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01 septembre 2020

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

Une page de 68 ans d'histoire se tourne à Joliette

Fermeture de la Boucherie Gaston Desrosiers et Fils

Boucherie Gaston Desrosiers et Fils

©Photo Élise Brouillette - L'Action

Les frères Louis et Denis Desrosiers ont repris l’entreprise de leur père Gaston à la suite de son décès en 1980.

La Boucherie Gaston Desrosiers et Fils, située sur la rue Richard à Joliette, fermera ses portes le 5 septembre après 68 ans d’histoire, 68 ans de courage et de rigueur.

La boucherie, qui a été fondée par Gaston Desrosiers, a débuté ses activités au marché public du centre-ville de Joliette pour ensuite déménager au centre de viandes de 1963 à 1986. Ce dernier, situé au coin des rues Visitation et Papineau, rassemblait une douzaine de producteurs sous une forme de marché public privé.

Depuis 1986, l’entreprise est sise rue Richard. À la suite du décès de son fondateur en 1980, ce sont ses deux fils, Denis et Louis, qui ont repris la boucherie. Toutefois, ces derniers y travaillent depuis leur tendre enfance.

En entrevue avec L’Action, Denis Desrosiers souligne que l’entreprise a bien évolué au fil des années. « Jusqu’en 1977, nous avons fait affaire avec un petit abattoir local. Au départ, on avait du porc et du veau du Québec, mais pas de bœuf local. Puis, le bœuf québécois a fait son apparition. Aujourd’hui, on a de beaux inventaires de qualité. »

Selon Denis Desrosiers, le Grand Joliette a déjà compté jusqu’à plus de 15 boucheries. Elles sont aujourd’hui au nombre de 7.

Le secret pour durer, explique le copropriétaire, outre le courage et la rigueur, c’est de se spécialiser et d’aller au-delà de la boucherie traditionnelle et de ce qui est offert en épicerie. « Les clients viennent pour le contact humain et la qualité supérieure. Il faut que ce soit différent. »

Par exemple, la Boucherie Gaston Desrosiers et Fils a développé le créneau de la charcuterie de spécialité, comme le bacon ou le smoked meat. Elle proposait aussi 42 sortes de saucisse et certaines de leurs recettes ont même été reprises par d’autres! « Développer des spécialités nous a sauvés. Ceux qui ne l’ont pas fait ont disparu. Il fallait faire des choses différentes, mais sans s’éparpiller. »

La boucherie a suivi les tendances et a constamment essayé d’être en avance sur son temps. L’essentiel, c’était de s’adapter à la clientèle.

« J’amenais ma femme visiter des boucheries afin de trouver des idées. Elle a dû me trouver plate par bout! »

Denis Desrosiers souligne qu’en 2020, on ne fait plus de la boucherie comme il y a 50 ans, alors que les familles étaient nombreuses. « Les rôtis de bœuf n’ont plus la même grosseur! On a connu un grand éventail de façons de préparer et de vendre nos produits. »

Alors que depuis une dizaine d’années, les gens cuisinent de plus en plus, le boucher se souvient de toute une génération micro-ondes où la cuisine n’était pas en vogue. « Aujourd’hui, certaines personnes ont des fumoirs à domicile et elles viennent nous demander des conseils. La clientèle a rajeuni, les gens cuisinent, ils ont fini par comprendre qu’il y a plus que le sel, le poivre, la cannelle, l’oignon pis le clou de girofle! »

Les nombreux appels à privilégier l’achat local sont aussi entendus, constate le boucher.

Il y a eu des périodes creuses, reconnaît Denis Desrosiers, notamment celles où les taux d’intérêt étaient plus élevés. « Les clients cherchaient de la viande moins chère avec laquelle ils pouvaient faire plusieurs recettes. »

La boucherie, qui compte quatre employés parfois cinq, incluant Denis et Louis,  offre un service de proximité. Elle peut compter sur de fidèles clients. « Nous avons une cliente qu’on dessert depuis 56 ans! Et deux autres, qui ont 92 et 93 ans, étaient des amies de ma mère… » C’est ainsi que les frères Desrosiers n’hésitaient pas à offrir un service de livraison particulier à de précieux clients qui sont moins autonomes.

Pas de relève

Âgés de 71 et 68 ans, Denis et Louis ont bien tenté de vendre leur boucherie, de transférer l’entreprise pour faire perdurer leur expertise, mais la relève n’a pas été au rendez-vous. « On a essayé pendant deux ans de la vendre, on aurait accompagné les nouveaux propriétaires, mais ça n’a pas fonctionné. »

Denis Desrosiers avoue que lui et son frère vivent actuellement un deuil, même si la décision a été longue à prendre.  « Ce qui est le plus difficile, c’est la première fois que tu y penses. Il y a l’âge et c’est un travail très dur physiquement, on travaille 70 heures par semaine. Tu ne peux jamais relâcher dans le commerce. Actuellement, on ressent un sentiment d’abandon, qu’on abandonne nos clients, qu’on quitte le bateau. Nos clients sont déçus…mais on a vraiment essayé de faire autrement. »

Denis Desrosiers confie qu’il aura aimé le métier tout le long, mais il était temps de prendre cette décision pendant que la santé est encore là. « Je compte dormir les trois premiers mois, réfléchir les trois suivants et ensuite agir intelligemment », confie-t-il en riant et en ajoutant que ça fera du bien de ne plus toujours être en mode urgence. « Il n’y aura plus rien qui presse! »

La boucherie de même que les propriétés situées sur le terrain (plus de 21 000 pieds carrés) ont été achetées par des gens provenant de l’extérieur de la région. Ni les propriétaires ni François Coulombe, le courtier immobilier dans le dossier, ne sont au fait de la vocation future du site.

Boucher, une histoire de famille

À ceux qui se posent la question, soulignons que la Boucherie Léon Desrosiers, située sur la rue Saint-Charles-Borromée Sud, appartient aujourd’hui à François Desrosiers, cousin de Denis et Louis. Léon Desrosiers, son fondateur, était leur grand-père.

 

©Photo Élise Brouillette - L'Action

Les frères Louis et Denis Desrosiers ont repris l’entreprise de leur père Gaston à la suite de son décès en 1980.

©Photo Élise Brouillette - L'Action

La Boucherie Gaston Desrosiers et Fils est une institution à Joliette depuis 68 ans.

©Photo gracieuseté - Jean Chevrette - L'Action

L'ancien marché public du centre-ville de Joliette où la boucherie a démarré ses activités.

Commentaires

2 septembre 2020

Yvan Latendresse

Ne pas vous sentir coupables de la fermeture .jai eu une petite épicerie 32 ans et moi aussi ça faisait 3 ans à vendre à cause de la baisse de clients pas d'intérêt. Bonne retraite et sens vous sentir coupable.

2 septembre 2020

André Martineau

les meilleurs...conteurs d'histoire laissent la boucherie, mais leurs histoires les suivront. Bonne retraite

11 septembre 2020

Johanne rest le louisbourg

Notre histoire se termine au même moment merci pour tout toute ses années ont été un grand bonheur ça été un grand bonheur de vous côtoyer je vous salut bien bas

14 décembre 2021

Nathalie Lalancette tech.cardio,JY St André

Bonjour,juste un petit mot pour vous dire que vous nous manquez et que votre bon et beau gros jambon nous manques aussi !! On a essayé d’en trouver ailleurs mais rien de comparable!! Profiter de votre retraite ,elle est bien méritée et au plaisir!! Joyeuses fêtes ???? NB : si vous connaissez une boucherie qui offre la qualité de votre jambon,nous aimerions l’a connaître svp MERCI

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