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19 octobre 2020

Dire le «n-word» en classe; le détournement de la matière au profit du scandale

Lettre ouverte

Il est insurgeant de savoir qu’une enseignante de l’Université d’Ottawa se serait fait suspendre pour avoir dit le mot «nègre» en classe.

Il y a quelques semaines, le livre d’Agatha Christie «Les dix petits nègres» a subi le même sort, victime du «Voldemort» du vocabulaire contemporain. Les démarches se sont faites sans trop de remous, appuyées, disait-on, par l’assentiment de l’auteur («Le livre «Dix petits nègres» change de titre», Le Journal de Montréal, 26 aout 2020). En outre, comme on le souligne dans l’article du Devoir paru le 1er avril 2017 et intitulé «La censure contamine le milieu universitaire», une tendance accrue à l’intransigeance devient de plus en plus virulente dans le domaine intellectuel. L’interdiction du mot «nègre» dans le cadre pédagogique empêche tant de belles opportunités d’apprendre de l’esclavagisme, il faut le préserver.

Cette intolérance grandissante déforme l’intention derrière l’utilisation d’un mot. Comme l’a si bien dit Dany Laferrière (court extrait passé au Téléjournal de 18h de Radio-Canada le 15 octobre 2020) : «On sait quand on se sent insulté.» N’attribuons-nous pas tout le poids du racisme sur les épaules d’une professeure qui a osé dire le «n-word»?  

La relève du corps enseignant se fait de plus en plus rare, sachant qu’un adulte produit plus d’un millier de mots chaque jour, si l'on commence à tiquer sur chacun de leurs termes, on peut bien dire qu’on n’est pas sorti du bois ou plutôt… de la langue de bois.

Flavie Caron-Leblanc 

Étudiante en arts et lettres au Cégep régional de Lanaudière à Joliette

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