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15 janvier 2019

Des infirmières à bout de souffle

CISSS Lanaudière

Urgences

©(Photo l'Action - archives)

ACTUALITÉ. Manque de personnel, temps supplémentaire obligatoire et épuisement. Voilà ce qui caractérise le quotidien de plusieurs infirmières de l’urgence du centre hospitalier de Lanaudière à Joliette. Avec la surcharge occasionnée par la période des Fêtes, la situation est devenue précaire et la qualité des services serait même compromise selon le syndicat. 

Au cours de la dernière année, plusieurs médias ont rapporté les témoignages d’infirmières à bout de souffle face à la surcharge de travail, au manque de personnel et à la dégradation de leurs conditions de travail qui en découle dans les hôpitaux de la province. La région ne fait pas exception. Le 7 janvier dernier, La Presse a d’ailleurs fait état de la situation de crise vécue à l’urgence du CHRDL à Joliette qui est simultanément en débordement et en sous-effectif au niveau infirmier. Affichant un taux d’occupation de 226% en date du 11 janvier, l’urgence de Joliette est l’une des plus achalandées au Québec.  

« Depuis décembre, c’est du jamais vu » 

Sous couvert de l’anonymat, une infirmière de l’hôpital de Joliette, travaillant à l’urgence, s’est confiée à L’Action sur la situation qu’elle et ses collègues vivent. Alors que l’urgence est en débordement, un manque criant d’infirmières se fait sentir sur le plancher, ce qui accentue la pression sur le personnel : « Depuis décembre, c’est du jamais vu. Normalement on est habitué de travailler avec une infirmière en moins, mais là, c’est du -4 ou du -5. C’est pire que jamais souligne-t-elle. » Le débordement serait essentiellement dû au pic de grippe, mais également la fermeture de cliniques externes durant la période des Fêtes. L’infirmière relate d’ailleurs que dans la soirée du 3 janvier, il n’y avait que deux infirmières au triage pour 70 personnes à l’urgence. 

Pour contrer cette situation de crise, les solutions mises de l’avant par la direction se résument selon elle à l’imposition du travail supplémentaire obligatoire ce qui a pour conséquence d’accentuer l’épuisement du personnel. L’infirmière souligne d’ailleurs ressentir un manque de soutien de la part de la direction.  

L’efficacité des services compromise ? 

Selon cette infirmière, cette surcharge de travail a pour conséquence de compromettre l’efficacité du personnel infirmier dans son travail. « On arrive à peine à répondre aux normes minimales. On est forcément moins alertes et moins efficaces vu la fatigue» souligne-t-elle. Même son de cloche du côté du syndicat. Josée Valois, représentante syndicale de la FIQ Lanaudière, mentionne que la situation vécue par les infirmières de l’urgence se répercute sur les patients: «Elles continuent de faire leur travail du mieux qu’elles peuvent, mais elles doivent le faire vite, sont exposées à la fatigue et consacrent beaucoup moins temps à chacun des patients.»  

Un manque de planification 

L’infirmière dénonce un manque flagrant de planification de la part de la direction. Elle souligne que de nombreuses infirmières ont demandé à être formées pour l’urgence en vue de la période des Fêtes, ce qui n’a pas été fait.  

Cette situation est également dénoncée par le syndicat, qui juge que la direction aurait dû prévoir des mesures concrètes pour atténuer la surcharge de travail des infirmières. «Ce n’est pas la première fois que nous vivons des débordements durant cette période, ça arrive tous les ans », affirme Mme Valois.  

Selon le syndicat, la solution passe essentiellement par le rehaussement des heures de travail de nombreuses infirmières qui sont à actuellement à temps partiel. «Ce qu’on préconise depuis plusieurs années, c’est que toutes nos infirmières aient au moins 4 jours de travail par semaine, ça éviterait des situations comme celles vécues actuellement à l’urgence». Mme Valois note cependant les réticences de la direction face à cette mesure, craignant les surplus d’effectifs en période moins achalandée.  

Le syndicat affirme avoir rencontré la direction le 8 janvier dernier afin de discuter de la problématique de l’urgence. 

Du côté du CISSS, on se fait avare de commentaires. On précise simplement que tous les efforts sont mis en place afin de contrer le manque d’effectif dans les différents départements du centre hospitalier. 

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