13 juin 2019

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©(Photo l'Action - archives) - L'Action

Martin Rondeau, maire de Saint-Jean-de-Matha.

En entrevue avec L’Action, M. Rondeau s’est dit très surpris de la récente décision de la SQ d’investir dans la bâtisse qu’il juge désuète du poste de police de Rawdon. Selon ce dernier, l’investissement n’est en rien suffisant pour remettre cet immeuble dans des conditions adéquates à long terme et de l’aveu même de la SQ, cette réfection se veut une solution temporaire. Le maire souligne cependant que les élus n’ont aucuns détails concernant la durée de cette solution dite temporaire n’y même de ce qu’il adviendra par la suite. « Il y a bien souvent un manque de transparence avec la SQ. En tant qu’élu on est peu consulté sur la planification de la couverture policière et on n’a pas vraiment d’emprise sur les décisions qui sont prises. L’investissement annoncé représente trois fois la cotisation annuelle que notre municipalité paye pour la couverture policière. On aimerait donc connaître un peu plus en détails le plan de match de la Sûreté pour les prochaines années » indique-t-il.  

Le maire déplore également des informations contradictoires de la part de différents intervenants de la SQ quant au bien-fondé de cet investissement et de la réfection du poste de Rawdon. M. Rondeau a entrepris au cours des dernières semaines des démarches auprès de la députée du secteur et ministre, Caroline Proulx, de même qu’auprès de la Sécurité publique afin d'arrêter ce projet et de procéder à des analyses sérieuses et transparentes avant d’aller plus loin.  

Repenser la couverture en Matawinie 

Pour M. Rondeau, avant de se lancer dans la réfection d’un poste qu’il juge mal situé, il s’avère nécessaire de procéder à une étude sur la couverture policière dans la MRC afin de déterminer l’emplacement stratégique du poste principal. Au fait du dossier, M. Rondeau soutient que la situation actuelle, avec trois postes situés respectivement à Rawdon, Saint-Donat et Saint-Michel-des-Saints, et l’absence de postes relais nécessaires aux tâches administratives et aux opérations de bertillonnage, d’interrogatoire et d’ivressomètre, entraînent des problèmes de couverture importants avec un temps de déplacement considérable pour les patrouilleurs.  

Statistiques à l’appui et ne cachant pas son désir d’obtenir un poste sur son territoire, le maire avance que l’activité nécessitant la présence policière en Matawinie se passe essentiellement dans l’axe de la route 131. Ce dernier soutient que l’implantation d’un poste complet à Saint-Jean-de-Matha, qui représenterait un positionnement névralgique dans la MRC, permettrait d’économiser près de 100 heures de transport par semaine aux patrouilleurs. Le maire s’appuie également sur une étude de schéma de couverture en matière d’incendie qui recommande la mise en place d’un centre opérationnel à Saint-Jean-de-Matha. « On croit que notre municipalité, par sa position en plein centre du sud de la Matawinie, devrait être en tête de lice pour l’établissement d’un futur poste de police. Cependant, si une étude sérieuse, comme on le demande, prétend le contraire, on vivra avec et on va l’accepter » indique-t-il.  

Le temps presse 

Le maire invite la SQ et la Sécurité publique à s’attarder rapidement à la problématique de la couverture policière en Matawinie et de faire preuve de transparence avec les élus dans leur planification future. « C’est maintenant qu’il faut procéder à des études et prendre des décisions. On s’apprête à refaire notre boulevard urbain et à construire une nouvelle caserne, si on doit prévoir un poste de police, il faut le planifier maintenant et non dans 5 ans. »  

Le maire souhaite d’ailleurs connaître l’avis de la population dans ce dossier et une assemblée publique se tiendra le 21 juin prochain au Centre culturel. 

Le préfet appelle à la patience  

Joint par L’Action, Sylvain Breton, préfet de la Matawinie, indique avoir eu des discussions avec des dirigeants de la SQ concernant l’investissement pour le poste de Rawdon. Ce dernier dit comprendre le choix de la SQ de procéder à des réfections temporaires car le processus de construction d’un nouveau poste, de même que le choix de son emplacement, pourraient prendre plusieurs années alors que pour continuer à être fonctionnel, le poste actuel nécessite d’importantes rénovations. En ce qui a trait aux démarches entreprises par M. Rondeau, M. Breton dit comprendre que certains maires souhaitent l’établissement d’un poste sur leur territoire respectif, mais rappelle qu’ultimement, c’est à la MRC que revient la responsabilité de porter le dossier de la sécurité publique auprès de la SQ. Il rappelle également que pour la SQ le positionnement géographique n’est pas le seul critère à tenir compte.  

Essentiellement, le préfet appelle les élus à faire preuve de patience dans le dossier de la couverture policière et indique que déjà l’ajout récent d’effectifs est un pas dans la bonne direction. M. Breton indique que le conseil de la MRC aura une rencontre de travail sous peu avec les dirigeants de la SQ. « Dans ce genre de dossier, l’ensemble des élus se doivent de continuer à travailler ensemble afin de trouver les meilleures solutions pour l’ensemble de la MRC » a-t-il tenu à préciser.  

Le poste de Saint-Félix-de-Valois 

Le maire Rondeau tient à éviter toute confusion concernant le poste comptoir de Saint-Félix-de-Valois. À l’automne dernier, Saint-Jean-de-Matha avait proposé à la Sûreté du Québec d’établir un poste relais sur son territoire. Créant un malaise avec Saint-Félix-de-Valois qui craignait de perdre son poste comptoir, la MRC Matawinie a finalement adopté une résolution pour maintenir le statu quo. Dans le cas présent, le maire Rondeau soutient que ses démarches sont d’un autre ordre et que l’établissement d’un poste de services à Saint-Jean-de-Matha ne remet aucunement en question la présence d’un poste comptoir à Saint-Félix-de-Valois et ne va pas à l’encontre de la résolution adoptée par la MRC.  

Il est à noter qu’un poste comptoir, à la différence d’un poste relais ou de services, n’offre aucun service et aucun policier ne s’y trouve en permanence. De petite dimension et non identifié, Il n’est utilisé que quelquefois par mois par les patrouilleurs de la SQ.