19 novembre 2019

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L’homme originaire de Lavaltrie préfère demeurer dans l’ombre. Pourtant, il vient en aide à plus de 500 familles de la région et même de l’extérieur depuis plus de 20 ans. Ce n’est pas rien. 

D’ailleurs, M. Plouffe a ouvert un nouveau comptoir alimentaire à Saint-Charles-Borromée, au sous-sol du 631 rue Visitation, où il est le locataire depuis juin. Lorsqu’il a commencé en 1999 dans cet univers, il était à Lavaltrie. Berthierville l’a également accueilli quelques années. 

« J’ai déjà été pauvre. Je sais ce que c’est. Ici, tout le monde est le bienvenu. Si tu en as besoin, viens nous voir.  C’est notre job et on est là pour les aider », raconte-t-il. 

En regardant autour, les congélateurs et les frigidaires sont remplis au rebord, en attendant la chambre froide, dont il « n’a pas le temps de s’occuper ». Des centaines de bacs de lait, chargés de vivres, sont bien alignés pour faciliter leur identification. Au moment de l’entretien, il revenait tout juste d’aller chercher des légumes avec son camion réfrigéré. 

« Je suis très pointilleux sur les produits, fait-il savoir. Si je ne mange pas ce que je donne, je le jette. Nos plus vieux aliments ont deux semaines. Tous sont inspectés. » 

Au fil des semaines, les produits diffèrent, selon ce qu’il a pu ramener de la métropole. Advenant le cas qu’il ne peut distribuer un item pour tout le monde, il les conservera jusqu’à ce qu’il obtienne la quantité suffisante. 

Ouvert deux jours semaine 

Le comptoir alimentaire Inter-Provincial est ouvert deux jours par semaine, les mercredis et vendredis, de 14 h à 16 h. Pour bénéficier de ce service, les usagers doivent montrer une preuve de revenu ainsi que de résidence. Ils recevront ensuite une carte de membre. Le prochain sera son 590e. 

« De plus, j’assure même la livraison pour ceux ayant des problèmes de santé ou qui ne peuvent se déplacer. Le mercredi, c’est la région de Lavaltrie et le jeudi, c’est Joliette », renchéri M. Plouffe. 

Avec les années, il s’est forgé un fort réseau de contacts. Un boucher lui prête main-forte lorsqu’il reçoit d’importantes quantités de viande. Tout revient emballé sous vide pour la distribution. 

Quiches, légumes, pâtes alimentaires, fromages, poulet, poisson, agneau… une impressionnante quantité de produits lui passe par les doigts. Au fil des semaines, les aliments changent, apportant de la variété. « On est vraiment privilégié. Parfois, j’ai tellement de stock que je ne sais plus où l’entreposer! Et si jamais je manque de nourriture, je vais aller en chercher! » 

Il va même au-delà de son cadre. À quelques semaines de la période des Fêtes, il a emmagasiné dans un coin des jouets pour les tout-petits. « On essaye de leur venir en aide au meilleur de nos capacités. Des enfants restent des enfants », conclut-il.  

M. Plouffe a littéralement le cœur sur la main. Le comptoir l’occupe à temps plein, à un point tel qu’il ne s’offre que très peu de moments libres. Toutefois, si le téléphone sonne, il ne refusera aucune proposition de s’approvisionner en vivres pour sa clientèle. Ayant lui-même connu cette réalité, il fera tout en son possible pour subvenir aux besoins de familles démunies. C’est dans sa nature.