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28 mai 2019

Mélissa Blouin - mblouin@medialo.ca

Un projet étudiant qui embellit le quotidien des aînés

Le CHSLD du Piedmont transformé

©(Photo- Mélissa Blouin)

La salle sensorielle répond à plusieurs objectifs comme diminuer les crises d’anxiété et l’errance.

PROJET. Les aînés du centre d’hébergement du Piedmont étaient rassemblés dans leur nouvelle salle lors de la visite de L’Action. Certains dansaient, d’autres berçaient leur poupée, mais tous avaient le sourire aux lèvres, et ce, grâce au travail acharné de sept finissants en techniques d'éducation spécialisée du Cégep à Joliette. Ces derniers ont aménagé deux nouvelles salles en plus d’instaurer plusieurs modifications afin d’améliorer le milieu de vie. 

C’est dans le cadre de leur projet de fin d’études que les étudiants ont passé les quatre derniers mois à tenter de résoudre des problématiques présentes au CHSLD de Saint-Jean-de-Matha, comme l’errance et l’anxiété chez certains résidents.  

« La majorité de ceux qui ont des pertes cognitives, comme l’Alzheimer, vivent dans le passé. Certains pensent avoir toujours 40 ans et un emploi, alors quand le changement de quart de travail des employés se fait, eux aussi pensent qu’ils ont terminé de travailler et ils veulent retourner chez eux, cela génère de l’anxiété », a expliqué l’une des initiatrices du projet, Andrée-Anne Ricard. 

Les étudiants trouvaient donc important de créer une pièce qui rappellerait aux aînés leur époque et qui diminuerait leur angoisse tout en permettant à ceux qui font de l’errance d’avoir un endroit où passer du temps.  

Cette salle sensorielle est composée de plusieurs sections. L’une d’entre elles comporte un volant de tracteur avec une grande murale qui simule une route de campagne pour les anciens agriculteurs, une autre des outils et des objets pour la motricité, il y a également une station avec un peu de couture et une autre avec des répliques de bébés.  

« Nous avons remarqué que cette dernière était extrêmement positive. Pour eux, les poupées sont vivantes et au lieu de se demander où ils sont, ils ont un bébé dont ils doivent prendre soin. Tantôt, une dame nous a dit de faire bien attention à son bébé pour ne pas qu’il se mette à pleurer », a raconté Roselyne Richard.  

La salle contient aussi une station pour le lavage, le repassage et le pliage de linge, puisque la plupart des résidentes étaient des femmes au foyer et qu’il s’agissait d’une grande part de leur quotidien. « Il y a une dame qui vivait des crises d’anxiété quand le personnel quittait. Elle pleurait, elle voulait partir et attendait son mari et son fils. Je suis donc allée la voir à 15 h et nous avons plié du linge. Elle avait le gros sourire et était vraiment contente, elle n’était plus anxieuse », a expliqué Emmanuelle Paquet.     

Des chansons plus anciennes jouent également dans cette salle et des émissions de télévision, ainsi que des images d’autrefois des municipalités lanaudoises sont présentées. « Ça fait travailler leur cognitif et ça vient creuser dans leur monde affectif. Même si parfois ça vient chercher des moments plus tristes, ça les ramène quand même à une bonne émotion », a ajouté Gabrielle Ranger.   

Cette dernière se rappelle la première fois où ils ont fait une activité avec la musique et qualifie ce moment de magique. « On ne pensait pas que ça allait avoir autant d’impact, même sur nous. C’est venu nous chercher, on avait la larme à l’œil. Il y a une dame qui est venue me dire que c’était le fun d’avoir un party de filles comme ça et que ça faisait longtemps qu’elle n’en avait pas eu! Les préposés ont embarqué, les gens d’entretien, les familles, c’était vraiment un beau moment. » 

Cette première salle répond donc à plusieurs objectifs comme de diminuer les crises d’anxiété et l’errance, de travailler le repère affectif positif et d’augmenter la stimulation en travaillant le maintien des acquis. « Le fait de voir une dame, qui habituellement erre dans les couloirs, passer 45 minutes dans la salle prouve que notre objectif est réussi. »  

Les élèves ont aussi aménagé une deuxième salle au rez-de-chaussée. Celle-ci, avec des murales aux paysages de campagne, est davantage une salle de détente. Des activités ont été préparées par les élèves et mises à la disposition des familles.   

