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18 juin 2019

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Des élèves se surpassent pour créer le Bistro émotif

Un endroit chaleureux et délicieux

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

DÉPASSEMENT DE SOI. À l’automne, les élèves de l’adaptation scolaire de Thérèse-Martin ont transformé un local de leur école en bistro. Depuis, chaque jeudi, les enseignants, les membres du personnel et les élèves y sont invités pour déguster un menu diversifié et recherché. Lumières tamisées, musique d’ambiance, décor feutré et romantique, tout y est pour faire oublier qu’on se trouve dans une école. 

Le 6 juin dernier, alors qu’il s’agissait du dernier jour d’ouverture du Bistro émotif, avant la fin des classes, les élèves ont invité L’Action à prendre place à l’une de leurs tables gastronomiques. Poitrine de poulet farcie aux pommes et au cheddar servie avec une salade césar en plus de patates douces et régulières avec le dessert le plus apprécié de toute l’année, un feuilleté aux fraises et un bar à thé. Tout était délicieux.  

Ces copieux repas sont préparés par l’enseignante Geneviève Bastien, initiatrice du projet, et les sept élèves du groupe de soutien émotif. « En début d’année, je me suis dit que l’idée était peut-être trop ambitieuse, car j’avais des élèves qui ne savaient même pas comment laver et éplucher des légumes, mais leurs aptitudes ont monté en flèche.» Elle a aussi demandé de l’aide extérieure, comme Jonathan Wolfort qui est en formation menant à l’exercice d’un métier semi-spécialisé (FMS) et qui fait son stage au Bistro émotif.  

« J’aime beaucoup cuisiner, mais on ne m’a pas montré comment dans ma vie et je connaissais peu les notions. Au début, j’avais du mal à suivre une recette, maintenant je peux faire un dessert les yeux fermés», a commenté le jeune homme de 21 ans.  

Il a ajouté qu’il y a une grande entraide au Bistro émotif et qu’il a appris à bien gérer son stress en plus de faire de la bonne cuisine. « Chaque élève a connu une belle évolution, mais nous essayons tout de même de choisir des recettes assez simples et pour les desserts, comme j’ai l’aide de Jonathan, je peux y aller avec quelque chose de plus raffiné», a expliqué Mme Bastien. Tout au long de l’année, le Bistro émotif n’a jamais présenté deux fois le même menu.   

Un service impeccable 

Pour effectuer le service aux tables, ce sont les élèves du groupe de Jennifer Blais, ayant une déficience intellectuelle, qui prennent le relais. « Aujourd’hui, nous avons invité leurs parents à manger, mais les élèves doivent tout de même les vouvoyer et se présenter. De cette façon leurs parents pourront vraiment voir tout ce qu’ils ont appris», a expliqué Mme Blais.   

Attablés, les parents de Louis-Félix, un jeune atteint de la trisomie 21, étaient d’ailleurs très fiers de leur fils. « Ça lui demande beaucoup d’efforts au niveau de la mémoire pour se rappeler du menu et nous le réciter. Il a aussi des problèmes d’élocutions et cette expérience l’a beaucoup aidé. Avant, il voulait parler aux gens, mais sa gêne l’arrêtait, car il avait du mal à se faire comprendre, maintenant il est plus confiant et autonome», a commenté sa mère Mylène.  

Elle a ajouté que l’ambiance était vraiment accueillante et que le repas était succulent. « On ne s’attendait pas à tant! C’est vraiment un beau projet et il était fier de nous montrer tout ce qu’il avait fait pendant l’année, c’est valorisant pour lui. Il faut des enseignants dévoués qui veulent la réussite de leurs élèves pour faire tout ça! Il est heureux ici et il a plein d’amis, c’est vraiment un petit bonhomme épanoui.» 

Les parents ont trouvé cocasse d’avoir leur fils comme serveur, « À un certain moment il s’est trompé il m’a appelé papa et s’est tout de suite repris: désolé, Monsieur! Et à la fin, plutôt que de nous demander si nous avions terminé il a dit : Déjà fini ? Je ne sais pas si ça voulait dire qu’on mangeait trop vite», a rigolé son papa Sylvain. 

Une fierté qui perdurera  

L’an dernier, les élèves du groupe de Geneviève Bastien vendaient des collations pendant les pauses et l’enseignante a voulu faire évoluer le projet cette année, c’est ainsi que le Bistro émotif est né. Les deux groupes se sont exercés pendant le mois de septembre et c’est en octobre que le bistro a ouvert.  

« On s’est bien assuré que les techniques d’hygiène étaient appliquées et on a fait de la cuisine avec eux pour leur expliquer que ce n’est pas comme à la maison. En cuisine ils ont un filet et les serveurs ne peuvent pas se toucher le visage sans se laver les mains par la suite», a expliqué Jennifer Blais.  

Mme Bastien a continué en mentionnant qu’elles n’étaient pas des femmes d’affaires et qu’elles ne faisaient pas de profit avec le projet. « Nous ne sommes pas capables de couper sur la qualité, quand je sers du saumon, c’est du frais! Ça coûte plus cher que ce que les clients payent, mais ce n’est pas grave ça donne une belle expérience!» Déjà, les deux enseignantes savent que l’an prochain elles seront de retour à leurs postes et elles ont des idées pour améliorer le bistro.  

« C’est vraiment une des fiertés de l’école, tout le monde est tombé sous le charme du concept et nous tentons qu’il y ait le plus d’expériences entrepreneuriales qui se vivent à l’intérieur de l’école. Ça sert de lieu d’apprentissage au niveau des habiletés sociales», a mentionné le directeur des classes spécialisées, Xavier Beaudry-Maisonneuve qui mange au Bistro tous les jeudis, du moins, quand il reste de la place!   

En effet, l’endroit est très prisé par le personnel, l’équipe de direction, les enseignants et les éducateurs. « Nous avons aussi une classe complète d’élèves ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) qui nous ont adoptés en plus de beaucoup d’élèves de secondaire 5 qui ont une belle ouverture aux différences», a terminé Mme Blais.   

 

Gagnants du Défi OSEntreprendre 

Le projet du Bistro Émotif a remporté le prix Persévérance scolaire en plus du prix Entrepreneuriat étudiant dans sa catégorie au Défi OSEntreprendre Lanaudière. Une belle fierté pour le groupe d’étudiants qui, grâce à une bourse, ont pu réaliser de nombreuses activités. Ils sont notamment allés manger au restaurant gastronomique le Bercail afin de goûter à un menu plus élaboré et ont pu s’entretenir avec les propriétaires Etienne Whalen et Valé-Ri Liard, qui sont également chef cuisinier et serveur au restaurant.  

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

Commentaires

18 juin 2019

Jonathan Wolford

Je suis vraiment fier d'avoir fait parti de ce merveilleux projet. J'ai pu donner de mon temps, apprendre mieux la cuisine et en plus motivé les jeunes cuisiniers. Je repars la tête plus haute que jamais et disant félicitations à l'équipe du Bistro Émotif. P.S: C'est Jonathan WOLFORD. Juste le préciser. ^_^

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