Tribune libre
Retour10 avril 2020
Finir, mais à quel prix?
Lettre ouverte
Je ne vous apprends rien en vous disant que le Québec est présentement sur pause. Pour
qu’un gouvernement considéré de centre droite ferme toutes les entreprises
non-essentielles, il faut que ça soit grave. Cependant, rien ne semble assez grave pour
freiner l’envie du ministre Roberge de continuer les sessions de cégeps et d’universités.
Alors que tout le Québec connaît une importante crise sanitaire, on demande aux étudiants
de prendre en main leurs études et de finir malgré tout.
Il faut savoir que ce n’est pas tout le monde qui peut suivre des cours à distance, entre
autre pour des raisons de matériels: les logiciels que les écoles utilisent sont assez
dispendieux, sans parler que ce n’est pas tout le monde qui a accès à une connection
Internet fiable. De plus, si un seul ordinateur par foyer est disponible, cours à distance ou
télétravail? Lequel prioriser? Pensez aux élèves qui ont des enfants à la maison ou encore
qui travaillent de longues heures pour des services essentiels. D’autres n’ont simplement
pas la capacité de suivre des cours à distance puisqu'ils ont besoin d’explications et
d’encadrement.
Imaginez toute l’anxiété que cela génère à ceux qui se retrouvent dans cette situation, moi
la première. Mes grands-parents se trouvent dans un des centres d’éclosion du Covid-19,
et on me demande de ne pas penser à cela et d’avoir composé et envoyé une dissertation
de philosophie avant 13h? C’est absurde. Le gouvernement prend des mesures de grande
envergure pour protéger la santé de tous les Québécois, mais en prend-il pour protéger la
santé mentale de ses étudiants?
Je crois sincèrement que toutes les solutions n’ont pas été envisagées et que plusieurs
obstacles n’ont pas été considérés.
Rosalie Quesnel
Étudiante en sciences humaines au Cégep régional de Lanaudière à Joliette
Commentaires
11 avril 2020
Sylvain Dufresne
C’est maintenant réglé...