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17 décembre 2019

La difficile conciliation travail-études

Concours de reportages

Par Mariana Salomon Landivar

Selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec, 45% des jeunes québécois entre 15 et 24 ans travaillent pendant leurs études. Il s’agit du nombre le plus élevé du pays. Et ce n’est pas une mauvaise chose, selon une étude du Réseau Réussite Montréal, les étudiants qui travaillent moins de 15 heures par semaine ont un meilleur rendement scolaire que ceux qui n’ont pas d’emploi du tout. Il y a un envers à la médaille.

C’est écrit sur des pancartes, des affiches, des brochures dans des écoles, des cégeps, des universités. Les enseignants le répètent constamment aux élèves. Les parents, et même les employeurs, le disent aussi! Il ne faut pas trop travailler quand on est aux études. La limite recommandée par les professionnels tourne autour de 15 heures par semaine de travail. Sinon, les notes seront affectées, les élèves seront fatigués, exténués.

Pourtant, une bonne partie des élèves travaillent bien plus que ça. Emy Laviolette, étudiante en littérature au Cégep régional de Lanaudière Joliette, travaille 40 heures par semaine depuis deux sessions. La session dernière, elle suivait aussi six cours. Pourtant, elle en retient une expérience positive. « Ça m’a appris à gérer mon temps de façon efficace pour rester à jour dans mes travaux et ça m’a permis de mettre de l’argent de côté­­ », affirme-t-elle; l’organisation est effectivement la clé du succès pour les élèves dans cette situation. Pour les étudiants qui ont plus de difficulté à s’organiser, travailler en étant aux études reste un défi. « Tout le long de mon DEC, je n’ai jamais remis un devoir à temps. J’étais tout le temps fatiguée et je n’y arrivais juste pas », raconte Kathiane Poirier, ancienne étudiante, du même Cégep, en arts visuels, qui travaillait 35 heures par semaine au long de ses études.

Les étudiants ne sont pas seulement fatigués et en retard dans leurs travaux. Le pourcentage de décrochage scolaire au Québec est un des plus élevés dans le monde occidental et, selon une enquête du Journal de Montréal, le taux de diplomation au collégial a même diminué pour les garçons dans l’année 2018 et se situe maintenant à 55%. Pour les filles, c’est 68%. C’est tout de même entre 30 et 45% des étudiants qui abandonnent les études pendant leur trajet au cégep. La corrélation entre le taux de travail chez les étudiants et le décrochage scolaire n’a pas encore été prouvée par des statistiques officielles, mais il n’est pas difficile de deviner qu’elle est bien là. Les études demandent beaucoup de temps à l’extérieur des cours et plusieurs élèves n’ont pas ce temps à leur consacrer.

Simon-Pierre Ducharme, ancien étudiant en musique au Cégep régional de Lanaudière Joliette, s’est retrouvé dans la même situation que bien d’autres élèves. « Je travaillais à temps plein tout en ayant sept cours. Je n’avais plus d’énergie, j’étais exténué, je ne pouvais juste pas continuer », affirme-t-il. Il abandonne donc les études avant de finir son DEC. Simon-Pierre n’est pas le seul étudiant à se sentir débordé par l’emploi, les études et toutes les autres préoccupations qu’ont les cégépiens. Quand les cégeps mettent autant d’effort à rappeler aux étudiants de ne pas travailler plus de 15 heures par semaine et qu’il y a plein de ressources et d’aide disponibles pour eux au cégep, c’est que la crainte du décrochage est présente.

Pourtant, mêmes s’ils sont stressés, les étudiants n’ont pas le choix de travailler. Les loyers, les voitures et les études ne seront probablement jamais gratuits. Il y a tout de même de bonnes ressources au cégep même qui peuvent aider les élèves à mieux gérer leur temps et leur stress pendant qu’ils finissent leur diplôme.

 

Commentaires

19 décembre 2019

Caroline Camiré

Heureusement, dans la région le programme de certification OSER-JEUNES existe et permet de mettre en lumière les employeurs qui s'engagent à l'égard de la réussite éducative et qui favorisent la conciliation études-travail.

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