconciliation. Vous avez souvent dit qu’il fallait rebâtir un pont sur lequel on pourrait ensuite marcher. J’aime beaucoup cette image », a-t-il adressé à Paul-Émile Ottawa. Le ministre a profité du point de presse pour annoncer qu’un siège sera offert à la communauté atikamekw au conseil d’administration du CISSS de Lanaudière.

Christian Dubé s’est engagé à rester bien au fait de la situation afin que les engagements pris l’automne dernier soient respectés.

Composition du comité de réconciliation

Le comité de réconciliation sera sous la coordination de la personne qui occupera la fonction d'adjoint au PDG - relations autochtones au CISSS. Outre cette personne ainsi que Mme Barbir et M. Ottawa, qui coprésideront le comité de réconciliation, les autres membres sont les suivants :

  • Francine Moar, directrice des services de santé du Centre de santé Masko-Siwin;
  • Ghislain Quitich et Mario Ottawa, conseillers au Conseil des Atikamekw de Manawan;
  • Sandro Echaquan, IPS et responsable de la qualité des soins, Centre de santé de Manawan
  • Éric Salois, président-directeur général adjoint du CISSS;
  • Philippe Éthier, directeur général adjoint du CISSS;
  • le docteur Sébastien Turgeon, directeur du GMF-U du Nord de Lanaudière;
  • Pascale Lamy, directrice des affaires institutionnelles et des relations publiques du CISSS.

 

Le Chef Paul-Émile Ottawa

©(Photo Jean Chevrette) - L'Action

Paul-Émile Ottawa a insisté sur le droit fondamental des Atikamekw de vivre, d’être soignés et de mourir dans la dignité.

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