©(Photo- Mélissa Blouin)

Pour de meilleures interventions 

Les étudiants ont aussi amélioré l’histoire de vie, un formulaire standard que les familles doivent remplir avec les informations de base sur le nouveau résident. Ils ont décidé d’y joindre une annexe dans laquelle seraient indiqués les éléments qui font réagir les usagers négativement et ont fait des cartons d’interventions à préconiser. « Si une personne est malentendante, qu’elle préfère se faire appeler par son prénom ou qu’elle est agressive quand on lui touche, c’est utile de le savoir avant d’entrer dans sa chambre. »    

Comme le roulement de personnel était l’une des problématiques ciblées, l’objectif de cette démarche vise à aider les nouveaux préposés dans leurs interventions. Ce qui est primordial, puisque les élèves ont mentionné que le premier contact était déterminant pour les personnes avec un déficit neurologique.  

« Quand la mémoire est affectée, la personne se rappelle seulement la première impression. Donc si l’approche est positive, elle va associer les employés à un moment positif, mais si ça ne se passe pas bien, elle pourrait se méfier du personnel. »  

Le projet maintenant terminé, les étudiants sont particulièrement fiers d’avoir réussi à en faire autant en quatre mois et d’avoir fait sourire les résidents. « Juste de voir que ce que tu fais, ça fait sourire la personne et qu’elle réagit positivement, c’est une belle réussite, surtout quand c’est quelqu’un qui est habituellement neutre. Tout ce qu’ils veulent, c’est qu’on passe du temps avec eux », a commenté Roselyne.  

Les étudiants sont également fiers d’avoir conservé leur esprit d’équipe tout au long du projet. « On a donné tout ce qu’on avait et notre unité se reflète bien à travers le résultat », a terminé Patrick Gauthier.  

©(Photo- Mélissa Blouin)

Une pleine confiance 

L’équipe d’étudiants a reçu une pleine confiance du milieu pour effectuer ce projet et améliorer le milieu de vie des 61 résidents. Ils ont été soutenus financièrement par la communauté, dont les Chevaliers de Colomb, par plusieurs commanditaires et par le comité du milieu de vie du CHSLD.  

©(Photo gracieuseté)

Gabrielle Ranger, Emmanuelle Paquet, Emilien Cotton (chef de service), Louis-Philippe Bourgeois (Technicien en loisir), Gabrielle Dulude, Tommy Lefebvre, Patrick Gauthier, Roselyne Richard et Andrée-Anne Ricard.

©(Photo- Mélissa Blouin)

La salle du bas est davantage une salle de détente.

Commentaires

29 mai 2019

Ginette Lépine

Super! C'est pour ça que nous avons besoins des jeunes pour s'occuper des aînés! Bravo à l'équipe et continué votre beau travail dans d'autres CHSLD. Merci!

29 mai 2019

Christian Proulx

Wow. Vraiment un beau projet. Bravo aux finissants en Éducation Spécialisée!

29 mai 2019

DIANE BONIN

UN GROS BRAVO ENFIN DES JEUNES ET EMPLOYÉS LES COMPRENNENT ET LES RENDENT HEUREUX PARFAITEMENT D'ACCORD AVEC CE PROJET QUI DEVRAIT ÊTRE INSTAURÉ PARTOUT

29 mai 2019

Gemma Dion

Bravo à vous étudiants et étudiantes en éducation spécialisée pour votre beau travail, des jeunes qui s'occupent des aînés, bravo encore une fois à vous et j'espère que cette initiative sera reprise dans tous les CHSLD de la province.

29 mai 2019

Annette laurin

Un projet formidable. Bravo à vous tous de l’avoir mis sur pied. Quel beau geste! Je vous félicite!

29 mai 2019

France Baillargeon

Bravo au groupe d'étudiants pour votre belle initiative! Sous savez semer la joie qui est très souvent absente de ces milieux de vie. Merci pour votre engagement!

30 mai 2019

Hélène L’Africain

Superbe belle initiative, je vous lève mon chapeau. Des interventions comme celle là , qui ne coûtent pas une fortune et qui diminuent la médication que l’on donne à nos aînés. Toutes les régions devraient en bénéficier

1 juin 2019

Loisirs Coeur Atout

Bravo ! C'est un beau défi que d'avoir fait avec peu un grand projet autant financier qu'émotif. J'ai ma propre entreprise en animation et divertissement adapté pour aînés, depuis plus de 10 ans je vis au quotidien dans les résidences du territoire de Chaudière-Appalaches et effectivement une vague marquante depuis environ 4 ans s'est installée, honnêtement c'est nettement différent, plus demandant et soyons réaliste il faut être armé de patience, je suis de ces personnes ayant le profil pour être en mesure de gérer avec nos aînés déboussollés par leur maladie, oui ce type de petit local fait en sorte de garder le résidents dans un état de calme et de zénitude mais en attedant ? Je serai prête à faire ce projet dans les résidence ou je travaille est-ce une possisbilité selon vous ? Je serais très heureuse de contribuer au bonheur de ceux qui le méritent ! Danielle Bédard Présidente

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