Jusqu’où va le ridicule?

Lettre ouverte

C’est mon expérience qui parle. Les commerces essentiels, tels que les épiceries sont désormais les lieux où la stupidité humaine semble faire son nid douillet dans les si précieux rouleaux de papier de toilette.

Le gouvernement Legault a rendu la décision officielle de fermer les épiceries les dimanches afin de laisser un répit aux employés. Cela va sans dire qu’il y aura une hausse de l’achalandage les vendredis et les samedis. L’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADA) craint à un tel point cette hausse, qu’ils veulent recourir aux forces policières pour certaines épiceries dans le but de s’assurer de garder le calme dans les files d’attente (« Fermeture le dimanche: les épiciers souhaitent l’aide des policiers », La Presse, 6 avril 2020). À quoi servent toutes les mesures gouvernementales si ces fermetures ne font qu’augmenter le nombre de personnes qui se trouvent au même endroit au même moment? N’est-ce pas ce que l’on tente de limiter le plus possible?

La population fait de son mieux pour se protéger de la menace qu’est la COVID-19. Cependant, concernant le port de gants, j’en ai vu de toute sorte. Quel faux sentiment de sécurité! Autant qu’en plastique ou en tissus, les gens ne pensent pas à les laver, ce qui ne les empêchent certainement pas de toucher à chaque produit qu’ils voient. C’est bête, car il est plus simple de se laver les mains tout en étant plus protégé. M. Christian Jacob, président de l'Association des microbiologistes du Québec, dit clairement qu’ils ne sont pas la solution (« Les gants devraient être proscrits, selon des experts », TVA Nouvelles, 29 mars 2020). D’ailleurs, même si cette information est publique et véhiculée à travers le Québec, il y a des personnes qui s’entêtent encore à les apporter lors de leurs courses. Où sont passées nos valeurs environnementales et notre jugeote?

Les crises de ce genre rendent les gens complètement irrationnels. Après le papier de toilette, c’est la farine et la levure qui y passent. L’ère du pain maison touche à sa fin.

Maya Lebel

Étudiante en sciences humaines au Cégep régional de Lanaudière à Joliette

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