Honte au Québec

Lettre ouverte

Une crise sanitaire majeure se dessine au Québec et plusieurs centres d’hébergement
pour personnes âgées n’arrivent plus à suffire à la tâche. L’affaire Herron fit l’effet d’une
bombe auprès de l’opinion publique. En effet, les médias dévoilaient les conditions
exécrables dans lesquelles vivaient les personnes âgées en CHSLD au Québec.
Abandon, malnutrition et insalubrité furent les termes utilisés afin de décrire le
quotidien de nos aînés en institution. Certains professionnels de la santé ont décrit
des conditions de vie comparables aux camps de concentration nazis.

Depuis des décennies, on ne se préoccupe plus de nos «vieux». Nous les avons
abandonnés sans nous soucier de leur bien-être. Comme de la vielle marchandise,
nous nous en sommes débarrassés en les jetant dans les dépotoirs de l’oubli et de
l’indifférence.

Aujourd’hui, c’est avec stupéfaction que nous comprenons que notre système de santé
n’est pas en mesure de faire face à une telle crise. Malheureusement, le manque de
personnel soignant, d’équipements et d’installations sanitaires font en sorte que nos
aînés les plus vulnérables succombent à la COVID-19.

Malgré son côté sombre, la crise du coronavirus aura eu comme effet de nous
sensibiliser à la détresse, la souffrance et la solitude vécues par une très grande
majorité de nos aînés placés en CHSLD. C’est maintenant au peuple québécois
d’investir temps et argent dans l’amélioration des conditions de vie de nos personnes
âgées vulnérables. Cette pandémie nous fait réaliser que tout un système doit être
changé afin de valoriser l’une de nos plus grandes richesses sociales : nos aînés
bâtisseurs du Québec. Notre premier ministre a fait la promesse qu’il s’occuperait de
cette situation problématique. J’ai foi en lui et j’ose espérer qu’il tiendra parole.
Contrairement à la fierté de René Lévesque d’être Québécois, je n’ai jamais eu aussi
HONTE de faire partie de cette société qui a abandonné ses aînés en se faisant
complice, par son silence et son aveuglement, de cette cruauté.

Anthony Savard

tudiant en sciences de la nature au Cégep régional de Lanaudière à Joliette

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