12 novembre 2019

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©(Photo L'Action - Steven Lafortune)

Marcel Paradis et Nancy Laroche, entourant Éric Taylor, qui a choisi son manteau parmi les 80 disponibles.

À voir le visage de son directeur, Marcel Paradis, cette initiative avait de quoi le rendre fier. Prêtant main-forte à ses employés en attachant les manteaux autour des arbres ornant la Place Bourget, il a raconté que la majeure partie de sa clientèle n’était pas prête à affronter les rigueurs de l’hiver.  

« On commençait à en parler entre nous à savoir ce qu’on pouvait faire. C’est ainsi que la collecte a été lancée et tant qu’à embarquer dans le projet, on a ouvert celle-ci au public », explique-t-il. 

Durant deux mois, l’équipe composée de neuf employés a recueilli une foule de manteaux pour hommes, femmes et enfants. De nombreux donateurs ont fouillé leur garde-robe pour soutenir la cause. Même la Mercerie Pauzé a fait don d’un lot de manteaux neufs. 

« Si cette action peut aider le plus de gens possibles, ce sera mission accomplie. Notre clientèle regroupe des hommes sur l’aide sociale, qui sont en maison d’hébergement ou en itinérance. Elle nous touche davantage, car en plus de la côtoyer, elle est démunie », a indiqué Nancy Laroche, également directrice, qui ne ferme pas la porte à reconduire l’événement l’an prochain. 

L’engouement a été sans précédent, car avant même que ne débute la distribution, quelques personnes attendaient patiemment devant l’entrée des locaux, où une machine à popcorn avait été installée. Pendant que l’équipe de Campus Emploi nouait les manteaux aux arbres, plusieurs passaient dans l’optique de trouver la pièce de vêtement idéale à leurs besoins. 

Un succès retentissant 

Campus Emploi a été fondé en 2008 et présente des programmes d’insertion socioprofessionnelle avec accompagnement pour des personnes éloignées du marché du travail.. À sa première année d’opérations, il avait une clientèle de 36 hommes. Onze ans plus tard, 260 hommes fréquentent son bureau de la Place Bourget Nord ainsi que celui de Repentigny. 

« C’était un rêve pour moi et Nancy. Nous avons quitté de très bons emplois pour vivre cette aventure », a fait savoir Marcel Paradis. 

La recette de leur succès? Placer le client au centre et les ressources en périphérie. « Nous misons sur le sentiment d’appartenance. Les gars, lorsqu’ils franchissent notre porte, ne se sentent pas jugés, peu importe leur passé », explique celui dont 85 % de sa clientèle possède un dossier judiciaire, en plus d’être sous-scolarisée. 

La mission de l’organisme est d’accompagner la clientèle dans un processus de groupe et en individuel en utilisant une approche globale. Ils peuvent le faire par l’entremise de programmes tels que Virage et Virage Express, d’une durée respective de 12 et 8 semaines ainsi que Profil Action, qui lui s’échelonne sur une période de 25 semaines. 

« Notre objectif est bien sûr leur réinsertion sur le marché du travail. Dans nos locaux, nous avons une cloche et lorsqu’un d’entre eux se trouve un emploi, il sonne celle-ci et tout le monde arrête ses tâches et se rassemble autour de lui. Nous prenons ainsi le temps d’écouter son parcours, en plus de savoir à quel endroit il commencera son nouveau travail », laisse-t-il entendre. 

Sur une véritable lancée, Campus Emploi a d’ailleurs de nombreux projets stimulants sur la table. L’un d’entre eux verra le jour d’ici les prochaines semaines. L’organisme le présentera lors du Congrès main-d’œuvre Lanaudière, le 27 novembre au Complexe JC Perreault à Saint-Roch-de-L’Achigan. 

©(Photo L'Action - Steven Lafortune)

L'organisme a distribué plus de 80 manteaux.