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30 mars 2020

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

« Il faut prendre tout ça au jour le jour »

Accoucher en contexte de pandémie

Femme enceinte

©Photo Depositphotos - L'Action

De nombreuses femmes s’apprêtent à vivre la venue d’un enfant en contexte de pandémie.

Si certaines choses peuvent se mettre sur pause, d’autres, telle la venue d’un bébé, ne le peuvent pas. En ce temps de crise, la vie se fait toujours sentir, plus forte que tout. L’Action s’est entretenu avec des femmes qui ont ou qui vont accoucher en contexte de pandémie.

Amélie Kenny-Pivetta, de Joliette, attend la venue de son deuxième garçon, le petit Loïc, au cours des jours à venir.

Maman monoparentale, elle a rapidement senti que les choses changeaient il y a deux semaines. « Par exemple, nous n’avons plus le droit d’accompagnateur pour les suivis de grossesse. En ce qui me concerne, il n’y a pas de papa dans le décor, mais je me mets à la place des autres mamans et des pères qui ne peuvent plus assister à des rendez-vous importants. »

De son côté, c’est sa mère qui l’accompagnait jusqu’à tout récemment lors de ses multiples rendez-vous en clinique et à l’hôpital, étant donné que sa grossesse est à risque.

Selon Amélie Kenny-Pivetta, les précautions sont grandes dans les cliniques, par exemple on laisse juste entrer les patients quelques minutes avant que ce ne soit leur tour. « Mais ce n’est pas tous les patients qui accordent la même attention à la procédure », regrette-t-elle. Elle dénonce aussi que lors de son dernier rendez-vous à l’hôpital, il fallait faire la file pour entrer et que malgré la présence d’agents de sécurité, « tout le monde était collé ».

Étant donné sa grossesse à risque, Amélie était déjà alitée à la maison. C’est notamment sa grand-mère qui faisait ses commissions. « Là, elle ne peut plus, elle est confinée puisqu’elle a plus de 70 ans, et si j’y vais moi-même je dois amener mon garçon…c’est plus compliqué. »

Toutefois, au niveau des effets pour bébé Loïc, Amélie confie qu’elle avait encore toutes ses choses puisque son premier garçon a 16 mois. « Mais je connais d’autres mamans qui n’avaient pas tout acheté et qui ne savent pas quoi faire, même en ligne il y a beaucoup de ruptures de stock. »

Le déclenchement de l’accouchement d’Amélie Kenny-Pivetta est prévu le 30 mars au Centre hospitalier de Lanaudière à Joliette. D’ici là, elle a des rendez-vous aux deux jours. Elle sait que la présence des papas est toujours acceptée lors des accouchements, mais elle ne sait pas si celle de sa mère sera permise. « J’essaie de rester le plus au courant possible. »

La maman prépare déjà sa famille et les grands-parents au fait qu’ils ne pourront venir voir le nouveau-né tout de suite et elle les initie aux appels vidéo. « Ce sera toute une histoire à raconter plus tard. »

Au jour le jour

Caroline Marsolais, de Sainte-Julienne, attend la venue de son premier enfant. L’arrivée de sa petite Emma est prévue le 16 avril. Pour cette dernière, qui œuvre dans le milieu de l’enseignement à la Commission scolaire des Affluents, le départ à la maison s’est fait de façon plutôt précipitée lors de l’annonce de la fermeture des écoles. « Je devais arrêter le 20 mars, j’avais encore une semaine pour finir de me préparer… »

La future maman profite du confinement pour finaliser les préparatifs pour l’accouchement et préparer de la nourriture pour le bébé. C’est son conjoint, qui travaille maintenant de la maison, qui va à l’épicerie et à la pharmacie.

« Je vais accoucher à l’Hôpital Pierre-Le Gardeur, on ne sait pas ce qui sera permis ou non. Nous avons prévu une accompagnatrice à la naissance alors nous planifions deux scénarios, un où elle peut être avec nous et un via Skype… »

Elle planifie se rendre à l’hôpital le plus tard possible et n’envisage pas sortir de sa chambre.

Caroline Marsolais a également constaté que les cliniques ont mis en place de nouvelles mesures. « On attend dans notre voiture et ils nous appellent lorsque c’est notre tour. »

La future maman confie que c’est l’inconnu qui se dresse devant elle. « Par exemple, on espère que les obstétriciens seront disponibles…déjà un premier enfant c’est l’inconnu, là, ça l’est encore plus…»

Caroline Marsolais se prépare aussi au fait que, par exemple, si son conjoint fait de la fièvre au moment où elle accouche, il ne pourra pas être présent. « Les grands-parents ne pourront peut-être pas venir nous visiter. C’est un moment où on aime pouvoir compter sur nos proches et ce ne sera pas possible. C’est un contexte particulier. »

D’ici l’accouchement, Caroline Marsolais limite ses déplacements. « Je prends des marches…je veux éviter de faire rentrer des choses dans la maison. J’essaie de rester zen, mais l’anxiété peut monter. Il faut prendre tout ça au jour le jour. »

Ne pas avoir d’attente

Kathy Lévesque, de Joliette, a accouché le dimanche 22 mars au Centre hospitalier de Lanaudière de son deuxième enfant, Marc-Édouard. Elle a accepté de partager son expérience.

« Quand la crise a pris de l’ampleur, on était déjà préparé et les achats de dernière minute étaient déjà terminés. On prenait des marches en faisant attention, on se tenait loin des autres. »

Elle raconte que son accouchement s’est déroulé sans problème. « Je suis entrée à l’hôpital dimanche à 3 h 30. J’ai appelé la maternité et on m’a dit que c’était tranquille. Quand nous sommes arrivés à l’hôpital, on nous a demandé les questions d’usage sur des symptômes potentiels et on a vérifié auprès de la maternité avant de nous laisser entrer. »

Selon Kathy Lévesque, le stationnement du CHDL était vide et plusieurs accès étaient barrés. « À la maternité, nous n’étions que deux mamans. Notre chambre était prête et les infirmières aussi. »

Son petit Marc-Édouard est arrivé en une heure à peine. Le papa a pu assister à l’accouchement et faire des allers-retours à leur résidence pour voir leur aîné.

La maman souligne que sur l’étage, on n’entendait pas parler du coronavirus et de la pandémie. Elle n’est toutefois pas sortie de sa chambre par précaution.

« C’est sûr qu’ils ne gardent pas les mamans plus longtemps que requis et les visites sont interdites. »

Ce que Kathy aurait envie de dire aux futures mamans, c’est de ne pas se faire d’attente, de ne pas rêver au scénario parfait. « Nous, on envisageait le pire et on a été agréablement surpris. »

Elle les incite à apporter du divertissement et à rester dans leur monde qui vient de se créer en essayant au maximum de se couper des discussions qui peuvent survenir dans les corridors…

 

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