14 octobre 2019

Élise Brouillette - ebrouillette@medialo.ca

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©Photo gracieuseté - L'Action

Guillaume Wagner se souvient de Joliette pour les soirées d’humour auxquelles il a déjà participé en début de carrière et pour son public reconnu pour être généreux

En effet, Guillaume Wagner souligne que dans son premier spectacle, Cinglant, il était « plus jeune et plus arrogant ». Il se décrit aujourd’hui comme étant plus inclusif, même si son humour amène toujours son public vers des zones de malaise et d’inconfort.

Entre son deuxième spectacle Trop humain et son troisième one-man-show, Guillaume Wagner est devenu papa. Il confie qu’il est toujours quelqu’un de cynique qui se positionne en observateur, qui critique de l’extérieur, toutefois quelque chose a changé. « Au lieu de faire de la critique destructrice j’ai envie d’apporter des pistes de solutions et d’inspirer un peu d’espoir. »

Avec Du cœur au ventre, Guillaume Wagner confronte le public et lui présente ses contradictions. Il aborde autant le vedettariat, notre rapport à internet, aux réseaux sociaux et à l’environnement que les mouvements de croissance personnelle.

L’un des numéros les plus accrocheurs du spectacle est sans aucun doute celui qui porte sur le mouvement #moiaussi et certains comportements préhistoriques des hommes qu’il invite à réprimer leur « viking intérieur ».

« C’est venu naturellement. On en a beaucoup parlé [#moiaussi] alors que j’étais en train d’écrire mon matériel. L’angle était intéressant, mais ça fait longtemps que j’y pensais. »

Guillaume Wagner souligne aussi que son public est beaucoup composé de « gars virils » et qu’il avait eu envie de leur parler avec respect. « Mais je me parle à moi aussi là-dedans. »

L’humoriste rappelle que ses spectateurs doivent être capables d’en prendre parce qu’il n’épargne personne. Et est-ce que les gens sont capables, justement, de rire d’eux? « Ça dépend, parfois, les gens rient jusqu’à temps que ça les touche eux-mêmes. Par contre, il y en a au contraire que ça stimule. »

Guillaume Wagner se refuse à penser qu’on ne peut plus rien dire en 2019. « Je n’ai jamais senti que je ne pouvais plus dire certaines choses. Au contraire, je trouve qu’on n’a jamais autant été capable d’aborder des sujets complexes avec sensibilité et intelligence. »

Questionné sur l’impact que pouvait avoir son humour sur les gens, Guillaume Wagner a déclaré : « Je ne sais plus trop où je me situe. » Si, à la base, il croyait que personne n’allait sortir de son spectacle transformé, il reçoit de plus en plus de commentaires de spectateurs qui se disent inspirés par ses propos. « Par exemple, dans mon spectacle, je dis aux gens de quitter leur job et j’ai reçu des messages de spectateurs qui m’ont dit que ça les avait incités à le faire. Je crois qu’on peut inspirer les gens, mais qu’à la base, il fallait qu’il y ait déjà des choses qui germaient dans leur tête. C’est pour ça aussi qu’il ne faut pas véhiculer des stéréotypes, parce que ça engendre des stéréotypes. »

Si l’idée qu’il peut contribuer à faire évoluer les cultures est maintenant présente chez Guillaume Wagner, il affirme qu’il la repousse aussi un peu : « Je ne veux pas la responsabilité de changer des vies, ça reste des jokes, mais maintenant j’ai quand même ça derrière la tête. »

Ceux qui ont déjà assisté à un de ses spectacles l’ont sans doute entendu faire ses avertissements à ceux qui avaient choisi son spectacle au hasard, « pour essayer ». Il souligne que c’est quelque chose d’assez fréquent au Québec, en raison de la popularité de l’humour, et qu’il avait eu envie d’en faire des blagues. « En même temps, ça m’amène un nouveau public, des gens qui ne seraient probablement jamais venus me voir. »

Informations : www.spectaclesjoliette.com ou 450 759-6202.