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18 août 2020

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

Un art ancestral unique à découvrir à Notre-Dame-des-Prairies

Exposition de l’artiste brodeuse Dolorès Contré

Dolorès Contré

©Photo gracieuseté - Guy Charpentier - L'Action

Dolorès Contré et Fédora Contré-Zéa, jeune artiste de la relève.

Jusqu’au 4 septembre, l’artiste Dolorès Contré présente l’exposition « Dkopjigan, Ballot de transmission de récits racontés en symboles » au Centre des arts et des loisirs Alain-Larue de Notre-Dame-des-Prairies.

L’installation principale de l’exposition est composée de sept tableaux de broderie de poils et de piquants de porc-épic naturels et teints de différentes couleurs sur un support papier matière fabriqué à partir de fibres de lin et d’écorce de bouleau, une recette unique et exclusive à l’artiste.

Les tableaux sont exposés dans des boîtes lumineuses fabriquées en collaboration avec Carmen Lavigne. Chaque tableau est réuni pour former un ballot en regroupant plusieurs thématiques afin de créer un monde symbolique en interrelation.

En entrevue avec L’Action, Dolorès Contré raconte que les œuvres exposées sont le fruit de son travail des cinq dernières années. La broderie de poils et de piquants de porc-épic est un art qui requiert minutie technique et esthétique. Il s’agit d’un savoir qui s’est perfectionné depuis des millénaires.

L’exposition a été conçue avec un parcours en spirale pour que le visiteur entre dans un monde circulaire en interrelation. « La spirale représente le mouvement naturel de l’univers. L’exposition nous rapproche de la cosmovision ancestrale autochtone. Des récits et des symboles vont constamment rappeler aux visiteurs comment nos ancêtres voyaient le monde. »

Concernant l’installation principale, Dolorès Contré souligne qu’il s’agit d’éléments uniques et issus de sa recherche et de sa création d’un nouveau papier matière permettant la pérennité de la broderie avec poils et piquants de porc-épic naturels, étant donné la rareté de l’écorce de bouleau traditionnellement utilisé qui met en péril la perpétuité d’un art autochtone des plus raffinés. « Il y a tout un volet environnemental à cette exposition. »

Dorolès Contré souligne qu’elle est partie, il y a plusieurs années, de cette problématique : « Si on n’a plus cette écorce de bouleau, comment allons-nous transmettre nos savoir-faire. Je ne résous pas tous les problèmes avec mon nouveau support papier, mais j’ai trouvé une alternative pour la broderie. »

Pour l’artiste, il était important de trouver un nouveau support qui possède des qualités semblables à celles de l’écorce de bouleau et qui permet de conserver la même gestuelle et les mêmes types d’ornements. Le papier matière utilise des fibres de lin mêlées avec des morceaux d’écorce de bouleau défibrés. « Ce qu’on voit au sein de l’exposition est unique au monde. Il s’agit d’une démarche de revitalisation de nos pratiques culturelles. »

La brodeuse explique que ce papier matière est déjà une œuvre en soi et qu’il possède tout en monde en transparence qu’on ne voit pas en opacité. « J’ai toujours brodé avec de la lumière diffuse. Je voulais réussir, dans cette expérience, à rendre visible ce qui est invisible en soulignant ce que je voyais avec des lignes et des points de broderie. »

Les boîtiers lumineux permettent au public de découvrir ce visible et cet invisible puisqu’ils sont libres de les allumer ou de les éteindre tout au long de leur parcours.

« Je voulais que ce soit ludique et interactif, accessible aux familles et que les gens se laissent aller à la spontanéité. »

Raconter Lanaudière

Au cœur de l’exposition, Dolorès Contré présente également une peau d’orignal intitulée Mooz Andajimo (l’orignal raconte encore et encore…), œuvre créée avec Fédora Contré-Zéa, une jeune artiste de la relève.

En effet, une autre méthode de transmission consiste à marquer des événements importants sur une peau de bison. Les artistes ont ici décidé d’offrir une partie méconnue de l’histoire de Lanaudière sur une peau d’orignal. L’histoire est racontée à l’aide de pictogrammes et à travers une perspective témoignant de la présence des premiers peuples. « On raconte ce qui est arrivé avant l’arrivée des colons, 10 700 ans d’histoire. L’œuvre permet aux visiteurs de voir le visage du territoire lanaudois à l’état naturel.  Il y a tout un message écologique et environnemental. »

Cette œuvre permettra aussi aux visiteurs d’en apprendre plus sur la faune et la flore de la région.

D’autres œuvres brodées illustrant des pictogrammes ponctuent le parcours afin de susciter une réflexion et un dialogue entre les récits et les symboles.

Malgré les règles de distanciation, tout a été mis en place pour que la visite de l’exposition soit une expérience conviviale. Plusieurs stations permettent une interaction et un dialogue entre les œuvres et le public et il y a une aire de repos au centre, une petite salle de visionnement, un présentoir d’artefacts, de matériaux bruts et d’échantillons de broderie et des audios où il est possible d’entendre des récits qui accompagnent certaines œuvres via application mobile.

Dolorès Contré sera sur place tous les samedis et sur rendez-vous.

Il est possible de visiter l’exposition du mercredi au samedi de 13 h à 17 h. Entrée libre, contribution volontaire.

La salle d’exposition est située au 225, boulevard Antonio-Barrette, à Notre-Dame-des-Prairies.

 

Dolorès Contré

©Photo gracieuseté - Marie-Claude Bourque - L'Action

Dkopjigan - ballot de transmission de récits racontés en symboles. Installation de sept boîtiers lumineux de broderie de poils et piquants de porc-épic sur papier matière/écorce de bouleau

Commentaires

19 août 2020

`Jan-Léopold Munk

Même après avoir vu l'exposition et rencontré l'artiste, j'ai encore envie de faire le déplacement (de Sherbrooke) pour revoir ces œuvres. Époustouflant!! Oui, il y a un peu de figuratif, pas trop, avec tellement de pouvoir non pas qu'évocateur, davantage, car ces œuvres permettent de faire monter à la surface des éléments de notre inconscient; du mien, en tout cas.

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