« La route, partage-moi ça! », lance la Ville de Joliette

Les conseillers Danielle Landreville, Richard Leduc et Yves Liard, ainsi que le maire Alain Beaudry, entourent Alexandre Duguay lors du lancement de la campagne « La route, partage-moi ça! ».

SÉCURITÉ. Dans un élan d’humour, la Ville de Joliette a lancé son projet de sécurisation des pourtours d’écoles avec sa campagne « La route, partage-moi ça! », afin de rappeler les bons comportements à adopter pour un partage harmonieux de la route entre automobilistes, cyclistes et piétons.

Si cette campagne se veut à la base une simple révision des bonnes lignes de conduite, elle vise également à expliquer les nouveaux aménagements déployés dans certaines intersections, aux abords des zones scolaires, pour réduire la distance de traversée des piétons ainsi que la vitesse de manœuvre des automobilistes.

D’ici les prochains jours, des panneaux d’affichage à proximité de ces aménagements seront installés. Dans un langage humoristique, ils expliqueront la raison de leur présence, en plus de faire comprendre à la population leur utilité. D’autres seront visibles lors du retour des classes au mois d’août.

« Notre approche est percutante afin de rappeler l’importance du partage de la route. Si on peut éviter ne serait-ce qu’un seul accident, ce sera mission accomplie », a fait savoir le maire, Alain Beaudry.

Quatre intersections ont été identifiées dans le projet. Il s’agit de la rue Beaudry, au croisement des rues Notre-Dame et De Lanaudière, la rue De Salaberry, à l’intersection des rues Laval et Olivier, la rue Ladouceur, à l’embranchement de la rue Calixa-Lavallée et du Chemin des Prairies, ainsi que la rue Bordeleau, à la hauteur de la rue du Juge-Guibault.

Dans ces aménagements, des bollards et dos-d’âne seront ajoutés, de même que du marquage au sol, ce qui permettra la création d’une zone de protection pour les usagers afin de sécuriser leurs déplacements dans la ville.

Enfin, après analyse et ajustements, le concept sera transposé de façon permanente par l’ajout de saillies de trottoir en béton ainsi que la surélévation des intersections, venant ainsi mener à terme les travaux de réaménagement.

« Ça suffit! »

La Ville de Joliette, pour appuyer cette campagne, avait un as dans sa poche. Il s’appelait Alexandre Duguay, un Montréalais habitant maintenant Saint-Ambroise-de-Kildare.

Ce jeune homme de 26 ans était étudiant en génie mécanique à l’Université de McGill. Globe-trotteur à ses heures, la vie qu’il chérissait tant a chaviré le soir du 1er novembre 2015, alors qu’il se promenait à vélo.

À 2 h du matin, sur l’Avenue du Parc entre Mont-Royal et Des Pins, Alexandre Duguay a été frappé par un automobiliste alors qu’il ne portait pas son casque. Il a subi un traumatisme crânien à la suite de l’impact de sa tête sur le pare-brise du conducteur.

Après avoir été plongé dans le coma pendant trois mois, les médecins croyaient qu’il ne retrouverait jamais la parole. Par sa persévérance, il s’est présenté devant les convives avec assurance le temps d’une brève conférence.

« J’aimerais que Joliette devienne la première ville où tout le monde porte son casque à vélo, a-t-il confié à l’auteur de ces lignes. Ça suffit! Il ne faut qu’un seul moment d’inattention, une seule erreur, pour que tout bascule. »

Repoussant les limites en marchant sur de courtes distances avec l’aide d’un proche, Alexandre Duguay veut sensibiliser jeunes et moins jeunes à l’importance de la sécurité routière. Il a déjà prononcé quelques discours à l’école secondaire Thérèse-Martin ainsi qu’à l’Académie Antoine-Manseau. Il désire que son message touche le plus de gens possible.