Elle s’apprête à ouvrir un café-félin à Joliette

©(Photo L'Action- Mélissa Blouin)

Jade Thibault-Martel et l’un de ses chats, M. Croquettes.

PROJET. Les amoureux des chats seront comblés par le projet de Jade Thibault-Martel qui vise l’aménagement d’un café-bistro félin en plein cœur du centre-ville de Joliette. Elle a comme objectif d’ouvrir son café Chez Moustache pour l’automne afin que les cégépiens et les travailleurs de la place Bourget puissent venir déguster un sandwich ou savourer un café entourés d’affectueux quadrupèdes.

« Notre café félin aura, comme premier objectif, d'offrir un lieu de tranquillité pour venir manger, étudier ou travailler dans une ambiance à la fois de restauration et de relaxation. Il a d'ailleurs été prouvé que les chats calment l'anxiété et le stress. Ils procureront donc à nos clients une certaine forme de zoothérapie», peut-on lire sur la page Facebook du futur commerce.

En entrevue avec L’Action, la nouvelle entrepreneure a ajouté que son but ultime est de conscientiser les gens. « Ça me tient vraiment à cœur. Depuis quelques années il y a beaucoup d’améliorations, beaucoup moins de chats se font dégriffer et plus se font stériliser, mais les refuges sont encore pleins. Je veux faire partie du changement.»

Pour ce faire, elle souhaite que le café soit comme une extension des refuges et que les chats qui s’y trouvent soient disponibles pour l’adoption. Elle assure que les félins seront toutefois méticuleusement sélectionnés. « Je ne prendrai pas un chat nerveux pour être en contact avec plusieurs personnes qui vont vouloir le flatter, je vais choisir des chats avec un caractère sociable et il va y avoir une deuxième sélection des meilleurs candidats.»

De plus, tous les chats seront vaccinés, stérilisés et auront subi un examen vétérinaire complet avant de se joindre à la brigade du café félin « c’est non-négociable». La femme de 23 ans mentionne que le nombre de chats dépendra de la grandeur de son local, mais que le maximum qu’elle peut avoir serait 15 et qu’elle ne pense pas se rendre à autant.

Le menu sera principalement composé de sandwichs artisanaux, de salades, de soupes et de desserts en plus d’un grand éventail de boissons chaudes et froides, comme des cafés spécialisés, des smoothies et des laits frappés.

« Je veux que le pain de mes sandwichs vienne d’une boulangerie d’ici et que les aménagements pour les chats soient des produits du Québec. C’est important pour moi de promouvoir ma ville, ma région et ma province.»

Bien sûr, plusieurs restrictions s’appliquent pour ce genre d’établissement. Il devra notamment y avoir des antichambres entre la cuisine et la salle à manger tout comme à l’entrée du café pour éviter que les chats puissent entrer dans la cuisine ou sortir à l’extérieur. Le ménage devra être fait régulièrement et les litières seront dans une salle spéciale où seuls les chats et le personnel auront accès.

Les démarches

Bien qu’elle soit grandement appuyée par son conjoint, Jade Thibault-Martel s’est lancée seule dans ce grand projet. Elle a suivi de nombreuses formations et est encadrée par un coach en lancement d’entreprise du Carrefour jeunesse-emploi, Pascal Lévesque. « Il m’aide vraiment énormément. Je suis tout le temps en train de lui écrire parce que j’ai des questions, mais il m’encadre et me met au défi. »

Elle a également suivi un programme d'attestation de spécialisation professionnelle en lancement d’entreprise et plusieurs autres formations en plus d’obtenir son permis de gestionnaire d’établissement avec le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (MAPAQ).

Elle a visité six locaux, tous situés sur la Place Bourget. « Je veux être dans le centre-ville de Joliette, car mon public cible est principalement composé des étudiants du cégep et des travailleurs du centre-ville. »

Bien que l’un des locaux se démarque, rien n’est officiel pour le moment. Elle est à l’étape des soumissions afin d’évaluer combien coûterait l’adaptation du local pour son projet. Elle a avoué avoir été agréablement surprise par la réaction des propriétaires de la majorité des locaux qu’elle a visités. « Je m’attendais à ce que ça soit difficile et à avoir des refus catégoriques, car le droit aux animaux dans les logements se fait rare, mais ils étaient vraiment ouverts et enthousiastes face à l’idée. »

L’amoureuse des chats est également en contact avec une designer, une équipe de comportementalistes spécialisés en aménagements félins et avec un entrepreneur général. Une fois qu’elle aura fait toutes ses soumissions, elle pourra présenter son projet aux institutions financières. Une étape qui l’inquiète peu, « c’est sûr que je suis jeune et seule, mais j’ai un bon dossier et je suis allée chercher le maximum de formations. Je n’ai pas vraiment de doutes que je vais y arriver. Je suis bien partie pour ouvrir et quand je commence quelque chose, je le finis tout le temps. »

Afin de se donner encore plus de motivation, elle a ouvert sa page Facebook afin de voir la réponse du public et a reçu des commentaires exceptionnels.

La jeune femme derrière le projet

Jade Thibault-Martel a toujours été une fanatique des chats et rêve de travailler avec les animaux depuis qu’elle est toute jeune. Elle souhaitait devenir vétérinaire, mais a vite compris que les sciences n’étaient pas sa force et qu’elle n’était pas faite pour rester assise sur un banc d’école. « Je suis donc allée sur le marché du travail, j’ai fait beaucoup de service à la clientèle et j’ai ensuite travaillé dans une manufacture, mais je savais que je ne voulais pas faire ça de ma vie.» Après un accident de travail, elle a dû considérer une réorientation de carrière et en a profité pour entamer le projet de ses rêves. « C’est sûr que ça fait peur se lancer en entrepreneuriat, mais j’ai senti que c’était le moment!»