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22 janvier 2020

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Un bilan au-delà des attentes pour les précurseurs lanaudois

Pépinière Jacques Joly et Au Jardin des Noix

Jardin des Noix

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

Au Jardin des Noix.

Le nord de Lanaudière détient deux des plus grosses installations de panneaux solaires du Québec. En effet, la pépinière Jacques Joly de Saint-Jean-de-Matha s’est dotée de 60 panneaux en octobre 2017, puis, quelques mois plus tard, le Jardin des Noix de Saint-Ambroise s’en est inspiré pour acquérir 120 panneaux solaires. Deux ans plus tard, les précurseurs sont en mesure de dresser un premier bilan de ce virage vert. 

« J’ai acheté d’avance 25 ans d’électricité à un prix que je connais, je suis donc beaucoup moins stressé par ma consommation d’énergie et moins préoccupé par d’éventuelles hausses de tarifs d’Hydro-Québec», a expliqué le propriétaire du Jardin des Noix, Alain Perreault.  

En effet, les panneaux ont une durée de vie minimale de 25 à 30 ans. M. Perreault estime que cela lui prendra environ 14 ans pour récupérer son investissement de près de 90 000$. « Le rendement est assez intéressant et jusqu’à maintenant ça dépasse mes attentes. Je produis près de 53 000 kWh, donc à 10 sous le kWh, ça me fait 5300$ d’épargne. »  

L’an dernier, il a eu une facture d’environ 1000 $, puisqu’il n’avait pas eu le temps d’accumuler assez d’électricité pour l’hiver, mais il est confiant qu’il n’aura rien à payer cette année.  

Ces deux installations lanaudoises sont branchées au réseau d’Hydro-Québec. L’énergie que les entrepreneurs produisent est donc envoyée au réseau et ils sont crédités pour l’énergie qu’ils consomment. Ils ont un surplus à payer s’ils consomment plus qu’ils produisent et, au contraire, s’ils accumulent de l’électricité, ils ont deux ans pour l’utiliser.  

« Ça s’appelle le mesurage net. C’était la façon de faire la plus économique pour moi, car pour être complètement autonome j’aurais eu besoin d’un gros système de batteries », a expliqué M. Perreault.  

Ses 120 panneaux sont situés sur le toit de son nouveau bâtiment. Lors de l’élaboration de celui-ci, il a considéré plusieurs options de chauffage. « Souvent les agriculteurs mettent des grosses fournaises à bois extérieures ou des fournaises à la biomasse, mais ce n’est pas donné et ça me prenait une bâtisse extérieure. En plus, ça fait de la fumée et ça impliquait que je coupe du bois et que je fasse des feux. » 

Il est allé voir l’installation de la Pépinière Joly en mars 2018 et au mois d’août, ses propres panneaux étaient prêts à produire.  

Jardin des Noix

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

Alain Perreault du Jardin des Noix.

Pépinière Joly 

Du côté de la Pépinière Jacques Joly, l’objectif premier était de chauffer les serres uniquement avec de l’énergie propre. Pour les propriétaires Jacques et Louis, cela représentait aussi une grosse charge de travail en moins. « Avant, c’était un gros mois et demi de bûchage au bois et nous devions aller alimenter le poêle trois fois par jour. Le soir, à 21 h, ça ne me tentait pas toujours », a expliqué Louis Joly. Désormais, ils peuvent tout contrôler par Internet, « on va dans le Sud maintenant l’hiver », a-t-il rigolé.  

De plus l’ancien système, qui fonctionnait avec un plancher radiant à l’eau, obligeait les producteurs à chauffer tout l’hiver, « si je ne chauffais pas, c’était dangereux que l’eau gèle et que mes tuyaux cassent. Je gaspillais énormément de bois juste pour chauffer mon plancher, alors qu’il n’y avait même pas de fleurs encore dans les serres ».  

Maintenant, c’est un système avec du glycol, un liquide qui ne gèle pas, qui réchauffe l’air ambiant plutôt que le plancher. Les propriétaires peuvent donc allumer le chauffage une semaine seulement avant que les fleurs arrivent à la mi-février. Ce système prend beaucoup moins de courant et la température est beaucoup plus stable ainsi.   

Comme au Jardin des Noix, les panneaux produisent un peu plus que ce qui avait été prévu lors de l’installation. « Ils m’avaient dit 21 000 kWh et la première année j’ai fait 24 000. Je suis vraiment content! Dès le début du mois de mars, mes serres deviennent tellement chaudes que je n’ai plus besoin de chauffer et j’accumule de l’énergie! » 

Malgré tout, au printemps, quand il termine de chauffer, il doit quand même payer une facture puisqu’il consomme un peu plus que ce qu’il produit. « Il me faudrait environ 40 panneaux de plus pour ne plus avoir de facture. » Il hésite encore, puisque pour faire cet ajout il devrait changer toute son entrée électrique. « Nous allons nous donner encore 3-4 ans pour voir si cela vaut la peine! » 

L’installation actuelle représente un investissement de plus de 65 000$. Louis Joly mentionne qu’il pourra rentrer dans son argent dans environ dix ans. « Je trouve cela dommage, car quand j’ai entré mes chiffres sur le site d’Hydro-Québec ça me disait 30 ans! Ce n’est pas représentatif et ça n’encourage pas les gens à aller vers le solaire. Il y a tellement de producteurs en plus qui ont l’espace pour le faire », a terminé M. Joly.   

 

Des références 

La Pépinière Jacques Joly et le Jardin des Noix sont devenus des références dans la région pour les gens qui souhaitent s’installer des panneaux solaires. Ils reçoivent d’ailleurs plusieurs visiteurs ou curieux qui les questionnent sur leurs installations. 

Pépinière Jacques Joly

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

Louis Joly de la Pépinière Jacques Joly.

Commentaires

23 janvier 2020

Robert Morin

Excellent article de fond. Félicitations à ces précurseurs qui ouvrent la voie et qui, nous l'espérons tous, sauront inspirer d'autres entreprises à faire de même.

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